Cette semaine, World Rugby publie une série d'articles sur les arbitres, hommes et femmes, au centre de toutes les attentions. Parmi eux, cinq femmes se sont particulièrement illustrées : Sarah Abdul Baki (Syrie), Rebecca Mahoney (Nouvelle-Zélande), Aimee Barrett-Theron (Afrique du Sud), Selica Winiata (Nouvelle-Zélande) et Amber McLachlan (Australie).

Sarah Abdul Baki (Syrie)

L'histoire retiendra que c'est le week-end dernier que Sarah Abdul Baki est devenue la première femme à arbitrer un match de rugby à XV en Syrie. Sarah a découvert le rugby il y a trois ans et est, comme elle l'admet elle-même, tombée littéralement amoureuse de ce sport.

En 2018, elle faisait partie de l'équipe féminine de rugby à 7 de Syrie pour son premier tournoi international au Liban. C'est également là-bas que, l'année dernière, elle a fait ses premiers pas en tant qu'arbitre.

Sarah a participé aux formations en Entraînement et Encadrement dispensées par World Rugby, ainsi qu'à des cours sur la condition physique, à Beyrouth et c'est là que l'idée a germé de s'investir comme officiel de match.

« Rien que le cours que j'ai suivi ma donné envie d'en apprendre davantage, d'en savoir plus sur le rugby, ses règles... », explique-t-elle à World Rugby. « J'ai tellement aimé que j'ai même eu envie d'arbitrer un match et Syria Rugby m'a donné la chance de le faire. »

Rebecca Mahoney (Nouvelle-Zélande)

Rebecca Mahoney n'envisageait pas de devenir une pionnière lorsqu'elle a troqué son maillot de joueuse la première fois pour l'uniforme d'un officiel de match en 2015. Double-championne du monde avec 16 sélections pour les Black Ferns, elle voulait devenir la meilleure officielle de match que possible, mais tout le monde n'était pas nécessairement d'accord pour qu'elle arbitre un match masculin.

Ça a changé il y a deux ans lorsque New Zealand Rugby a changé son fusil d'épaule, adaptant sa préparation physique et son approche pour faire face à de nouveaux défis et donc de nouvelles opportunités. Et Rebecca en a profité.
Elle a montré qu'elle en était capable lorsqu'on l'a vue sur le Heartland Championship et le Ranfurly Shield, devenant la première femme à arbitrer un match du championnat national de Nouvelle-Zélande, la Mitre Cup, en septembre 2019.

« J'ai adoré », raconte-t-elle à World Rugby. « Je sais que ce serait un palier à franchir et que ce serait un nouveau défi. Ça ne m'a rien donné de plus, mais j'ai adoré, adoré le rythme et les skills des joueurs. »

Mais en février, elle a trouvé le temps de faire le déplacement d'Afrique du Sud en Europe pour arbitrer deux matches du Tournoi des Six Nations, dont la victoire de l'Angleterre sur la France dans un stade du Hameau bondé à Pau.

« A certains moments, je regardais les tribunes et je me disais : woooww », sourit-elle aujourd'hui. « 15 000 personnes pour un match de rugby féminin et complètement derrière son équipe ! C'était incroyable. J'ai trouvé ça génial pour le rugby féminin en général et j'espère que d'autres pays vont s'inspirer de cet exemple de la France pour accompagner leur équipe. »

Selica Winiata (Nouvelle-Zélande)

Lorsque Selica Winiata a pour la première fois évoqué la possibilité de faire de l'arbitrage avec Bryce Lawrence, le manager des officiels de match à New Zealand Rugby (NZR) au début de cette année, c'était comme un projet de reconversion à mener dans l'avenir.

Championne du monde de rugby en 2017, la jeune fille de 33 ans a commencé par arbitrer des tournois scolaires tout en suivant les conseils de Bryce Lawrence et de son collègue Matt Peters. La transition n'a pas été simple alors que Selica était, au tout début, plus prête à plaquer et marquer un essai qu'à siffler les actions...

En novembre, la Black Fern s'est rendue aux Fidji pour le Oceania Rugby Women’s Sevens Championship et a montré assez de preuves de sa capacité à arbitrer si bien qu'elle a de suite été retenue pour se rendre sur les deux prochaines étapes du HSBC World Rugby Sevens Series à Dubaï et à Cape Town en décembre.

« L'année dernière je me suis posée la question d'une transition pour moi lorsque j'arrêterais le rugby, mais je n'étais pas bien sûr », explique Selica. « Je voulais rester dans le rugby et c'est comme ça que j'ai pensé à l'arbitrage. Je me disais que comme ça je pourrais encore courir avec les équipes et ce n'est que cette année que j'ai vraiment pris ma décision, pour voir déjà si l'arbitrage était fait pour moi ou non. Mais tout s'est passé plus vite que ce que je pensais... »

Amber McLachlan (Australie)

Il n'y a pas que les joueuses et les entraîneurs qui se focalisent sur la Coupe du Monde de Rugby 2021. L'arbitre Amber McLachlan, qui a officié lors de la défaite du pays de Galles face à l'Angleterre le mois dernier, espère faire partie du panel des arbitres pour le tournoi mondial qui se jouera en Nouvelle-Zélande.

Le match qui avait lieu au Twickenham Stoop devant un nombre record de supporters pour un match de rugby féminin, était le premier d'Amber dans le Tournoi des Six Nations et a marqué la fin d'une année mémorable pour cette habitante de Melbourne.

En mai 2019, Amber était du voyage à Stellenbosch, en Afrique du Sud, pour participer à la première High Performance Academy pour les femmes. Quelques semaines plus tard, elle arbitrait son premier test entre Hongkong et les Samoa aux Fidji, puis avant la fin de l'année Afrique du Sud v Écosse et USA v Canada.

Amber McLachlan est toujours en apprentissage et son match au Twickenham Stoop n'était que son deuxième avec l'arbitre vidéo. Mais après sept années de travail acharné, la native de Nouvelle-Zélande est déterminée à saisir sa chance d'officier à la maison pour la prochaine Coupe du Monde de Rugby.