L'équipe de Wayne Pivac a été irréprochable jusqu'à présent dans le Tournoi des Six Nations 2021. Et pour décrocher un deuxième triomphe en trois ans, elle devra battre la France à Paris samedi 20 mars, comme elle l'a fait en 2019 (19-24). Pas en 2020. Car le 22 février 2020, c’est la France qui l’a emporté, sur la pelouse de Cardiff, 23-27. Trois essais (Bouthier, Willemse et Ntamack) à deux (Lewis et Biggar).

« Bien évidemment que chaque victoire compte, que chaque victoire permet de se conforter, de se régaler la semaine qui suit et d’avoir un état d’esprit qui est top dans les semaines de préparation pour continuer de préparer les matchs », abonde Julien Marchand, talonneur du XV de France qui était présent en 2020 au Principality Stadium.

« Gagner un match à l’extérieur, bien entendu que ça fait toujours plaisir, c’est toujours plus agréable et ça aide mentalement. Gagner à l’extérieur ce n’est pas facile et gagner au Pays de Galles ça l’est encore moins lorsqu’on connaît la qualité de cette équipe et la performance du groupe gallois. C’était un climat en plus assez stressant parce qu’il y avait en plus le public, chose que l’on ne connaît plus aujourd’hui. »

Une victoire fondatrice

Ce soir-là, la France a produit une performance majuscule validant une troisième victoire consécutive dans ce Tournoi. Un souvenir heureux sur lequel s’est basé le staff tricolore pour se remettre de la défaite contre l’Angleterre à Twickenham du 13 mars et préparer le prochain clash contre les Gallois samedi 20 mars au Stade de France.

« La saison passée, c’était notre premier Tournoi, la construction de notre équipe et gagner des matchs à l’extérieur est toujours fondateur, ça permet de faire avancer le groupe », concède William Servat, entraîneur des avants du XV de France. « On s’est réellement rendu compte qu’un état d’esprit était en train de naître, que cette équipe était en train d’évoluer, de grandir. Il est évident que ce match nous avait énormément servi. C’était un match référence sur la suite du Tournoi et sur la suite de nos compétitions. »

Reste que cette équipe galloise version 2021, qui ne comptait que trois victoires l’année précédente, est en lice pour remporter le Grand Chelem cette année. « C’est une équipe complètement différente qui se présente à nous, on le voit, avec une conquête forte, des joueurs qui montrent un gros état d’esprit et une grosse abnégation », acquiesce William Servat.

« Les Gallois sont en position forte puisqu’ils disputent ce week-end une finale de Grand Chelem. Pour nous, même si ce ne sera pas pour un Grand Chelem, on aura la possibilité de disputer une finale ce week-end puisque c’est la leur. Notre objectif, après avoir pris un point la semaine dernière malgré la défaite contre l’Angleterre, chose qu’on n’avait pas su faire la saison d’avant contre l’Écosse, c’est de disputer notre finale le week-end d’après. C’est une première étape pour nous dès ce week-end. »

« Les Gallois, c'est une institution »

Arthur Vincent ne se la raconte pas lui non plus et sait le défi qui s’annonce, même si la France jouera cette fois sur son propre terrain. « Le Pays de Galles a toujours été une grande équipe avec de grands joueurs et c’est encore le cas », dit-il, balayant la victoire tricolore sur les Gallois en 2020.

« C’est une équipe très expérimentée et elle a su évoluer. L’année dernière elle n’était peut-être pas à son meilleur niveau, mais elle est revenue cette année. Nous ne sommes pas surpris. C’est une institution. Il y a de grands joueurs de rugby qui perdurent dans le temps. Chaque match est différent. On les aborde de la même façon. Ils auront toujours cette envie de venir gagner, surtout cette année. »

La botte secrète de la France, c’est sans doute la présence dans son staff de Shaun Edwards, ancien entraîneur de la défense du Pays de Galles entre 2008 et 2019, puis de la France à partir de 2020. Cette prise de guerre de la fédération française de rugby avait tout de suite montré son potentiel.

« Shaun nous a déjà apporté une énorme expérience internationale avec de nombreux titres, de nombreuses références et grâce à lui on a été la meilleure défense du Tournoi des Six Nations », dit de lui William Servat. « Il nous a amené un état d’esprit, une grosse présence sur les entraînements et sur le terrain. C’est quelqu’un qui a beaucoup de caractère, il est toujours aux entraînements, il apporte beaucoup d’énergie et il est très positif au sein de notre groupe. C’est quelqu’un qui a su nous faire grandir, évoluer pour des personnes comme nous qui n’étions pas habituées du tout au niveau international, nous aider à nous mettre un peu plus rapidement au niveau.

« Il partage beaucoup, il discute beaucoup, il est très dans l’émotionnel, dans l’échange pour avoir le sentiment de tout le monde. Et quand il a fini le tour, il impose aussi son autorité en reprécisant sur du détail. »

Le détail, c’est justement ce qui a fait défaut la semaine précédente à Twickenham où la France s’est inclinée dans les dernières minutes, 23-20. « Ce week-end on a vu qu’on a perdu contre l’Angleterre sur des détails, sur des choses que l’on ne faisait pas forcément », admet Julien Marchand.

« A nous de sortir proprement de chez nous, de mettre une grosse pression à l’équipe d’en face. Chaque match varie. Des fois, c’est la touche qui régresse, des fois on s’améliore. Il y a plein de secteurs à améliorer. Chaque match est différent. Mais il faut qu’on arrive à être plus précis techniquement, plus agressif aussi. C’est un tout. Et l’essentiel sera de le faire ce week-end. »

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