C’est un principe que le staff a mis en place depuis des années : partout où il se rend sur le HSBC World Rugby Sevens Series, il compte bien s’immerger complètement dans la culture locale pour mieux l’appréhender et en quelque sorte lui rendre hommage.

« On le fait toujours dès qu’on arrive dans un territoire, même en France métropole, parce que les valeurs de l’olympisme sont sport, éducation et culture », rappelle Jérôme Daret, l’entraîneur principal de France 7.

« En gros, c’est bien dans son esprit et bien dans son corps. On essaie de faire transpirer les valeurs de l’olympisme en permanence dans notre chantier. Ça apporte du dynamisme et ça permet de casser la routine. C’est de l’énergie positive. »

Le stage de préparation pour les tournois de Hamilton (21-22 janvier) et de Sydney (27-29 janvier) s’est déroulé à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, à quelques heures d’avion de la Nouvelle-Zélande, la terre de Nisié Huyard.

La gestion du décalage horaire ainsi que l’acclimatation n’ont pas été les principales motivations de cette destination. La confrontation avec l’équipe locale de rugby a également été bénéfique pour les joueurs pour commencer à se mettre dans le dur.

Mais le clou du séjour sur le caillou – où France 7 a été accueilli par des chants traditionnels, des danses et des enfants – a été une session de va’a, une pirogue traditionnelle du Pacifique qui permettait à ces peuples insulaires d’aller à la pêcher et de se rendre d’îles en îles.

EN PIROGUE DANS LE PACIFIQUE

« C’était super parce qu’il y a vraiment un transfert entre cette pratique-là et le rugby, ça mêle cohésion, travail de résilience, mais aussi technicité », explique Jérôme Daret.

« En fait, quand tu vas en pirogue va’a, il faut que tu sois très synchro, très coordonné par rapport au rythme avec une grande détermination de vouloir faire avancer le bateau.

« Lorsque tu es face au vent, tu fais preuve de beaucoup d’humilité dans le franchissement des vagues ; il faut être très précis dans l’intervalle que tu vas prendre sinon tu fais chavirer le bateau et tu mets tout le monde à l’eau. Tu vois le parallèle avec le rugby ? »

Deux bateaux ont été mis à l’eau, un de douze places et un de six, mêlant staff et joueurs pour créer encore plus de connexion et de lien ; une vraie force d’équipe.

Consolider, plutôt que renforcer la cohésion et la performance de l’équipe, en faisait le lien en permanence entre les piliers – Jo Laugel, Stephen Parez-Edo Martin, Paulin Riva – et ceux qui arrivent – tels Antoine Zegdhar (certes expérimenté, mais qui revient), Théo Forner et Dorian Laborde.

« On essaie toujours d’agrémenter l’équipe avec de nouvelles têtes pour consolider la performance durable de l'équipe. Tu es toujours obligé de souffler sur les braises des connexions et des interconnexions.

« Avec des gens comme Thomas Carol, c'est très important pour nous aussi parce que la consistance de la performance équipe se fait forcément dans les expériences qu’ils vivent et dans la continuité de leur travail. »

Ces performances seront très utiles pour affronter ce qui s’apparente à une véritable poule de la mort à Hamilton où les Français joueront contre les Samoa, leader au classement provisoire, les Fidji, que l’on ne présente plus, et le Kenya capable de grosses surprises.

« La poule est costaud, oui, mais j’ai envie de dire que toutes les poules sont costauds », nuance Jérôme Daret. « Quand tu vois que les Espagnols battent les All Blacks, c’est un indicateur aussi. Il n’y a pas un match que tu ne peux pas prendre au sérieux. Ça n’existe pas chez les garçons, c’est très homogène. »

Photo : France Rugby