Le XV de France féminin a rempli son contrat en remportant une victoire écrasante 53-0 sur le Pays de Galles en ouverture du Tournoi des Six Nations. Mais si la route n’est pas aussi longue que d’habitude – deux matchs de poule et une finale – elle n’en est pas moins semée d’embûches.

La première étant : comment se remettre en selle après cinq mois sans avoir joué au niveau international. « Elles ont rempli le contrat », estime pour World Rugby Laura Di Muzio, consultante en rugby féminin, commentatrice pour France Télévisions aux côtés de Jean Abeilhou, en évoquant le premier match des Bleues remporté haut la main 53-0 sur le Pays de Galles.

« On attendait le bonus offensif, elles l’ont eu, elles ont fait le job. Pourtant, on ne savait pas trop à quoi s’attendre avec un effectif assez jeune et un banc étoffé. Et puis il y a eu une belle alchimie. Le match a été très propre. »

Dès la 14e minute et le troisième essai de la trois-quarts aile Caroline Boujard, on pouvait commencer à souffler. « Il a quand même fallu attendre la mi-temps pour qu’elles fassent le break », nuance Laura. « En menant avec un tel score, elles auraient pu tomber dans la facilité, se reposer et moins bien jouer. C’était le risque. Mais non, elles ont construit tranquillement, elles ont eu envie de jouer. »

A tel point qu’il y a eu un flottement en début de seconde période avec aucun point marqué et une grosse envie (vaine) des Galloises de marquer. « Après la montée en puissance du début de match, il y a eu effectivement un faux rythme dans le premier quart d’heure de la seconde période, mais ce n’est pas si catastrophique que ça », relativise Laura Di Muzio.

Pourtant, l’entraîneure Annick Hayraud ne cachait pas, lors de la conférence de presse d’après-match, les difficultés rencontrées en mêlée, pourtant l’un des points forts des Bleues. « On voit bien que la mêlée n’est pas une science très précise. Et même s’il y avait un pack peut-être un peu moins expérimenté, ça n’a rien d’inquiétant. Elles ont fait preuve d’une grosse agressivité en défense avec une ligne qui montait en permanence », remarque Laura.

« Avec une paire de centres assez jeune avec Vernier (élue meilleure joueuse de la première journée, ndlr) et Filopon, une charnière inédite (Peyronnet, Bourdon, ndlr) et Madoussou Fall (deuxième-ligne, ndlr) qui fait un gros match, les filles ont assumé sans complexe. Elles ont lancé le tournoi de l’équipe de France. »

Mises au repos ce week-end, elles seront de retour sur le terrain à Dublin le 17 avril pour affronter l’Irlande qui joue ce week-end au Pays de Galles. « Il faudra se méfier de cette équipe », prévient la commentatrice. « Elles sont un cran au-dessus des Galloises. Mais si on arrive à faire une bonne entame, on arrivera à faire douter l’équipe d’en face. C’est quand tu donnes un peu d’espoir que l’équipe d’en face peut s’accrocher. Avec deux ou trois essais d’avance, elles jouent plus libéré, elles tentent, osent une petite chistera juste devant la ligne, des offloads… Je note cette capacité qu’elles ont à toujours avoir du soutien, quoi qu’il arrive, où qu’elles se trouvent. Le ballon est toujours vivant et c’est là qu’elles peuvent faire mal. »

Photo : France Rugby

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