Le Tournoi des Six Nations 2021 féminin se déroule pour la première fois dans une vitrine internationale autonome et se jouera sur quatre week-ends consécutifs sous un nouveau format qui ne laisse aucune marge d’erreur.  

Ben Morel, CEO de Six Nations Rugby, a déclaré : « Nous sommes ravis de lancer le Tournoi des Six Nations féminin aujourd’hui et nous tenons à remercier tout le monde pour leurs efforts pour nous amener à ce point. C’est un privilège pour nous d’être en   mesure d’organiser ces matchs malgré les défis actuels présentés par le Covid-19.

« Il y a tellement de choses à attendre du Tournoi de cette année : de grandes affiches, un nouveau format, tous les matchs diffusés, un tout premier Super Saturday, une fenêtre autonome pour la première fois. Nous avons hâte que tout commence.

« Développer le rugby féminin est une priorité absolue pour le Six Nations, et nous y voyons d’énormes opportunités de croissance. Cela a été un objectif important pour nous au cours des dernières années et ça continuera d’être au cœur de notre stratégie au cours des prochaines années. »

Quand le Tournoi des Six Nations féminin a-t-il commencé ?

En 2001. Cependant, l’épidémie de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne et en Irlande a imposé que la saison ne puisse pas s’achever et c’est ainsi que le tout premier trophée a été remporté par la France en 2002. L’Espagne a joué dans les cinq premières éditions, époque pendant laquelle la France a dominé, avant d’être remplacée par l’Italie en 2007 pour coïncider avec les équipes présentes dans le Tournoi Hommes.

Qui a le plus gagné le Tournoi ?

C’est surtout l’Angleterre. Les Red Roses ont remporté plus de la moitié des 19 titres (11), la France suit derrière avec six. Toutes les victoires de l’Angleterre et de la France, sauf une, ont été remportées sur un Grand Chelem.

La France a dominé les premières années en remportant trois des quatre premiers titres, mais, après cela, les Red Roses ont pris le relais.

Depuis que le groupe actuel de six équipes a été constitué en 2007, l’Angleterre a mis la main sur le trophée à huit reprises et espère le faire pour la troisième fois de suite cette année.

Cependant, sur une période de quatre ans entre 2013 et 2016, l’Angleterre n’a plus réussi à gagner, permettant à l’Irlande et à la France de remporter le titre deux fois chacune. 

Le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Italie n’ont jamais remporté le Tournoi des Six Nations féminin, mais ces trois équipes ont eu au moins une deuxième place dans le classement ; pour les Italiennes c’était en 2019.

Au total, l’Angleterre a remporté 87 de ses 99 matchs disputés (88%). La France est la seule autre équipe à avoir remporté plus de la moitié de ses matchs (74 sur 99, soit un ratio de victoires de 75%).

Que s’est-il passé en 2020 ?

L’Angleterre arrive en tant que tenante du titre après avoir remporté ses cinq matchs du Tournoi en 2020, marquant 219 points et 34 essais tout en ne concédant que 20 points et deux essais.

Les Red Roses n’ont manqué que trois points de bonus pour terminer sur 27 points – plus du double de leurs plus proches rivales, la France et l’Irlande, qui ont été séparées à la différence de points, respectivement deuxième et troisième. Cependant, l’Angleterre a été la seule équipe à jouer l’ensemble de ses rencontres.

La seule victoire de l’Italie lors de la première journée à Cardiff leur a suffi pour terminer à la quatrième place devant l’Ecosse et le Pays de Galles qui n’ont pu enregistrer la moindre victoire.

Quelles ont été les vedettes du Tournoi des Six Nations féminin en 2020 ?

Emily Scarratt, Joueuse World Rugby de l’Année 2019, est passée devant Katy Daley-Mclean au tableau des meilleures marqueuses de points pour l’Angleterre lors de la victoire 53-0 sur l’Ecosse à Murrayfield en février. La centre du Loughborough Lightning a même réalisé l’exploit de terminer meilleure marqueuse de points avec 55, comme elle l’avait déjà fait avant, en 2017.

L’arrière de l’équipe de France Jessy Trémoulière a elle aussi connu une bonne campagne en terminant deuxième derrière Scarratt avec 32 points et un taux de réussite au pied de 74%. La demie de mêlée Laure Sansus a également excellé.

Le duo des Red Roses, Abby Dow et Poppy Cleall, ont non seulement marqué quatre essais chacune, mais ont excellé dans les passes tandis que Jade Konkel a donné le plus de ballons portés à l’Ecosse et Alisha Butchers a plaqué dans relâche pour une équipe du Pays de Galles sous pression constante.

Dans le contest du ballon, l’Italienne Elisa Giordano a été la plus remarquable ; la troisième-ligne de 30 ans remportant sept turnovers.

En quoi le Tournoi des Six Nations féminin est-il différent cette année ?

En raison de la pandémie de coronavirus, le Tournoi des Six Nations féminin 2021 se jouera dans un nouveau format, plus condensé et similaire à celui de la récente Coupe d’Automne des Nations masculine.

Dans chacune des deux poules, les trois équipes s’affronteront entre elles une fois. Les équipes classées dans chaque poule joueront ensuite leur vis-à-vis lors d’un Super Saturday final.

L’équipe gagnante entre les deux premières de poule sera déclarée championne du Six Nations féminin 2021.

