Le développement du rugby en Albanie a fait un pas en avant au début du mois, avec le lancement d'un programme pilote dans un centre de prévention de la délinquance juvénile à Kavaja.

Le 4 avril, la Fédération albanaise de rugby a signé un accord avec le centre et le ministère de la Justice du pays pour mettre en œuvre le projet au cours des 12 prochains mois.

Le programme « Rugby 4 Change » devrait permettre aux jeunes du centre, âgés de 14 à 21 ans, de découvrir les avantages de la pratique d'un sport d'équipe en leur donnant le sentiment d'avoir un but et de faire partie d'une communauté.

Le projet a démarré au début du mois d'avril avec un programme initial d'initiation de huit semaines, au cours duquel 30 participants seront initiés au rugby et à ses règles par le biais du toucher.

L'objectif est de développer les skills individuelles des participants afin qu'ils puissent jouer au rugby à sept avec contact total, et il est possible qu'ils jouent un match contre un club local, en dehors du centre, si le projet s'avère concluant.

« Nous avons deux objectifs », détaille à World Rugby le président de la Fédération albanaise de rugby, Xhino Drangu. « Leur enseigner les règles de base du rugby, leur apprendre la discipline, le respect de soi grâce à notre méthode d'enseignement, à travers le rugby et l'engagement physique.

« Nous souhaitons que ce projet ait du succès et nous voulons leur donner une nouvelle perspective. Nous allons travailler très dur à travers le rugby amateur, à travers l'éducation, pour leur donner une nouvelle perspective qu'il y a d'autres moyens de vivre, en travaillant dur, en travaillant dans la communauté.

« Ils savent que nous serons là tous les vendredis pour leur apprendre quelque chose de nouveau, pour les soutenir de toutes les manières possibles, pour s'amuser et rencontrer de nouvelles personnes.

« Nous leur donnons une opportunité et une perspective différente sur la façon dont ils voient la vie. Même si cela change un peu, c'est toujours une victoire et cela se fait par le biais du rugby en tant qu'éducation. »

Klaudia Hasanllari, directrice du centre de Kavaja, admet qu'elle ne connaissait pas grand-chose au rugby avant d'être contactée par la fédération, mais elle espère que le programme pourra avoir un impact important sur ses participants.

« J'espère que les jeunes trouveront une occasion non seulement de s'amuser et de dépenser de l'énergie, mais aussi de considérer ce programme comme une opportunité de réintégration [dans la société] », dit-elle.

« Car la mission du centre que je dirige est de réhabiliter et de réintégrer les mineurs en délicatesse avec la règle.

« Cela se fera par le sport lui-même... le simple fait de jouer et d'être présent les aidera, mais je veux qu'ils voient une opportunité pour l'avenir, qu'ils deviennent sportifs, qu'ils fassent partie de cette communauté.

« Et peut-être que cela leur donnera l'espoir de faire autre chose à l'avenir que de retomber dans la délinquance. »

Klaudia Hasanllari espère également que les participants de Kavaja pourront s’identifier à un modèle positif tout en prenant part au projet.

L'un des entraîneurs que Drangu et la fédération utilisent pour mener le programme a passé du temps dans le centre avant de s’engager dans le rugby après sa libération et de changer de vie.

« Il est très difficile pour ces jeunes d'accepter ou de dépasser ce qu'ils ont fait parce qu'ils ne voient que le crime qu’ils ont commis », explique Klaudia Hasanllari.

« Lorsque j'ai entendu parler de ce garçon qui a été dans cette institution et qui est maintenant joueur de rugby, et qui s'est réintégré dans la société, a un travail, une famille, etc. J'ai pensé que cela aussi pouvait les aider à comprendre.

« Je me suis dit que ça pouvait aussi les aider à comprendre. On a beau leur expliquer, mais c'est différent quand ils voient quelqu'un [qui était] l'un d'entre eux et qui est devenu quelque chose qu'ils ne peuvent que rêver de devenir.

« Ainsi, ils peuvent comprendre que c'est réel et que l'on peut aller au-delà de ce que l'on a fait, que l'on peut continuer et recréer sa vie parce qu'ils sont trop jeunes pour ne pas le faire.

« Je pense que cela ne les aide pas seulement à dépenser de l'énergie et tout le reste, mais cela leur donne aussi un modèle. »