C’est donc le grand final du Tournoi des Six Nations féminin 2022 qui se jouera à Bayonne samedi 30 avril. La France accueille l’Angleterre, elle aussi équipe invaincue lors de cette édition. « C’est la finale, la victoire qui se joue sur la dernière journée », s’enthousiasme Laura Di Muzio, spécialiste du rugby féminin et commentatrice des matchs du XV de France féminin sur France Télévisions.

Cette rencontre pour finir, « on ne pouvait pas rêver mieux en termes de timing », explique-t-elle. Quatre victoires partout et l’Angleterre en tête du classement du Tournoi avec des Bleues qui sont parfois apparues sur la réserve.

« On a coché les cases, mais on reste sur notre faim quant au contenu », concède Laura Di Muzio, évoquant les nombreuses pertes de balle au fil des différents matchs, les fautes de main, les approximations.

« Je ne sais pas si elles sont bridées par l’enjeu, par le Grand Chelem, mais c’est vrai qu’il manque cette fluidité qu’on avait l’habitude de voir dans leur jeu. D’habitude, elles ont un jeu très propre et très fluide entre les avants et les trois-quarts. Peut-être ont-elles envie de trop bien faire ?

« Il va falloir qu’elles se déchargent de tout ça, qu’elles jouent décomplexées car, franchement, elles n’ont rien à envier à l’Angleterre ! Je les avais trouvées très sereines sur la tournée d’automne face aux meilleures nations du monde et là, il manque cette sérénité dans le Tournoi. »

Un avertissement pour les Red Roses

Malgré tout, Laura assure que les Bleues peuvent marquer un gros coup dans cette finale du Tournoi 2022. « L’Angleterre va arriver en pleine confiance, comme elle l’est depuis plusieurs saisons. Mais la France a cette capacité à se transcender et ça peut faire la différence.

« Moi, Anglaise, je ne me fierais pas à ce qui a été produit sur les quatre premiers matchs du Six Nations. Pour cette finale, les cartes sont rebattues. »

D’autant que ce match à domicile à Bayonne pourrait leur permettre de finir en apothéose. En cas de victoire, non seulement les Françaises remporteraient le Grand Chelem pour la première fois depuis 2018, mais elles progresseraient également au classement mondial World Rugby présenté par Capgemini, prenant ainsi la deuxième place aux Black Ferns de Nouvelle-Zélande.

« Ce n’est pas quelque chose sur lequel elles vont s’attarder, mais en revanche cela marquerait psychologiquement leurs adversaires pour la Coupe du Monde de Rugby », assure Laura Di Muzio.

« A l’inverse, une défaite serait une déception, mais cela ne devrait pas perturber leur préparation. Il faudra vite basculer car après il y a une Coupe du Monde. » Leur rencontre suivante contre l’Angleterre est d’ores et déjà prévue le samedi 15 octobre au Northland Events Centre de Whangarei, dans le cadre de la Poule C de la Coupe du Monde de Rugby 2021, qui sera donc jouée en 2022.