Ce week-end s'est avéré mémorable et capital à Toulouse, la Nouvelle-Zélande ayant réalisé un doublé tournoi et HSBC World Rugby Sevens Series.

Les Black Ferns Sevens ont achevé leur incroyable saison avec une sixième médaille d'or consécutive, tandis que les All Blacks Sevens ont été sacrés champions des Series 2023 masculines à une étape de la fin.

Derrière ces équipes, la course à la qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 est presque terminée, avec plus que trois équipes masculines en lice pour le dernier billet restant.

Trois journées passionnantes de rugby à sept se sont achevées dimanche 14 mai sous le regard des membres du Stade Toulousain, leader du Top 14. Voici ce que nous avons appris, et ce qu'ils ont appris, d'un tournoi extraordinaire à Toulouse.

GUTHRIE REÇOIT DES ADIEUX MÉRITÉS

Si vous voulez savoir ce que Niall Guthrie (née Williams) représente pour ses coéquipières, vous trouverez une réponse pertinente lors de la clôture des Series féminines à Toulouse.

Non seulement la star des Black Ferns Sevens a eu le privilège de soulever les trophées du tournoi et des Series, mais l'ensemble du staff néo-zélandais lui a rendu hommage avec un Haka sur la pelouse du Stade Ernest-Wallon.

Plus tard dans la journée de dimanche, les joueuses néo-zélandaises ont assisté à la soirée de remise des prix des Séries féminines vêtues de T-shirts à l'effigie de leur coéquipière.

Il est clair que Guthrie va leur manquer, et il en va de même pour les Series. Depuis ses débuts à Dubaï en 2015, elle a disputé 164 matchs sur le circuit (seules cinq Néo-Zélandaises en ont disputé davantage), marqué 43 essais et récolté d'innombrables médailles.

Guthrie a manqué l'or olympique en raison d'une blessure, mais a remporté quatre titres des Series, ainsi que la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2018 et l'or aux Jeux du Commonwealth la même année.

La joueuse de 35 ans est prête à relever un nouveau défi en NRLW - où elle sera confrontée à son ancienne partenaire des Black Ferns Sevens, Gayle Broughton - mais il semble que la Nouvelle-Zélande soit en bonne place. La finale de Cup de dimanche a porté sa série d'invincibilité à 36 matchs, et il ne lui manque que deux victoires pour battre son propre record dans les Series féminines.

LES ALL BLACKS SEVENS ET LA GROSSE PERF DE SOLO

Après avoir marqué un essai en prolongation qui a permis aux All Blacks Sevens de remporter leur deuxième finale de Cup consécutive contre l'Argentine, Roderick Solo a confié qu'il « n'avait qu'à eu à tenter sa chance et espérer le meilleur ».

Cette modestie minimise l'éclat de sa fin de match acrobatique, où il s'est élancé dans les airs et a aplati le ballon avant de retomber en touche, mais Solo est quelqu'un qui sait se vendre.

Pour gagner sa place dans les Series, il avait pris l'initiative de téléphoner à Clark Laidlaw, le sélectionneur de la Nouvelle-Zélande, pour lui demander ce qu'il devait faire pour être appelé.

Après avoir impressionné à l'entraînement, il a été convoqué dans le groupe pour le tournoi de Toulouse l'année dernière et il était donc logique que Solo ait un impact aussi important cette fois-ci au Stade Ernest-Wallon.

En inscrivant deux essais en fin de match dimanche, Solo a porté son total à 26 en 36 sélections, bien qu'il soit principalement utilisé comme remplaçant. Ayant fait partie de l'équipe qui a perdu la finale de Londres l'année dernière, il espère faire mieux à Twickenham ce week-end et conclure une première campagne complète impressionnante sur le circuit.

MADDISON LEVI BAT LE RECORD D'ESSAIS MARQUÉS EN UNE SAISON

Le record d'essais de Portia Woodman-Wickliffe dans les Series (52) était détenu depuis huit ans et, avant Toulouse, il n'y avait aucune garantie que Maddison Levi le dépasse.

Maddison avait marqué trois essais lors du tournoi précédent à Hongkong et devait franchir la ligne à cinq reprises à Toulouse pour égaler le record de Woodman-Wickliffe pour les Black Ferns Sevens en 2015.

L'idée qu'elle pourrait ne pas être à la hauteur s'est rapidement révélée fausse vendredi, puisqu'elle a ouvert son compteur en inscrivant un triplé lors de la victoire 52-0 de l'Australie sur le Brésil.

Elle a ensuite inscrit un doublé contre l'Irlande pour revenir à hauteur de Woodman-Wickliffe et a aplati une nouvelle fois lors de la défaite de la poule B face à la France.

