Il y a ceux qui pensent que ça ne va pas être facile de retrouver trois fois 80 000 places dans d’autres stades que le Stade de France. Et d’autres qui pensent que c’est une excellente occasion de ne pas être obligé de monter obligatoirement à la capitale pour partager les exploits du XV de France.

Car même si ce n’est pas encore complètement officiel, il ne fait aucun mystère que le XV de France sera privé de son antre du Stade de France lors du Tournoi des Six Nations 2024 alors qu'en cette année paire trois rencontres y étaient prévues : France-Italie, France-Irlande et France-Angleterre, à des dates non encore communiquées. Une situation inédite depuis la livraison du Stade de France en janvier 1998.

A quelques mois de l’échéance olympique et paralympique, un certain nombre de transformations doivent en effet transformer le lieu : la mise en violet de la piste d’athlétisme, le doublement du nombre des écrans géants, la mise de l’enceinte en 5G et la construction d'un certain nombre d’installations provisoires.

Initialement, le stade de Saint-Denis devait être mis à disposition du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 du 15 mars 2024 au 1er juin (de façon non exclusive) puis du 1er juin au 20 septembre 2024 (de façon exclusive) ; les Jeux olympiques et paralympiques de Paris devant se dérouler du 26 juillet au 11 août puis 28 août au 8 septembre 2024.

Mais le calendrier des travaux préparatoires a perturbé ce calendrier en rendant le Stade de France indisponible pour toute manifestation sportive, culturelle ou autre dès le mois de décembre 2023.

MARSEILLE ET LYON COMME POSSIBLES SOLUTIONS DE REPLI

La Ligne nationale de rugby (LNR) avait déjà anticipé, prévoyant d’organiser la finale du Top 14 de la saison 2023-2024 à Marseille.

Cette solution de repli pourrait finalement s’avérer une aubaine pour le XV de France et les supporters puisque la destination Marseille semble effectivement tenir la corde. D’une capacité de 67 847 places, le Stade Vélodrome est le deuxième plus grand stade en France et est déjà réquisitionné pour quatre matchs de poule de la Coupe du Monde de Rugby 2023 (Angleterre-Argentine, Afrique du Sud-Ecosse, France-Namibie, Afrique du Sud-Tonga), ainsi que deux quarts de finale.

Le Stade Vélodrome a déjà une riche histoire avec le rugby depuis 2000 lorsqu’il a accueilli son tout premier test, une victoire de la France sur les All Blacks (42-33). Douze rencontres des Bleus ont suivi (dont un France-Italie du Six Nations en 2018) avec un bilan global de onze victoires et deux défaites. La dernière rencontre remonte au 12 novembre 2022 où les Bleus ont battu les champions du monde d’Afrique du Sud 30-26.

Le troisième plus grand stade – après le Stade de France et le Stade Vélodrome – est l’OL Stadium à Lyon, lui aussi mobilisé pour la Coupe du Monde de Rugby 2023. Avec ses 58 883 places, il pourrait également présenter une solution de repli intéressante pour l’une des trois rencontres du Six Nations 2024 devant se dérouler en France.

Cet automne, il accueillera pas moins de cinq matchs pendant la RWC2023 : Pays de Galles-Australie, Uruguay-Namibie, Nouvelle-Zélande-Italie, Nouvelle-Zélande-Uruguay et France-Italie. Une répétition avant le France-Italie du Tournoi 2024 ?

Inauguré début 2016, l’OL Stadium a surtout accueilli les plus grandes rencontres de foot, mais aussi les finales de l’European Champions Cup et de la Challenge Cup. C’est aussi là qu'en novembre 2017, le XV de France a été battu 28-23 par la Nouvelle-Zélande devant 58 607 supporters.

Auparavant, c’est le Stade Gerland qui avait accueilli trois rencontres de la Coupe du Monde de Rugby 2007 ; plus loin encore un France-Argentine en 1975, un France-Afrique du Sud en 1992, puis un France-Nouvelle-Zélande en 2006.

EN DESSOUS DES 50 000 PLACES

En dehors du top 3, la jauge passe à 50 000 spectateurs maximum dans les tribunes. C’est le cas du Stade Pierre-Mauroy de Lille (50 096 places) inauguré en août 2012. Trois mois plus tard, il accueillait son premier match de rugby : une victoire de la France sur l’Argentine (39-22).

Cinq matchs de poule de la Coupe du Monde de Rugby 2023 y sont annoncés : France-Uruguay, Angleterre-Chili, Ecosse-Roumanie, Angleterre-Samoa et Tonga-Roumanie.

Dans l’ordre d’importance en termes de capacité, c’est le stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne (42 152 places) qui complète le Top 5. Le XV de France s'y est produit pour la première fois le 24 novembre 2001, avec une très large victoire face aux Fidji, marquée par 12 essais (77-10).

Six ans plus tard, trois matchs de poule de la RWC 2007 s’y sont déroulés et quatre matchs de poule de la RWC 2023 s’y produiront : Italie-Namibie, Australie-Fidji, Argentine-Samoa et Australie-Portugal.

La presse s’est également fait l’écho du Stade de Bordeaux (42 060 places) qui comptera cinq matchs de poule à la RWC. Les autres stades de la Coupe du Monde – la Beaujoire à Nantes, le stade de Nice et le Stadium de Toulouse ne pouvant accueillir plus de 35 000 spectateurs.