L'Uruguay et le Chili vont vivre un nouveau chapitre de leur rivalité rugbystique vieille de sept décennies dimanche 18 juillet 2021 au Charrúa Stadium dans un match important sur la route qui, espèrent-ils, les mènera à France 2023.

Los Cóndores n'ont toujours pas réussi à se qualifier pour une Coupe du Monde de Rugby et sont plus déterminés que jamais à y parvenir, surtout après avoir mis en place des initiatives de haute performance au cours des deux dernières années qui les ont fait progresser à chaque match.

Los Teros, qui ont pour leur part mis en place un programme de haute performance depuis près de dix ans, sont assurément l'équipe à battre. Mais les Chiliens ont un facteur X en la personne de Pablo Lemoine, l'ancien capitaine et entraîneur de l’Uruguay qui a dirigé les premières années de ce programme de haute performance. En d'autres termes, le Chili n'a jamais été aussi bien préparé.

« Ce sera un match très stratégique - il sera gagné par l'équipe qui va le mieux gérer la pression, protéger le ballon et faire preuve de discipline », a expliqué le capitaine chilien Martín Sigren. « Des matchs comme celui-ci se gagnent à 100% sur la stratégie et le contrôle de la pression. »

Le Chili avait battu le Brésil 23-13 le week-end précédent pour garder l'espoir de se qualifier pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, à condition que l'Uruguay batte Os Tupis lors du dernier week-end de ce tournoi à trois équipes.

Mais los Cóndores ne veulent pas s’arrêter là. Ils veulent battre l'Uruguay et s'assurer de réserver leur billet pour les rencontres face à la meilleure équipe entre les États-Unis et le Canada pour espérer décrocher une place dans la poule A de la RWC 2023 avec la France, les All Blacks, l'Italie et Afrique 1.

« C’est un immense défi. L'Uruguay est notre adversaire préféré, l'équipe que nous devons battre depuis toujours », indique Martín Sigren.

D’ailleurs, la dernière fois qu'ils se sont affrontés sur ce même terrain, c'était pendant la tourmente de 2020, où un XV chilien non officiel s'était imposé 22-21. Pourtant, le capitaine Sigren ne prend pas cela comme un point de référence.

« Je ne pense pas que ce match compte vraiment car celui de dimanche sera complètement différent. L'Uruguay a pu faire revenir ses joueurs étrangers, donc nous considérons que c'est un match totalement différent. »

Avantage à l’Uruguay

L'Uruguay a une nette supériorité numérique sur le Chili : 40 victoires, onze défaites et un nul depuis leur première rencontre en septembre 1951. Leur domination est telle que le Chili n'a obtenu que deux victoires lors des dix derniers matchs, la dernière datant de mai 2015 à Santiago, 30-15. L'Uruguay a remporté les six derniers matchs, dont quatre au Charrúa Stadium.

Pour son seul match de préparation, l'Uruguay a battu un XV argentin 46-26. Le meilleur marqueur des Teros, Felipe Berchesi, était satisfait de cette victoire.

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« C'était un match important car ça faisait deux ans que nous n'avions pas joué ensemble. C’était un très bon test, un bon challenge », a-t-il confié. « Nous étions prêts, nous avons joué un bon rugby, nous avons été forts en défense. Tout ça est de bon augure pour notre qualification. »

Le match du dimanche 18 juillet sera essentiel pour cette équipe qui avait surpris le monde entier avec sa victoire contre les Fidji au Kamaishi Memorial Ground pendant la RWC 2019.

« Le Chili sera un adversaire difficile car l’enjeu du match sera important ; ce sera un match tendu », prévient Felipe Berchesi, qui joue à l'US Dax en France. « Nous avons vu leur victoire contre le Brésil et ils sont très physiques, leur jeu au pied est très bon et on s’attend à ce qu’ils en usent. Mais je suis confiant dans l'équipe que nous avons ; nous savons que nous pouvons être à la hauteur. »

Se rapprocher un peu plus de l’éventualité d’aller en France en 2023 est l'objectif des deux équipes. La nomination de Pablo Lemoine à la tête du Chili est un point d’attention pour l’Uruguay. Pilier d’exception aux 48 sélections avec los Teros, il a participé à deux Coupes du Monde de Rugby, puis a entraîné l’équipe nationale pour les mener en Angleterre en 2015. Et depuis 2018, il dirige le processus de haute performance au Chili.

« Je ne pense pas que le fait de jouer contre une équipe entraînée par Pablo, qui nous connaît très bien, aura une influence », veut croire Berchesi en évoquant son premier entraîneur international. « Depuis qu’il est parti, l'équipe a beaucoup évolué. Nous sommes à un stade différent maintenant et nous ne voyons pas cela comme un problème. En tant qu'Uruguayen, il connaît certainement l'âme de l'équipe, et c'est ce qu'il a essayé de construire au Chili. C'est ce que nous attendons. Nous avons énormément évolué au cours de ces années. »

Heureux d'être de retour au pays après presque deux ans, Berchesi est content de ce qu’il trouve sur place. « Ce qui s'est passé avec le rugby en Amérique du Sud grâce à la Superliga Americana de Rugby est très bien », assure-t-il.

« J'ai trouvé une équipe très mature, avec des jeunes joueurs qui, malgré leur âge, sont très mûrs et poussent à la compétition comme nous ne l'avons pas fait depuis longtemps. En ce sens, c'est très, très important. »

Les deux derniers matchs seront diffusés en direct et gratuitement sur l'application Sudamérica Rugby, disponible sur Apple Store et Android. Le coup d'envoi sera donné à 16 h 10 (Uruguay, GMT-3).

Photo : Sudamérica Rugby / Gaspafotos