Deux équipes se disputeront ce week-end la 11e place du HSBC World Rugby Sevens Series 2023, s'assurant ainsi une place dans la compétition réorganisée de l'année prochaine.

Alors que neuf des onze tournois des Series 2023 ont déjà été disputés, les enjeux sont importants à Toulouse, que ce soit en tête ou en bas du classement.

Si l'Argentine est persuadée de pouvoir décrocher sa place aux Jeux olympiques de Paris 2024 lors de ce week-end à Toulouse pour y accompagner la Nouvelle-Zélande et la France, pays organisateur, l'Uruguay et l'Espagne ont d’autres préoccupations.

Pour les trois équipes hispanophones, Toulouse sera en effet une étape extrêmement importante.

Le nombre d'équipes étant réduit à 12 dans la nouvelle formule des Series en 2024, les 11 premières à l'issue de ce week-end assureront leur place pour l'année prochaine ; celles qui termineront entre la 12e et la 14e position se retrouveront une semaine plus tard à Londres, où elles seront rejointes par les Tonga en tant que vainqueurs des World Rugby Sevens Challenger Series 2023.

Le vainqueur de ce tournoi de barrage à Twickenham deviendra la 12e et dernière équipe à obtenir sa place pour les Series 2024.

« Nous jouons pour conserver notre place dans les Series, pour être parmi les 11. Il nous reste un tournoi décisif », explique l'entraîneur de l'Uruguay, Ivo Dugonjic à World Rugby. Son équipe devance l'Espagne d'un seul point au classement.

« Nous allons tout donner, en jouant avec beaucoup de confiance et de sérénité », ajoute-t-il.

L'Uruguay achève sa première saison en tant qu'équipe titulaire dans les Series et a connu de très bons moments, en battant l'Irlande, l'Afrique du Sud et les Fidji, et en se qualifiant pour les quarts de finale de Cup à deux reprises pour sa première année à ce niveau.

En neuf tournois, l'équipe dirigée par Manuel Ardao a remporté 17 matchs et en a perdu 31.

« Nous sommes arrivés sur le circuit sans vraiment savoir à quoi nous attendre ; on avait besoin de trouver notre place. Notre objectif a toujours été d'être compétitifs, en nous observant nous-mêmes, notre rugby et nos progrès », explique Dugonjic.

« Au fur et à mesure que les choses se mettaient en place, en rivalisant avec de plus en plus d'équipes, nous nous sommes retrouvés dans cette position en arrivant à ce tournoi. Nous allons le défendre jusqu'à la dernière minute sans baisser la garde, c'est notre personnalité. »

UNE PLUS GRANDE EXPERIENCE

A l'inverse, l'Espagne participe aux Series depuis de nombreuses années. L'entraîneur Paco Hernández a participé à 26 tournois entre 2013 et 2021, dont il est devenu le capitaine en 2017.

Athlète olympique en 2016, il a remplacé son ancien coéquipier Pablo Feijoó en janvier, et depuis, Los Leones Sevens sont montés en puissance, disputant leurs deux meilleurs tournois à Hongkong et à Singapour, ajoutant 18 points indispensables au passage.

« Nous nous concentrons sur nous-mêmes », confie Hernández à l'approche du tournoi de Toulouse.

« Nous avons progressé depuis janvier, nous nous sommes améliorés à chaque tournoi et nous avons eu une bonne dynamique lors des deux dernières étapes. L'idée est de bien se battre, de continuer à s'améliorer et de pouvoir essayer d'entrer dans le top 8. »

Au cours d'une saison où Los Leones Sevens ont remporté 18 matchs, obtenu deux nuls et en ont perdu 30, ils ont battu les All Blacks Sevens au Cap et l'Afrique du Sud à Singapour.

Cependant, l'Espagne et l'Uruguay travailleront avec acharnement pour tenter de maîtriser des éléments qui leur sembleront encore contrôlables ; ils ne se laisseront pas impressionner par ce que fait l'autre équipe pour obtenir la onzième place.

« Nous pouvons contrôler notre rugby, mais pas ce que fait l'Uruguay », ajoute Hernández.

Les deux entraîneurs s'accordent à dire qu'ils se concentrent pour l'instant sur leurs matchs de poule.

LE MEILLEUR RESTE A VENIR

L'Espagne entamera sa course au maintien contre la Grande-Bretagne le vendredi 12 mai et jouera ensuite contre l'Argentine, une équipe qui a aidé l'Uruguay à trouver ses marques dans les Series.

Samedi 13, l'équipe de Hernández pourrait avoir l'occasion de se qualifier pour les quarts de finale contre l'Allemagne, l'équipe invitée, qui est son dernier adversaire dans la poule B.

« La Grande-Bretagne est un match clé pour nous, l'Argentine a très bien joué et ce n'est pas facile. Et puis l'Allemagne, qui n'a pas pu [gagner] les Challenger Series. L'important est de gagner ce premier match et d'avoir plus de chances d'entrer dans le top 8. »

Pour l'Uruguay, tout commencera vendredi avec le Kenya et le Canada, avant de clôturer la phase de poule le lendemain contre les All Blacks Sevens.

Sans s'étendre sur chacun des adversaires, Dugonjic précise : « L'objectif est d'être en place dès le premier jour. Ce sera difficile car pour nous, il n'y a pas d'équipes faciles. Nous pouvons gagner ou perdre, mais nous essaierons d'atteindre l'objectif. »

Alors que l'Uruguay s'est hissé à deux reprises en quarts de finale dans les Series, l'Espagne a terminé dans les huit premiers récemment à Hongkong.

Si leurs chemins venaient à se croiser, il s'agirait de leur quatrième confrontation cette saison. En novembre, à Hongkong, l'Espagne s’était imposée 19-14. Les deux matchs suivants ont été remportés par l'Uruguay, 24-12 au Cap et 26-5 à Sydney. Il y a une parité presque totale, renforcée par les chiffres de la saison.

« L'idée est d'être compétitif, de profiter de nos points forts, de faire un très, très bon tournoi et d'espérer être dans les quatre premiers. À Hongkong, notre ticket pour les demi-finales nous a échappé en prolongation, nous sommes une équipe contre laquelle il peut être difficile de jouer », affirme Hernández.

EN ROUTE POUR TOULOUSE

L'Espagne s'est préparée à Madrid en essayant de peaufiner les détails et en planifiant la façon de jouer à Toulouse.

« Peu de charge et beaucoup de qualité », souligne le sélectionneur espagnol.

« Après tant de déplacements, il est bon de jouer près de chez soi. Toulouse est à la frontière et nous espérons que beaucoup de nos fans viendront nous voir. »

Los Teros Sevens, après avoir continué à travailler à Montevideo, s'est rendu plusieurs jours auparavant à Cap Breton, près de Biarritz, un lieu que France 7 a souvent utilisé pour se préparer.

Avec son équipe habituelle prête et affamée, la chance de l'Uruguay sera entre les mains de ses joueurs.

« Les garçons vont bien, ils sont calmes et confiants. Il faut chercher de l'assurance et de la solidité et le reste viendra tout seul », conclut l'ancien international Dugonjic.