Le Zimbabwéen Brendan Dawson pense qu’il a toutes les chances d’intégrer le club très fermé des personnalités qui ont à la fois joué et entraîné en Coupe du Monde de Rugby. S’il ne fallait en citer que deux, ce serait John Kirwan et Martin Johnson.

Brendan Dawson est un membre de premier plan de l’équipe des Sables du Zimbabwe qui a joué pour la dernière de leurs deux participations à la Coupe du Monde de Rugby, en 1991. Il a ensuite entraîné son équipe lorsque celle-ci a échoué à se qualifier en tant que Afrique 1 – place gagnée d’un point par la Namibie – pour la RWC 2015.

Désormais, Dawson a repris les rênes du Zimbabwe pour la deuxième fois. La Zimbabwe Rugby Union ne laisse rien au hasard dans son ambition de s’assurer que l’équipe nationale puisse participer à la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Un staff d’entraîneurs de première classe pour soutenir l’ancien troisième-ligne a été mis en place et la fédération a tendu la main à la diaspora zimbabwéenne pour obtenir de l’aide grâce au réseau des Sables dans le monde du rugby.

Ainsi, Dawson est assisté par Liam Middleton (arrières/défense), Danny Hondo (préparateur physique), Graham Knoop (touche), Alice Randall (physio) et Jason Maritz (team manager). 

Une aide qui vient de loin

David Pocock, natif du Zimbabwe et seul joueur des Wallabies à figurer dans le XV de la décennie de World Rugby, a été contacté pour apporter son expertise en ce qui concerne la phase post-plaquage. L’international anglais Don Armand et Adrian Garvey, un coéquipier de Dawson en 1991, a contribué à « apporter de la confiance et accroître la crédibilité du programme », selon Jason Maritz, le manager.

Dans le même temps, Jason Robertson, incroyable marqueur de points en Major League Rugby avec Old Glory, et Tapiwa Mafura de l’Etat libre des Cheetahs en Afrique du Sud, font partie de ces joueurs venus de l’étranger pour prêter allégeance au rugby zimbabwéen.

« Beaucoup de gars veulent nous aider et se rendre disponibles, donc ça nous met en position de force, je crois pour l’une des premières fois », confie Brendan Dawson. « Avoir l’occasion de jouer en Coupe du Monde de Rugby c’est énorme, c’est le rêve, c’est le summum de tout joueur international de rugby. »

Une affaire de confiance

La victoire du Zimbabwe en Victoria Cup en 2019, lorsque le Kenya et l’Ouganda ont tous deux été battus en cours de route, a contribué à montrer au monde que le rugby zimbabwéen était de retour dans l’arène et pouvait prétendre à se qualifier pour sa toute première Coupe du Monde de Rugby de l’ère professionnelle.

« Remporter la Victoria Cup nous a donné un bon coup de pied ; ça nous a permis de nous faire remarquer », explique Jason Maritz. « Ça a remis l’église au milieu du village. Dans un pays qui n’est pas si stable, nous disposons malgré tout d’un environnement stable, ce qui nous a permis d’établir de la confiance envers les joueurs. Ils nous font confiance pour les aider, eux et leurs familles, de s’assurer qu’ils soient payés pour leurs efforts et que tout le monde s’entraide.

« La culture que nous avons créée lorsque nous nous sommes réunis en 2019 a joué un grand rôle. Les joueurs du monde entier nous font signe et nous disent qu’ils veulent nous aider car ils voient dans notre aventure quelque chose de spécial.

« Il y a toujours ce retour aux racines qui reste très fort. Une chose qui est commune à tous les Zimbabwéens dans le monde entier, c’est qu’ils sont fiers d’être Zimbabwéens, même s’ils jouent pour l’Angleterre ou l’Afrique du Sud. »

Des tests contre la Zambie et quelques matchs amicaux contre la Namibie sont prévus en mai et juin afin de donner aux Sables un peu de temps de jeu indispensable après une année blanche en 2020.

Le moment ou jamais d’y arriver

Mais pour que les Sables se qualifient pour la RWC 2023, ils doivent remporter la Rugby Africa Cup l’année prochaine. Alors seulement ils pourront rejoindre la Poule A de la RWC 2023 qui compte déjà la Nouvelle-Zélande, triple championne du monde, la France, l’Italie et Amérique 1.

« Ce serait vraiment extraordinaire d’y arriver en tant qu’entraîneur », insiste Dawson qui avait joué contre l’Irlande, l’Ecosse et le Japon à la RWC 1991. « J’ai la chance d’avoir d’excellents entraîneurs avec moi et je pense que nous avons les moyens d’aller loin, même jusqu’à la Coupe du Monde en 2023 ; et pas que pour faire le nombre, non, pour être compétitif. Je veux qu’on surprenne les gens. »

Jason Maritz, un ancien pilier de Bulawayo, n’avait que cinq ans lorsque Brendan Dawson a pleuré de joie en chantant les hymnes en 1991. Il est convaincu que l’équipe actuelle peut revivre cette euphorie de participer au plus grand tournoi au monde.

« Nous sommes très conscients du chemin qui reste à parcourir et de ce qu’il nous reste à faire, mais je veux croire – et j’en suis convaincu – que nous pourrons nous qualifier », dit-il. « Je sais que, dans le cœur des entraîneurs et des joueurs, c’est le moment ou jamais de le faire. »

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