Vendredi 18 septembre 2020 représentera une date importante dans la préparation de la Coupe du Monde de Rugby 2021. On sera en effet à un an tout pile du coup d'envoi de la première Coupe du Monde de Rugby féminin dans l'hémisphère sud.

Au moins jusqu'en novembre 2018, Farah Palmer n'y croyait pas. La triple championne du monde a joué un rôle important dans la candidature et fait depuis partie du comité d'organisation de la RWC 2021.

Pourtant, elle reconnaît que du fait que la grande majorité des nations participantes viennent de l'hémisphère nord, les coûts d'organisation du tournoi dans le sud auraient pu être prohibitifs et empêcher sa concrétisation.

« C'est vrai que la RWC 2021 est l'un de ces moments que je n'espérais pas vivre », confie-t-elle à World Rugby. « Il y a quelques années, les gens se demandaient si on pouvait l'organiser ici un jour. Et, moi la première, je ne le pensais pas, notamment à cause du coût que ça représente. Je pensais que le défi était trop grand de faire venir toutes les équipes de l'hémisphère nord ici. »

L'impact sur l'Océanie

La Coupe du Monde de Rugby 2021 promet d'être le tournoi le plus attendu du genre, allant au-delà du succès rencontré en Irlande en 2017 avec notamment l'ajout d'un quart de finale réclamé par tous et des rencontres qui seront disputées dans trois stades mondialement reconnus.

La RWC 2021, ce sera également la première pour les Fidji. De quoi rayonner dans toute l'Océanie, selon Farah Palmer.

« Nous voulons également reconnaître que nous avons des joueuses des îles du Pacifique qui jouent un rôle important en Nouvelle-Zélande », dit-elle. « Donc si nous pouvons contribuer à améliorer les performances de nos voisines du Pacifique en leur donnant l'occasion de jouer au rugby, ce sera super. »

Melissa Ruscoe, qui a été la capitaine des Black Ferns à la Coupe du Monde de Rugby 2010 en Angleterre, est convaincue que l'édition 2021 sera susceptible d'inspirer toute une génération de joueuses de rugby dans son pays.

Les matches de poule et les quarts de finale seront disputés au Waitakere Stadium ainsi qu'au Whangarei’s Northland Events Centre, alors que les demi-finales, le match pour la troisième place et la finale se tiendront à l'Eden Park.

« C'est formidable que World Rugby considère de toute évidence la situation dans son ensemble et voit où on a besoin d'un coup de main », dit-elle. « Je pense qu'il est précieux de voir quel chemin se dessine, quel que soit le sport. Et d'avoir le meilleur du rugby féminin ici est juste énorme. Je pense qu'on verra beaucoup de gamins se précipiter pour les autographes et d'autres choses, ce qu'on ne pouvait pas faire quand j'avais leur âge, que ce soit pour le rugby ou le foot d'ailleurs. Ça va être génial d'avoir cette couverture médiatique pour le rugby féminin. »

Une chance d'inspirer les autres

Comme Farah Palmer et Melissa Ruscoe avant elle, Selica Winiata a déjà goûté à la victoire en Coupe du Monde à l'extérieur. Et tout comme Melissa, elle est convaincue que ce tournoi est une opportunité extraordinaire pour augmenter le nombre de joueuses en Nouvelle-Zélande.

« Je crois que ce sera une formidable opportunité pour inciter de plus en plus de filles en Nouvelle-Zélande à pratiquer ce sport », assure-t-elle. « D'avoir ce tournoi ici, chez elles, où elles auront l'occasion de venir et de voir les matches, je pense que, oui, ça ne pourra qu'être bénéfique pour le rugby féminin.

« Et je pense aussi que, en tant que joueuse, nous adorons jouer à domicile même si on a du mal à chaque fois à décrocher des tests ici. Donc le fait d'avoir nos familles et nos amis au bord du terrain pour nous voir, ce sera incroyable. »

Mais même si les Black Ferns ont remporté les cinq précédentes Coupes du Monde de Rugby, Selica reconnaît que rien n'est joué pour la prochaine, malgré l'avantage de jouer à domicile.

« Oui on a gagné, mais la Coupe ne nous appartient plus. On la remet en jeu et on doit tout recommencer pour la conquérir à nouveau. Rien n'est jamais acquis. Chaque tournoi est différent et c'est sûr que nous, les Black Ferns, on fera tout pour gagner le prochain parce que l'année prochaine on voudra remettre la main sur la coupe et le faire chez nous, il n'y aura rien de mieux ! »

« Une expérience incroyable de jouer là-bas »

Il n'y a pas que les Néo-Zélandaises qui ont envie de remettre la main sur le trophée. L'Angleterre aussi, comme le souligne la centre Rachael Burford. Elle a déjà joué en Nouvelle-Zélande et elle y a déjà gagné. Et elle devrait être du voyage en septembre 2021.

« Avoir l'occasion d'aller et de jouer en Nouvelle-Zélande est quelque chose d'unique en soi », dit-elle. « J'ai déjà joué deux fois en Nouvelle-Zélande, je sais de quoi je parle. Ce que l'on constate dans chaque cycle de Coupe du Monde, c'est que ça devient toujours de mieux en mieux et que le niveau est toujours plus élevé.

« Souvenez-vous en 2010, le Stoop jouait à guichets fermés. Et puis après il y a eu Paris, puis l'Irlande et maintenant les kiwis qui vont vouloir tout donner. Ça va être une expérience incroyable de jouer là-bas. Ça va être dur, mais rien que le fait de se dire qu'on va gagner va nous porter. »

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