Bienvenue dans le monde étrange, merveilleux et parfaitement américanisé du SVNS aux États-Unis, où, le temps d'un week-end, la poussière d'étoiles du Hollywood voisin se retrouve au Dignity Health Sports Park avec un arrosage généreux.

Le tournoi a débuté en 2004, alors que le rugby était en plein essor, mais qu'il n'était pas encore arrivé aux États-Unis. Il n'est peut-être pas encore tout à fait « arrivé » d’ailleurs, mais il ne fait aucun doute que les exploits des stars du SVNS ont joué un rôle déterminant dans sa croissance dans la conscience collective. Les performances de Carlin Isles, Danny Barrett et Ilona Maher, associés à la perspective d'une médaille d'or olympique, ont alimenté l'intérêt de l'Amérique.

Les racines du tournoi sont profondément ancrées dans les sables du Golden State : il a débuté à Los Angeles, s'est déplacé à San Diego et a vibré à Las Vegas avant de revenir à Los Angeles en 2020. C'est un tournoi qui n'a jamais manqué de divertir ou de décevoir.

À Las Vegas, la ville du pêché est devenue SVNS City pendant une décennie, entre 2010 et 2019, et comme les émotions sur une roulette de casino, c'était les montagnes russes ! Le caractère ultra-compact du Sam Boyd Stadium a donné lieu à une ambiance incroyable, avec une compétition amateur sur invitation sur les terrains environnants accompagnant le Sevens international à la Dubaï.

Certains des matchs du circuit les plus prestigieux que le continent n’ait jamais vus ne semblaient pas incongrus dans la capitale mondiale du divertissement. Quant aux frasques en dehors du terrain... elles sont légendaires... mais vous savez ce que l'on dit : ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas…

Mais revenons à Los Angeles, à Carson et à l'endroit où tout a commencé il y a 20 ans, au Dignity Health Sports Park (tel qu’on l’appelle aujourd'hui). L'image la plus mémorable du SVNS de Los Angeles à l'ère moderne est sans doute celle de l'homme qui a apporté un peu de Californie dans les salons du monde entier avec sa voiture qui parle dans les années 90. Je parle bien sûr de David « K 2000 » Hasselhoff.

Non content d'avoir chanté Delilah sur le terrain à Hongkong, « The Hoff », religieusement vêtu d'un maillot moulant des Eagles tout au long du week-end, a semblé couvrir chaque brin d'herbe de l'édition 2020 de LA. Un instant, il se trouvait dans le hall lors de l'épreuve de passes de HSBC - où il a réussi à passer le trou des 100 points devant un Brian O'Driscoll ébahi - et l'instant d'après, il était maître-nageur, offrant aux gens ce qu'ils réclamaient... une interprétation toute personnelle de la chanson du thème de Alerte à Malibu !

Les maîtres-nageurs de David Hasslehoff ont failli être mis à contribution l'année dernière, lors de la mousson de 2023. Les pluies torrentielles nous ont presque obligés à rebaptiser la compétition « HSBC Synchro » - ou, pour être plus précis, « HSBC SYNCHR » - les joueurs faisant plus d'aquaplaning que d’appuis. Des conditions extraordinaires n'ont pas entamé l'ambiance, mais ont plutôt servi à inspirer des finitions légendaires, l'Irlandais Jordan Conroy obtenant un 10 direct de la part des juges. Je pense qu'on ne peut pas compter sur la météo...

Mais il y a une chose sur laquelle on peut compter, c'est que les locaux se montrent à la hauteur de l'événement. Il y a quelque chose dans les cris de "USA ! USA !", il y a quelque chose qui fait mouche auprès de la fine fleur de l'Oncle Sam.

Les Américaines arrivent à Los Angeles en tant que championnes en titre, après avoir enfin décroché leur couronne à Glendale en 2020, la dernière fois que le SVNS féminin est venu aux États-Unis. Elles avaient terminé deuxièmes lors de trois des six tournois précédents sur le sol américain, et ont donc l'habitude d'emmener les supporters avec elles.

Les Américains, quant à eux, ont remporté deux de leurs trois titres du circuit mondial ici même, au pays des braves. Les deux triomphes consécutifs à Vegas, dont leur dernier en 2019, ne racontent toutefois que la moitié de l'histoire. Faites-vous plaisir et cherchez sur Google : « Perry Baker try Las Vegas Fiji » pour découvrir l'un des essais les plus fous de l'histoire du rugby et avoir un aperçu de la folie des fans.

À quoi faut-il s'attendre cette année, alors que joueurs et supporters atterriront avec LAX imprimé sur leur carte d'embarquement ?

Sur le terrain, les augures sont bons pour l'Argentine, leader du classement, qui a sauté sur son tout premier trophée lors de l'année inaugurale des USA 7s à Carson. Cinq ans plus tard, les Argentins ont récidivé, cette fois à San Diego, devançant l'Angleterre pour décrocher le deuxième titre de leur histoire.

Depuis, de nombreux trophées sont passés sous les ponts, mais le SVNS conservera toujours une place de choix dans le cœur de Santiago Gomes Cora, le sélectionneur des Pumas Sevens. Dans la forme où ils se trouvent, il n'est pas impossible qu'ils fassent un triplé ce week-end.

Quant aux événements qui se dérouleront en dehors du terrain, la magie intangible de la ville de Tinseltown toute proche fait que les scénarios ne sont pas encore écrits, mais une chose est sûre, ça va exploser le box-office.