En novembre, la Géorgie jouera quatre grosses nations sur leurs propres terrains : l’Écosse, l'Angleterre, l'Irlande et le Pays de Galles. Et tout ceci dans l'optique de confirmer son statut d'équipe en devenir.

Le match du 23 octobre contre l’Écosse à Murrayfield servira de remise en route avant une intense Coupe d'Automne des Nations dans laquelle les Lelos, 12e au classement mondial World Rugby, joueront l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Irlande - soit des équipes figurant dans le Top 7 mondial – durant plusieurs week-ends de suite en novembre. La « finale » sera le week-end du 5 et 6 décembre.

Un staff renforcé

Pour booster leurs chances de succès, World Rugby a investi dans le staff pour épauler l'entraîneur Levan Maisashvili. L'ancien directeur du rugby de l'Ulster et de Gloucester David Humphreys est monté à bord en tant que consultant sur la haute performance. Son collègue de l'Ulster Neil Doak va travailler avec lui après avoir été entraîneur adjoint auprès des Worcester Warriors.

L'ancien talonneur de l'équipe de France Sébastien Bruno s'occupera des avants et Calvin Morris, qui avait précédemment travaillé sur la force et la condition physique pour la Géorgie à la Coupe du Monde de Rugby 2015, sera conseiller sur la performance pendant toute la durée du tournoi.

Demi d'ouverture prolifique lorsqu'il était encore en activité, David Humpreys compte 72 sélections pour l'Irlande entre 1996 et 2005. Il était également un joueur clé pour l'Ulster avec qui il a remporté le coupe d'Europe en 1999. ce sera pourtant sa première expérience au sein d'un staff.

« J'ai reçu un coup de fil de World Rugby pour savoir si j'étais intéressé de travailler avec la Géorgie pour la Coupe d'Automne des Nations », explique-t-il. « J'étais très honoré et excité de retourner dans le grand bain du rugby. C'est une occasion unique pour moi compte tenu de la situation particulière que nous traversons.

« Avoir une expérience internationale est une chose, mais c'est aussi très intéressant de voir de l'intérieur comment une équipe du tier 2 se prépare à jouer dans une grande compétition comme celle-ci face à quelques-unes des meilleures équipes du monde. Comme ils le disent eux-mêmes, des occasions comme celle-ci n'arrive généralement qu'une fois tous les quatre ans avec la Coupe du Monde de Rugby et là ils sont très contents. »

Prendre tout ce qui est bon à prendre

La Géorgie a joué l'Angleterre et l’Écosse en Coupe du Monde de Rugby en 2011, mais ce n'est qu'en 2014 que les Lelos ont joué l'Irlande, puis trois ans plus tard contre le Pays de Galles à Cardiff.

Concentrer six années de confrontation en six semaines seulement paraît une tâche immense pour les joueurs et le staff.

« C'est une occasion énorme et un immense défi », assure l'ancien joueur de Belfast, 49 ans aujourd'hui. « La Géorgie ne s'y attendait pas, mais a profité du retrait du Japon pour y aller. C'est une équipe qui a un incroyable palmarès contre des équipes du tier 2, mais leur objectif est d'aller au-delà avec la Coupe du Monde et tout ce qui peut être bon à prendre, comme avec le Tournoi des Six Nations. »

Pas grand chose en plus

Dans leurs deux derniers matches contre l'Angleterre, l’Écosse, l'Irlande et le Pays de Galles, les Lelos n'ont pu marquer que quatre essais en tout. Mais David Humpreys estime que Neil Doak peut faire du bon travail de préparation avec les jeunes comme Tedo Abzhandadze et Gela Aprasidze.

« Ils ont un entraîneur de la défense et un bon système en place, mais tout ce dont ils ont besoin, c'est d'un peu plus de structure en attaque », souligne David Humpreys. « C'est précisément ce que Neil a fait ces dernières années et je suis persuadé que les joueurs de Géorgie vont apprécier cette nouvelle approche qu'il apporte.

« Ça ne tient pas à grand-chose, mais ça ne veut pas dire non plus que la Géorgie va soudainement passer de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui à la situation inverse à gagner tous les matches. Ils ont là une belle chance de pratiquer du bon rugby, ce qui ne sera que bénéfique pour le futur du rugby géorgien. »

De grandes attentes

Avec un gouvernement qui se tient derrière et de bonnes structures en place, l'avenir du rugby géorgien s'annonce positif, quel que soit le résultat sur la Coupe d'Automne des Nations.

« C'est un peu compliqué en ce moment parce que la plupart des joueurs n'ont plus joué au rugby depuis le confinement en mars et ce n'est pas facile pour eux de revenir avec leur manque de temps de jeu et de leur demander de jouer tout de suite à très haut niveau », confie David Humpreys.

« Ceci dit, un certain nombre de joueurs qui évoluent en France ont eu du temps de jeu. D'autres sont basés en Géorgie et ont pu s'entraîner durant l'été. Ils sont en bonne forme physique. Mais il y a une grande différence entre être en forme et être en forme pour un match et performer.

« Il ne faudra pas les juger sur leurs résultats dans les prochaines semaines compte tenu de la petite phase de préparation qu'ils ont reçue. Mais je pense que, vu le climat d'aujourd'hui, personne ne refuse d'avoir un peu de temps de jeu et de représenter son pays face à des équipes contre lesquelles ils ont rarement l'habitude de jouer. »

POUR ALLER PLUS LOIN >>> PETE DREWETT AU CHEVET DE LA GÉORGIE