Dans la Poule A se trouvent l’Angleterre, tenante du titre, l’Italie et l’Ecosse tandis que dans la Poule B on retrouve la France, l’Irlande et le Pays de Galles.

Quelles sont les rencontres prévues ?

1re journée : Samedi 3 avril

  • Angleterre - Ecosse, Castle Park, Doncaster (15h)
  • France - Pays de Galles, Stade de la Rabine, Vannes (20h)

2e journée : Samedi 10 avril

  • Italie - Angleterre, Stadio Sergio Lanfranchi, Parme (14h)
  • Pays de Galles - Irlande, Cardiff Arms Park (17h)

3e journée : Samedi 17 avril

  • Irlande - France, Energia Park, Donnybrook (14h15)
  • Ecosse - Italie, Scotstoun Stadium, Glasgow (17h)

Finales : Samedi 24 avril

  • Vainqueur Poule A v Vainqueur Poule B
  • 2e place Poule A v 2e place Poule B
  • 3e place Poule A v 3e place Poule B

Compte tenu de l’historique du Tournoi, l’Angleterre semble partir favorite pour cette édition 2021 pas comme les autres. Mais la France se trouve juste derrière en embuscade et pourrait créer la surprise. Néanmoins, le match nul interminable 13-13 contre l’Ecosse en octobre a montré que d’autres équipes pourraient aussi s’inviter à la fête et bousculer la hiérarchie.

Le Pays de Galles et l’Ecosse bénéficient de nouveaux entraîneurs avec les arrivées de Warren Abrahams et Bryan Easson, ce qui pourrait leur apporter du bonus. Sans parler de la nouvelle structure du Tournoi qui, couplée à l’évolution du Covid-19, pourrait rendre le Tournoi des Six Nations féminin 2021 plus imprévisible que prévu.

Où peut-on le regarder ?

Pour la première fois, le Tournoi des Six Nations féminin sera diffusé en intégralité (les neuf matchs) au Royaume-Uni, en Irlande et en Italie sur la BBC, RTÉ et Eurosport.

Au Royaume-Uni, la BBC diffusera le dernier match de l’Angleterre en direct sur son principal réseau pour la première fois. En plus de cela, toutes les rencontres seront disponibles sur l’iPlayer de la BBC.

En Irlande, tous les matchs seront diffusés sur RTÉ, tandis qu’en Italie les rencontres pourront être suivies en direct via le player d’Eurosport.

Enfin, France TV continue son soutien indéfectible au rugby féminin en diffusant tous les matchs de l’équipe de France en direct à la télévision.

Les déclarations des capitaines

Sarah Hunter (Angleterre) à propos de la pression d’être tenantes du titre : « Je pense que la plus grande pression est celle que l’on se met, vient de l’intérieur de nous-mêmes, des critères et des attentes que nous nous sommes nous-mêmes fixées. Pas seulement du point de vue des résultats, mais aussi du point de vue de la performance. Nous voulons bien jouer et mettre en pratique ce que nous faisons à l’entraînement. C’est un objectif vraiment important pour nous toutes. »

Gaëlle Hermet (France) à propos de l’absence du public : « Les joueuses de rugby sont habitués à la présence des spectateurs, cela fait partie du jeu et ça fait partie de l’événement. C’est triste de voir un stade vide, mais nous savons que c’est dû à la situation. Mais nous savons aussi que les supporters seront là derrière leurs écrans pour nous soutenir. Le but ultime est de gagner le Tournoi et de rendre heureux les gens qui regardent. »

Manuela Furlan (Italie) à propos de la nécessité de bien démarrer : « C’est un format différent et ça veut dire que vous devez performer très bien et très vite. Nous devrons donc produire de bonnes performances sans tarder et, en ce qui nous concerne, ça voudra dire dès notre premier match contre l’Angleterre. »

Siwan Lillicrap (Pays de Galles) à propos de la nouvelle équipe : « Nous allons jouer un rugby différent que ce que l’on faisait jusqu’alors et faire en fonction de ce qui nous opposera. Ce sera un rugby offensif dans lequel nous profiterons de tous les espaces. Je suis sûre que nous allons monter dès le premier week-end ce nouveau style. Nous sommes très heureuses du chemin parcouru ces douze derniers mois et voir où nous en sommes en France sera une belle occasion. »

Ciara Griffin (Irlande) à propos de l’unité de l’équipe : « Ça fait six mois qu’on attend de jouer et nous avons hâte de montrer tout le travail que nous avons réalisé en coulisses. Beaucoup de travail a été effectué dans les entraînements, les stages avec notre groupe. Nous avons eu plus de 20 stages de préparation et une bonne soixantaine de séances sur le terrain, sans parler des séances en salle de gym et la remise en forme en plus de ça. Nous avons travaillé absolument tous les domaines et nous sommes prêtes. »

Rachel Malcolm (Ecosse) à propos de la confiance renouvelée de son équipe : « Notre état d’esprit a complètement changé maintenant. Nous avions l’habitude de nous concentrer beaucoup trop sur nos adversaires, mais maintenant nous avons gagné énormément de confiance en nous, dans l’équipe que nous avons construite. Désormais, nous irons sur chaque match avec la volonté de jouer notre propre jeu et faire de notre mieux pour l’Ecosse. »