Mais elle ne s'est pas contentée de détenir le record, et quatre essais lors de la dernière journée - dont un triplé lors de la victoire en finale de bronze contre les Bleues - lui ont permis de porter son total à 57.

LE CANADA TROUVE ENFIN SA VOIE

Si quelqu'un avait suivi les demi-finales de la Cup masculine sans prêter attention aux deux journées précédentes à Toulouse, il aurait été surpris de l’affiche qui se profilait.

L'Argentine jouait pour une place en finale de Cup contre la France, pays organisateur, ou la Nouvelle-Zélande, et le Canada, qui n'avait pas réussi à atteindre les quarts de finale d'un tournoi depuis janvier 2022, apparaissait comme une incongruité.

Le Canada a commencé le HSBC France Sevens avec un gros doute sur son avenir sur le circuit, mais l'a terminé avec un regain de confiance bien nécessaire à l'approche des barrages des World Rugby Sevens Series 2024 à Londres.

Le week-end prochain, ils affronteront en effet l'Uruguay, le Kenya et les Tonga, vainqueurs des World Rugby Sevens Challenger Series, à Twickenham, et seule l'équipe victorieuse de ce tournoi à quatre équipes jouera sur le circuit l'année prochaine.

Les victoires du Canada sur l'Uruguay (26-0) et le Kenya (33-7) lors de la phase de poule dans leur parcours jusqu'aux demi-finales pourraient donc s'avérer opportunes. Les Nord-Américains ont-ils trouvé la forme au bon moment ?

LES JAPONAISES TERMINENT LEUR RETOUR PROMETTEUR SUR UNE BONNE NOTE

Comme les Canadiens, les Japonaises ont gardé le meilleur pour la fin en terminant une première saison encourageante en tant qu'équipe titulaire à la huitième place, leur meilleure position finale dans le classement des Series.

Cet exploit a été réalisé grâce à un week-end au cours duquel elles se sont hissées en quarts de finale de Cup pour la troisième fois seulement en 2023 et ont enregistré leur meilleur résultat en tournoi, en battant l'Irlande pour terminer à la cinquième place.

Dimanche, Mel Ohtani et Wakaba Hara ont marqué lors de la demi-finale pour la cinquième place afin de venger la défaite du Sakura Sevens en phase de poule face à la Grande Bretagne. L'équipe a ensuite réalisé une excellente performance face à l'Irlande, s'imposant 14-0.

Les joueuses ont donc de quoi se réjouir à l'approche des Taiyo Seimei Women's Sevens Series 2023, qui marqueront leur retour sur la scène nationale.

LA QUALIFICATION OLYMPIQUE MASCULINE EST PRESQUE COMPLÈTE

L'Argentine et les Fidji ont fait ce qu'il fallait à Toulouse pour rejoindre la Nouvelle-Zélande et le pays hôte, la France, pour obtenir leur billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Il semble que l'Australie sera la dernière équipe à les rejoindre via les Series, puisqu'elle se rendra à Londres pour la finale des Series 2023 masculines avec une avance de neuf points sur les deux seules équipes qui peuvent désormais la rattraper - les Samoa et l'Afrique du Sud.

L'Australie s'est remise de sa défaite en quarts de Cup face au Canada pour battre l'Afrique du Sud et l'Irlande lors de la troisième journée, confirmant ainsi sa cinquième place et s'emparant fermement du dernier billet olympique.

Avec un maximum de 20 points en jeu lors du HSBC London Sevens à 12 équipes, cela signifie que l'Australie garantira sa place à Paris si elle atteint les demi-finales de Cup ce week-end, quelle que soit la performance des Samoa ou de l'Afrique du Sud dans le tournoi.

L'IRLANDE SE QUALIFIE POUR LES JEUX OLYMPIQUES

Cela a peut-être été plus serré qu'elle ne l'aurait espéré, mais l'Irlande en a fait assez à Toulouse pour se qualifier pour la première fois pour les Jeux olympiques.

Malgré un tirage au sort difficile, l'Irlande a commencé par une impressionnante victoire 27-7 contre la France, pays hôte, qui l'a propulsée vers un quart de finale de Cup contre l'Australie.

Les Irlandaises ont ensuite été battues par des essais de Teagan Levi et de Bienne Terita (deux), mais elles ont rebondi en battant les Fidji lors du match pour la cinquième place, un résultat qui a assuré leur présence à Paris.

Le Japon et le match pour la cinquième place se sont avérés être une étape trop difficile, mais le travail avait déjà été fait et l'ampleur d'un exploit qui s'est déroulé sur huit ans était évidente dans les réjouissances qui ont salué la victoire sur les Fidji.

« C'est énorme pour le rugby irlandais », a déclaré Katie Heffernan. « C'est énorme pour les filles et à partir de là, tout va aller de mieux en mieux. »