Rebecca Davies avait 20 ans lorsqu'elle a déménagé au Pays de Galles avec sa famille. C’est là qu’elle a rapidement été attirée par le rugby, par cette capacité à rassembler les gens et unir les communautés.

Rebecca Davies a commencé à regarder des matchs internationaux à la télévision, puis, bien plus tard, a rencontré son mari au club de rugby local où elle s'est impliquée dans les coulisses, acquérant des connaissances sur la ligne de touche tout en s’occupant de laver les tenues.

À la suite d'un autre déménagement, cette fois-ci de l'autre côté de la frontière vers le Staffordshire, Rebecca Davies a lacé pour la première fois ses propres crampons et a disputé son tout premier match… à l'âge de 32 ans.

Depuis lors, elle s’est dévouée au Eccleshall RUFC en tant que joueuse, entraîneure, arbitre, soignante et secrétaire du club. Sa passion pour le bénévolat et son envie de recruter d’autres bénévoles l’ont menée à occuper un rôle à la Coupe du Monde de Rugby 2015, puis à accepter un mandat de présidente du Staffordshire Rugby Union.

En mars 2021, Rebecca Davies a reçu, comme onze autres femmes, une bourse de World Rugby destinée aux dirigeantes. Elle assure qu’elle a désormais la responsabilité de réussir pour celles et ceux qui l'ont soutenue jusqu'à ce stade de son parcours.

« Je me mets constamment au défi d'assumer des responsabilités là où je sens que je peux faire une vraie différence », explique Rebecca Davies à World Rugby. « J’aime inspirer les autres et permettre aux gens de réussir. Selon moi, il ne faut jamais dire jamais, que ce soit dans la vie ou dans le sport. C’est mon approche. Et s’il y a un problème et que quelqu'un a du mal, alors je m’implique et je fais tout pour que ça s’améliore. »

Sa famille du rugby

Rebecca a découvert dans l'administration du rugby le désir de partager avec les autres cette « force magique » qui l'a attirée dans le rugby depuis un certain temps déjà.

« Le rugby possède une magie indescriptible », assure Rebecca Davies. « On le ressent lorsque les joueurs de rugby se réunissent, qu’ils prennent du plaisir et qu’ils s'imprègnent complètement du jeu, que ce soit par l'administration, par l'entraînement, en nettoyant les vestiaires ou en se rendant à Twickenham, ou dans tout autre stade dans le monde, et même en regardant des matchs.

« Tout le monde s’implique et chacun se respecte. C'est ce qui vous donne l'impression d'appartenir à une famille. Il y a un code de confiance, d'amitié et de soutien tout simplement incroyable. »

Rebecca Davies se définit comme « immergée dans la base » et tient à rester impliquée avec Eccleshall pendant toute la durée de sa bourse.

« Je m'embarque dans une aventure à laquelle toute ma famille de rugby veut maintenant participer », sourit-elle. « Ce n'est pas seulement une responsabilité pour moi-même parce que les attentes des gens autour de moi, qui m'ont porté à ce poste, sont assez élevées aussi. »

Si cela lui apporte un peu de pression, c'est uniquement parce que ces gens ont été témoins de ce dont Davies est capable.

Elle est devenue membre fondatrice du Eccleshall RUFC Ladies au début des années 2000. Elle en a même été la capitaine au cours de ses trois premières années. Elle a vu l'équipe passer de seulement trois joueuses à un important vivier.

Rebecca a ensuite mis sur pied une équipe féminine de rugby à XV dans laquelle jouait sa fille. Elle a gagné ses galons d’entraîneure puis, plus tard, est devenue présidente de la section minimes et juniors.

« Les dimanches ont toujours été des journées extraordinaires », s’émerveille-t-elle encore aujourd’hui. « Je courais après les minimes et les juniors le matin, puis je sautais dans ma voiture pour me rendre à un match l'après-midi pour jouer avec les Ladies ! »

A la Coupe du Monde de Rugby 2015

C’est après avoir fait grandir avec succès la section minime et junior d’Eccleshall de 20 joueurs à un programme avec des équipes de chaque groupe d’âge, qu’elle s’est vu proposer de devenir coordonnatrice des bénévoles de son comté pour la RFU.

Rebecca Davies a ensuite joué un rôle central dans les efforts du Staffordshire de maximiser le potentiel de la RWC 2015, en lançant une campagne de recrutement des bénévoles et en voyageant jusqu’en Tchéquie dans le cadre d'un programme d'échange.

C'est en tant qu’assistante du manager de match à Villa Park, là où ont joué l'Australie, l'Uruguay, l'Afrique du Sud et les Samoa, que Rebecca Davies conserve ses souvenirs les plus vibrants du tournoi.

« Si je pouvais comparer le sentiment que j’éprouve aujourd’hui de bénéficier d’une bourse, ce serait le même que celui que j’éprouvais comme bénévole sur la Coupe du Monde de Rugby 2015 », dit-elle.

« Je me suis juste dit que c’était une immense responsabilité. J’allais être au cœur de l’action, dans les coulisses où se déroulait toute la préparation d’avant-match. J’étais chargée de m’assurer que tout était prêt et revérifié avant l'arrivée des équipes internationales, des joueurs et des entraîneurs.

« Je me revois regarder les bus arriver, accueillir les équipes dans le bâtiment, leur montrer leurs vestiaires, faire le point sur leurs besoins, vérifier les horaires et faciliter les entraînements des capitaines. C'était un sentiment incroyable d'être ainsi impliquée. J’espérais que les journées ne se terminent pas. »

Confronter le rugby aux autres sports

Mais la RWC 2015 n’a pas été la première fois que Rebecca Davies a côtoyé des sportifs de haut niveau. En tant que soignante, elle a l’habitude de travailler avec des sportifs professionnels, dont un cycliste local qui a joué pour Eccleshall dans sa jeunesse avant de représenter la Grande-Bretagne en cyclisme.

Elle ne manque aucun événement, elle a participé à une moitié de « ironwoman », joue au golf comme au cricket. Et ce qu’elle aime, c’est confronter le rugby à ces autres sports.

« J'aimerais en savoir plus sur d'autres sports pour avoir une expérience supplémentaire. C’est important de voir où et comment nous nous situons avec le rugby », explique-t-elle. « Je souhaite acquérir plus de connaissances pour que ça serve au rugby. »

Davies a également le désir d’intégrer un réseau et d'apprendre de ses autres collègues boursières comme elle, d’en profiter elle-même et d’en faire profiter sa famille du rugby.

« Les opportunités d’être en contact avec autant de dirigeantes dans le rugby, moi-même en tant que première représentante de England Rugby, c’est quelque chose d’incroyable et je le prends comme un vrai privilège », dit-elle.

Tournée vers l'avenir, Rebecca estime que le rugby a une chance incroyable d’encourager de nouvelles personnes à le pratiquer.

« Ma passion pour le rugby couvre chaque centimètre du terrain, des vestiaires et du club-house », sourit-elle. « Il ne fait aucun doute que la pandémie de Covid a renforcé la fraternité telle qu’elle existe dans le rugby, a prouvé à quel point le sport compte pour nous tous.

« Et au moment où la reprise se fait lentement en Angleterre, on voit que la magie du rugby commence à s’emparer de tous ceux qui s’y impliquent et nous incite à nous y replonger. »

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