L’équipe féminine de rugby à sept de Tunisie vient de passer une semaine à Marcoussis, au centre national du rugby de la fédération française, près de Paris. Pendant plusieurs jours, les Insoumises, le nom que les joueuses tunisiennes se sont donné, ont travaillé avec les Affamées de l’équipe de France et les BelSevens de Belgique.

« Nous avons depuis près de dix ans une bonne relation avec David Courteix (l’entraîneur de l’équipe de France, ndlr) », explique Abbes Kherfani, l’entraîneur de la Tunisie. « Nous sommes restés sur place, nous n’avons pas bougé, nous avons été testés quatre ou cinq fois en tout. »

Dans tous les sens du terme – d’un point de vue logistique, sanitaire et sportif – ce stage de préparation au tournoi de qualification olympique de Monaco a été très bénéfique.
Le 19 juin, la Tunisie affrontera la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Kazakhstan et la Jamaïque dans la Poule B. Les Tunisiennes auraient apprécié un peu plus de temps de jeu pour mieux se préparer, mais la crise du Covid-19 leur a refusé cette possibilité.

« Notre dernière compétition, c’était en Coupe d’Afrique en octobre 2019 », regrette Abbes Kherfani. « Nous avons néanmoins pu participer à deux stages : le camp de solidarité de Rugby Afrique avec Madagascar et le Kenya fin avril début mai, puis celui en France. C’était les seules possibilités. »

En quatre ans, le rugby féminin s’est développé en Tunisie

Cinquième au tournoi de repêchage de Dublin en juillet 2016, la Tunisie n’avait pu se qualifier pour les Jeux olympiques de Rio. Cette fois, pour leur deuxième tentative, les Insoumises ne veulent pas passer inaperçues.

« On défend le drapeau tunisien un peu partout, on n’a rien à perdre. Notre motivation, c’est de jouer à fond, de jouer jusqu’au bout pour n’avoir rien à regretter. Il y a tout un pays derrière nous, nous avons un beau pays à représenter », insiste l’entraîneur.

Dans cette nation où le rugby n’est pas très populaire, la dimension olympique de l’équipe nationale féminine incite la presse et le public à se mobiliser pour suivre le tournoi de Monaco.

En quatre ans de temps, le rugby féminin s’est beaucoup développé, grâce notamment au nouveau bureau fédéral qui a souhaité mettre l’accent sur la base pour l’élargir, constituant des équipes U12, U14, U16, U18 et senior.

« Cette bonne base va jouer sur la sélection. C’est grâce à cela que nous avons pu participer aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en Argentine en 2018 avec les U18. Bon, on a perdu nos six matchs, mais au moins on y était ! », plaide l’ancien international à 7 et à XV.

Une chance de sortir de la poule

Dans le groupe qu’il emmène dans la Principauté de Monaco, sept filles faisaient partie des JOJ 2018 et quatre étaient déjà présentes au repêchage de 2016. Entraîneur national depuis juin 2020, Kherfani vise déjà plus loin : la qualification pour la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2022 au Cap, puis les Jeux olympiques de Paris 2024.

Mais avant cela, il faudra exister face à trois bonnes oppositions à Monaco. « Notre premier match sera contre la Papouasie-Nouvelle-Guinée ; ce sera le gros morceau de la poule. Dans le Pacifique, vous savez, ça respire le rugby ! », confie Abbes Kherfani.

« Nous jouerons ensuite le Kazakhstan et la Jamaïque, deux équipes que nous sommes capables de passer. On a une chance de sortir de la poule. »

Abbes le confirme, « les filles sont surexcitées » à l’idée de jouer la qualification olympique à Monaco. « Elles vont se donner à 1 000 à l’heure ! »

LIRE AUSSI >>> LA RUSSIE PUISE SA FORCE DE SA DÉFAITE AU REPÊCHAGE DE 2016