Royce Chan Leong-sze se réjouit de diriger Hongkong China dans un déplacement qui, elle l'espère, mènera l'équipe vers une destination dont elle rêve : le WXV.

Après une interruption de trois ans de la séquence internationale en raison de l'impact de la pandémie, Chan - qui a été nommée responsable des performances du rugby féminin à la Hongkong Rugby Union en mars - a mené l'équipe à deux victoires consécutives contre le Kazakhstan en décembre.

Lundi 1er mai, Hongkong China a remporté une troisième victoire en trois matchs depuis son retour sur la scène du rugby international et a porté à cinq sa série d'invincibilité en entamant sa tournée de deux tests aux Pays-Bas par une victoire 22-17 sur la Suède à Amsterdam.

Chan reconnaît une certaine forme de confusion dans l'organisation avant le déplacement, le premier de l'équipe à l'étranger depuis les deux victoires consécutives contre les Pays-Bas au stade du Centre national de rugby en novembre 2019.

C’est pour cela qu’elle s’est tant réjouie de voir son équipe franchir la ligne contre la Suède, qui a réduit l'écart à 17-17 à une dizaine de minutes de la fin, d'autant plus que Chan avait pu faire débuter sept joueuses.

« C'était formidable d'avoir un certain nombre de nouvelles têtes dans l'équipe et d'être capable de ramener la victoire à la maison », explique Chan à World Rugby.

« Il y a eu des phases difficiles en deuxième mi-temps, quand les essais suédois se sont succédé, et ce n'était pas facile à gérer.

« Faire entrer les joueuses du banc pour dynamiser [l'équipe] mais aussi mettre l'accent sur notre plan de jeu nous a permis de nous remettre sur les rails pour terminer le match. »

RESTER MOBILISÉES

Chan et Hongkong China disputeront leur deuxième et dernier match de leur tournée samedi 6 mai, lorsqu'elles retourneront au National Rugby Centre Stadium pour y affronter le pays hôte.

La tournée de deux tests a été organisée en guise de préparation au Asia Rugby Women's Championship 2023, qui se tiendra au Kazakhstan à la fin du mois et désignera les deux équipes du continent qui participeront au WXV à l’automne.

À la fin d'une longue saison nationale qui a débuté en septembre, Chan a salué la résilience et l'engagement de ses joueuses, qui ont dû jongler entre leurs engagements à l'entraînement et leur travail.

« C'était beaucoup demander à ce groupe de joueuses de rester engagées et d'avoir cet état d'esprit de performance, mais elles se sont très bien débrouillées », souligne-t-elle.

Le match de samedi contre les Pays-Bas devrait mobiliser toutes les énergies. Hongkong China occupe actuellement la 15e place du Classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini, soit une place et seulement 0,01 point de plus que son pays hôte.

Les Hongkongaises ont remporté les deux dernières rencontres entre les deux équipes, 14-12 et 18-0 à Amsterdam il y a trois ans et demi, mais Chan refuse d'accorder trop d'importance à ces résultats.

« Il y a toujours de l'excitation lorsque vous jouez contre une équipe très proche au classement mondial », dit-elle.

« Nous savons que les Pays-Bas se sont entraînés, elles ont joué dans le championnat d'Europe et elles sont vraiment dans de bonnes dispositions. Ce sont de grandes joueuses.

« Nous devons voir comment ça va se passer dans le match. Cela fait trois ans maintenant, en fait... C'est incertain, incertain, mais [nous sommes] également excitées. »

L'OBJECTIF DU WXV

Quel que soit le résultat de samedi, Chan est persuadé que Hongkong China aura tiré des leçons sur et en dehors du terrain qui lui seront utiles à Almaty plus tard dans le mois.

Hongkong China rencontrera en effet le pays hôte, le Kazakhstan, le 23 mai. Le vainqueur affrontera le Japon ou la Chine en finale du Asia Rugby Women's Championship cinq jours plus tard.

Les deux victoires de Hongkong China contre le Kazakhstan en décembre ont été les premières en cinq rencontres face à leurs adversaires asiatiques.

Chan, qui pourrait faire appel à plusieurs joueuses ayant participé aux World Rugby Sevens Challenger Series du mois dernier pour le tournoi continental, sait qu'elle ne peut rien tenir pour acquis. Hongkong China a perdu 40-0 lors de sa seule visite précédente à Almaty, en avril 2015.

« Nous devons juste nous remettre les idées en place et nous concentrer sur le Kazakhstan », affirme-t-elle. « Elles nous ont mis une grosse pression lors du deuxième match [en décembre], mais je veux croire que c'était une victoire isolée.

« Nous étions dans notre ville natale, et maintenant c'est elles qui accueillent l'ARC. Nous ne savons pas ce qui va se passer. »

Avec deux places en jeu pour le WXV avant la fin du mois, une victoire contre le Kazakhstan assurerait la place de Hongkong China au moins dans le troisième niveau de la nouvelle compétition mondiale annuelle de World Rugby. Le vainqueur de la finale prendra place dans le WXV 2.

« Ce serait fantastique, un rêve », réplique Chan lorsqu'on lui demande ce que cela signifierait de se qualifier.

« Si Hongkong était en mesure de se qualifier pour le tout premier WXV, je pense que ça montrerait un très bon exemple pour le sport de performance en Asie, mais aussi à Hongkong China. »

« J'espère que nous créerons de bons exemples et que nous essaierons d'encourager plus de gens à s'impliquer.

« Le Covid a été très préjudiciable en termes de nombre de licenciées. Donc, dans une perspective plus large, [en nous qualifiant] nous pouvons essayer d'augmenter le nombre de nos joueuses en ramenant les gens vers le rugby, mais aussi vers le rugby de performance. »