Pour tout fan de rugby qui se respecte, cette rencontre est un incontournable. Elle remonte au 31 octobre 1999 à Twickenham à Londres devant 70 000 spectateurs. La veille, l'Australie s'était qualifiée pour la finale de la Coupe du Monde de Rugby en battant l'Afrique du Sud 27-21. Qu'allait-il advenir de la seconde demi-finale entre la France et la Nouvelle-Zélande ?

Le match a rempli toutes ses promesses en termes d'essais, d'actions brillantes, de performances individuelles, de french flair... Un duel remarquable entre les favoris et ceux qu'on n'attendait pas mais qui sont chaque fois capables de surprendre le monde entier. Quelques mois avant pourtant, les Français avaient été sèchement battus à Wellington 54-7.

Ce match devenu un classique parmi les classiques, qui a permis à Christophe Dominici d'incarner le concept de French Flair, peut être revu sur la page Facebook de la Coupe du Monde de Rugby et la chaîne YouTube de World Rugby.

Lamaison la fulgurance

Même le grand Jonah Lomu, auteur de deux essais en solo, n'a pu venir à bout des Français si impressionnants et imprévisibles ce jour-là, mettant les All Blacks et le public de Twickenham à leurs pieds grâce à cette victoire implacable 43-31.

En début de match, les Français avaient montré qu'ils n'avaient rien de victimes expiatoire en menant 6-10, après une pénalité et une transformation de Titou Lamaison. Mais comme prévu, les Néo-zélandais lançaient leur machine implacable pour reprendre les choses en main. Comme prévu, Jonah Lomu fut monstrueux, perforant - par deux fois - la défense française. En début de deuxième mi-temps, après un essai de leur ailier Lomu, les All Blacks s'échappèrent à la 46e (24-10). Plus personne ne voyait les tricolores sortir la tête de l'eau. Personne sauf eux-mêmes.

Sortis de nulle part, ils vont reprendre le contrôle du match et passer 33 points pour n'en encaisser que sept à partir de cet instant.

« Même si on était en train de perdre, nous étions convaincus qu'on pouvait encore faire quelque chose contre ces joueurs, contre cette équipe. Je ne sais pas pourquoi, mais on y croyait, même si on était loin derrière à ce moment-là », se rappelle Fabien Pelous.

Le demi d'ouverture Christophe Lamaison (en photo) a marqué le premier des quatre essais français (les autres étant signés Christophe Dominici, Richard Dourthe et Philippe Bernat-Salles) et tapé 23 points dont deux drops et quatre transformations. Mais c'est l'essai de Bernat-Salles à la 74e, malgré un retour désespéré de Jeff Wilson sur le gong, qui a rendu l'inimaginable bien réel.

Mais comme en 1987 où ils s'étaient déjà qualifiés pour la finale, les Français n'ont pu remporter la Webb Ellis Cup en battant l'Australie une semaine plus tard. Pour autant, la plus grande remontada dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby restera à jamais dans les mémoires.

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