L'ancienne demie d'ouverture internationale Jackie Tittley s’est fixée pour objectif d’aider à détecter la prochaine génération de dirigeantes dans le rugby canadien.

En juillet 2021, Rugby Canada a annoncé la mise en place de bourses d’études pour des dirigeantes dans le rugby dans le but de promouvoir la diversité dans les postes de décision à travers le pays.

Le programme est l'idée de Jackie Tittley, directrice de la formation et de l'éducation à la fédération, qui a rencontré plusieurs partenaires au Canada pour tenter de savoir où le financement destiné à améliorer le rugby féminin pourrait avoir le plus grand impact.

Depuis le lancement du programme en juillet, les quatre premières boursières, issues des quatre fédérations provinciales, ont été identifiées et recevront chacune jusqu'à 4 000 dollars canadiens pour « poursuivre des opportunités de développement qui amélioreront leur capacité à diriger au sein de notre sport ».

Il est prévu que le programme devienne une opportunité annuelle, et Jackie Tittley espère également qu'il pourra servir de tremplin aux bénéficiaires de la Women's Executive Leadership Scholarship de World Rugby, dont elle s'inspire.

« Je suis très enthousiaste. Je pense que c'est le premier programme de ce genre dans le rugby au Canada », explique-t-elle à World Rugby.

« Nous disposons déjà de très bons programmes multisports pour les dirigeantes, pour les futures femmes leaders, par le biais du Comité Olympique ici.

« Nous avons déjà eu beaucoup de programmes spécifiques pour les femmes à travers le pays, mais c'est le premier programme de ce genre spécifique au rugby. Je suis donc très enthousiaste à l'idée de voir la qualité des candidatures.

« Nous avons tellement de femmes extraordinaires impliquées dans ce sport, que je suis vraiment impatiente de voir comment elles peuvent se développer et comment elles peuvent contribuer. »

Constituer la base

Avant de rejoindre Rugby Canada, Jackie Tittley a participé à plusieurs initiatives de World Rugby, notamment à la première Académie de haute performance féminine à Stellenbosch il y a deux ans.

Elle pense qu'il est important que les fédérations « constituent la base » de candidates au niveau local. Elle serait ravie de voir les bénéficiaires du programme de Rugby Canada postuler pour la Women’s Executive Leadership Scholarship.

« Pour moi, le succès de ce programme serait que certaines de nos bénéficiaires deviennent des bénéficiaires du programme de World Rugby », dit-elle. « C'est pour cette raison que nous avons décidé de rendre ce programme semblable à celui de World Rugby.

« C'était pour que nous puissions, au niveau national, diversifier nos postes administratifs décisionnels et nos postes de gouvernance.

« Donc, pour moi, ce serait une réussite totale. Mais aussi voir ces femmes progresser. Participer au programme de bourses de World Rugby, ce serait un grand signe de réussite pour nous. »

UN MODÈLE FORT

Jackie Tittley s'est longuement entretenue avec la directrice générale du rugby féminin de World Rugby, Katie Sadleir, lors de l’élaboration de ce programme et assure qu’elle a reçu beaucoup d’encouragement dans son entreprise.

« Katie est un modèle tellement important sur lequel nous pouvons nous appuyer », assure la Canadienne. « Nous savons que nous pouvons compter sur son soutien.

« Nous savons aussi qu'elle est à la table des négociations, qu'elle se bat pour tout ce qui fera avancer le rugby féminin au niveau international. On compte beaucoup sur elle.

« Elle et Anne [Grumelard] ont été très utiles, très réceptives. Elles ont dit : "Appelons-les, rencontrons-les. Que peut-on faire pour vous aider ?" Elles ont vraiment été efficaces.

« Je trouve que c'est l'une des beautés de notre communauté internationale. Je le constate auprès d'autres gestionnaires de formation et d'autres fédérations, les gens sont vraiment ouverts et aiment travailler en collaboration

S’ouvrir au maximum de profils

Au-delà de la première liste de bénéficiaires, Jackie Tittley affirme qu'il sera essentiel de « garder la diversité et l'inclusion à l'esprit ».

« Il sera vraiment important pour moi de m'assurer que notre processus de candidature reste ouvert, qu'il soit accessible à divers groupes [et] que chacune se sentent accueillie et encouragée à postuler », dit-elle

« Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu et c'est mon travail de m'assurer qu'un programme comme celui-ci reste accessible aux diverses candidates, quels que soit leur âge, leur communauté... 

« Dans notre planification stratégique, nous avons identifié la volonté de faire en sorte que le monde du rugby soit un reflet du Canada et donc de le rendre aussi diversifié que possible.

« Si nous arrivons à un leadership pluriel, alors nous pourrons prendre des décisions qui contribuent à rendre notre jeu plus inclusif et inviter à encore plus de diversité. »

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