Jessica Breach a commencé sa carrière internationale en explosant les écrans qui ont retransmis la rencontre entre l'Angleterre et le Canada en 2017. Match au cours duquel elle a passé... six essais ! Victoire 79-5 à l'Allianz Park. Aujourd'hui, après 13 sélections et 22 essais pour son pays, elle n'a qu'une ambition : remporter la Coupe du Monde de Rugby.

La route vers la RWC 2021

Si Jess est aussi douée aujourd'hui, elle le doit à son enfance sportive, qu'elle dit. « J'ai joué tout et n'importe quoi », raconte-t-elle à World Rugby. « Peut-être que finalement c'était un moyen pour moi de ne pas aller à l'école et c'est pour cela que je passais tant de temps sur les terrains à jouer au netball, au hockey ou à faire de l'athlétisme. Parce que j'ai pratiqué d'autres sports, je ne me suis jamais ennuyée avec le rugby. »

En fait, la star du West Sussex attribue ses skills aux autres sports qu'elle a pratiqués dans sa jeunesse. « Le hockey m'a donné le côté agressif, l'athlétisme m'a procuré la puissance, la vitesse et l'endurance et le netball m'a apporté la coordination. »

Même si elle excellait en gym et qu'elle a été jusqu'à participer aux championnats nationaux scolaires d'athlétisme, c'est vers le rugby qu'elle s'est tournée. En 2014 et 2015, elle a remporté le Sevens Grand Prix Series européen avec les U18 de l'Angleterre et a été la capitaine de l'équipe développement contre le Canada. En 2016, à 18 ans, elle a signé chez les Harlequins et remporté la league et le titre cette année-là.

Jess a joué pour la première fois pour l'Angleterre en 2018, d'abord en rugby à 7 et était présente dans le squad qui est reparti des Jeux du Commonwealth sur la Gold Coast australienne avec la médaille de bronze. Cette année-là, l'ailier a également disputé la Coupe du Monde de Rugby à 7 à San Francisco quelques mois plus tard.

En 2019 à seulement 21 ans, Jess Breach faisait partie des 28 joueuses sous contrat avec l'Angleterre et la même année elle dominait le classement des meilleures marqueuses du Tournoi des Six Nations avec neuf essais !

Un avenir brillant qui s'annonce

Fort de ce petit rappel, il n'est pas surprenant que, désormais, ses yeux soient braqués sur la Coupe du Monde de Rugby 2021.

« Pour toutes les jeunes comme moi, c'est notre première chance d'être retenue dans le groupe. C'est mon principal objectif en ce moment », assure-t-elle.

« Nous avons quelques matches qui arrivent avec les tests d'automne et les Six Nations avant la Coupe du Monde de Rugby, ainsi que des matches de Premiership. Je pense qu'il faudra que l'on mette tout ce qu'on a dans chaque match parce que les coachs nous ont prévenu qu'ils regarderaient et qu'ils choisiraient les meilleures.

« Ma saison parfaite serait de gagner les tests d'automne, de faire le Grand Chelem au Tournoi des Six Nations, de remporter le Premiership puis d'être championne du monde. Ce serait vraiment génial ! »

Même si Jessica n'a encore disputé aucune Coupe du Monde de Rugby, elle a participé à tous les tournois féminins depuis 2010. « J'ai toujours voulu faire une Coupe du Monde », assure la joueuse des Harlequins. « J'étais à Twickenham lorsque l'Angleterre était en finale en 2010 et j'étais à Paris quand l'Angleterre a gagné en 2014 et j'étais en Irlande aussi en 2017 ! Cette fois, j'espère bien que ce sera différent parce que j'y serais en tant que joueuse. »

Malgré ses victoires et son jeune âge, Jess Breach sait bien que la carrière est courte dans le sport de très haut niveau. C'est pourquoi l'an passé elle a repris des études de communication et marketing dans le domaine sportif. Mais le rugby reste aux avant-postes de ses activités. Elle étudie d'ailleurs dans l'ombre de Twickenham, à l'Université St Mary.

De bonnes raisons d'être motivée

L'ambition de Jess est née de sa volonté de rendre sa famille fière. « Tout ce que vous faites, vous le faites pour ceux qui vous ont poussé à être là, c'est à dire pour votre famille », affirme-t-elle.

Une famille qui connaît également des épreuves difficiles comme le cancer de sa mère, Patricia. « Le plus difficile c'est que ma mère n'a pas pu me regarder jouer contre la France parce qu'à ce moment-là elle devait suivre un traitement », regrette Jess. « Mon père et elle sont venus à absolument tous les matches que j'ai joué pour l'Angleterre et celui-là est le seul qu'elle a manqué. Je l'ai appelé juste après la fin du match. Elle pleurait, elle avait du mal à accepter qu'elle ne pouvait pas être là. Ça, c'était le moment le plus difficile... »

Tout comme ses sœurs, elle ressent néanmoins un certain embrassement avec ses parents lorsqu'ils s'affichent comme ses premiers supporters. « Mon père enregistre tous les hymnes à chaque fois que je joue, ça craint », rigole-t-elle. « Il porte aussi à chaque fois un manteau très voyant comme ça il est sûr que je le vois quand je joue. »

Pendant le confinement, Breach est retournée auprès des siens, ce qui est assez rare pour des joueuses pro. « Même si ça a été une période horrible pour beaucoup de monde, c'était très bien de pouvoir passer du bon temps avec les siens », reconnaît-elle en pensant à sa mère actuellement en rémission.

Mais le confinement lui a également permis de bien se remettre d'une blessure à la cheville survenue pendant le Tournoi des Six Nations. « Souvent, quand vous avez un gros match qui arrive, vous n'arrêtez pas d'y penser et vous avez tendance à aller plus vite qu'il ne faudrait. Mais là, avec le confinement, j'avais du temps devant moi et j'y suis allée mollo... Et dès que le rugby a repris, j'étais au top. »

Avec la fin du Tournoi des Six Nations prévu à la fin du mois d'octobre, les tests de l'automne, une saison excitante de Premiership et pour finir la Coupe du Monde, décidément elle ne manque pas de motivation pour performer !

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