Il a fallu attendre 2015 pour que le premier joueur n'appartenant pas au Tournoi des Six Nations ou au Rugby Championship atteigne les 100 sélections pour son pays, mais depuis que Vasco Uva a affiché trois chiffres pour le Portugal contre le Kenya, les joueurs arrivant aux 100 sélections se succèdent, y compris son frère, Goncalo.

Il y a quinze jours, à Bucarest, le troisième-ligne de la Roumanie, Mihai Macovei, est devenu le dernier membre en date de ce club qui n'est plus si fermé, et le cinquième Roumain à réaliser cet exploit, après Florin Vlaicu (129 sélections), Catalin Fercu (109), Valentin Calafeteanu et Florin Surugiu (100 chacun), ce dernier ayant franchi le cap une semaine auparavant.

Macovei, 36 ans, a commencé son parcours en même temps que Vlaicu, lors d'une victoire 58-0 contre l'Ukraine en juin 2006. Mais c'est Vlaicu, le trois-quarts centre et demi d'ouverture, qui a franchi le cap magique des 100 sélections le premier, en mars 2017.

Comme pour Surugiu, la Fédération roumaine de rugby a marqué l'occasion de la 100e sélection de Macovei par une présentation d'après-match, le deux fois participant à la Coupe du Monde de Rugby recevant les applaudissements des fans, de ses partenaires et de ses adversaires au Stadionul National Arcul de Triumf, tandis que des feux d'artifice explosaient autour de lui.

Des messages de félicitations sont également arrivés de partout dans le monde du rugby, et le président de World Rugby, Sir Bill Beaumont, a été l'un de ceux qui ont rendu hommage à ce vétéran.

« Félicitations pour votre 100e sélection, un accomplissement exceptionnel, mais aussi 68 en tant que capitaine », a déclaré Beaumont.

Pour Macovei, le record n'a pas d'importance dans la mesure où il éprouve le même sentiment de fierté à revêtir le maillot aujourd'hui qu'à ses débuts il y a 16 ans.

« Que vous ayez une ou 100 sélections, c'est le même sentiment. C'est toujours important lorsque vous jouez pour votre pays », a-t-il affirmé.

« J'ai commencé avec Vlaicu, on a fait nos débuts lors du même match. J'étais jeune et quand vous êtes jeune, vous ressentez beaucoup d'émotions.

« Vlaicu et Fercu ont le même âge que moi et Calafeteanu a un an de plus. Nous sommes tous proches en âge, donc je pense que l'on peut appeler ça ''la génération dorée''. »

Mihai Macovei et Surugiu sont les deux seuls joueurs aux 100 sélections pour la Roumanie à encore jouer au niveau international, mais il ne sera pas facile de battre le record de sélections de Vlaicu.

Cependant, Macovei est déterminé à participer à une troisième Coupe du Monde de Rugby l'année prochaine, après avoir été présent en 2011 et 2015.

S'il y parvient, il n'aura pas à voyager loin car il évolue en France avec Arcachon, dans le Golfe de Gascogne, à seulement une demi-heure de route de Bordeaux, où la Roumanie jouera ses deux premiers matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023, contre l'Afrique du Sud et l'Irlande.

HÉROS De la remontada

Quoi qu'il arrive en termes de sélection, Macovei aura toujours sa place dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby masculine - en tant qu'inspirateur de la plus grande remontada de l'histoire du tournoi.

Lors de la Coupe du Monde de Rugby 2015, il a en effet mené la danse et marqué les deux essais en seconde période qui ont permis aux Chênes de rattraper un retard de 15-0 sur le Canada et de s'imposer 17-15.

En se rappelant cette occasion mémorable à Leicester, il a confié : « Nous n'avions pas très bien joué en première période et on s'est dit les choses dans le vestiaire à la mi-temps sur la façon dont nous devions nous améliorer. La camaraderie qui régnait au sein de l'équipe nous a aidés. »

En plus des deux matchs à Bordeaux lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023, la Roumanie jouera contre l'Écosse et les Tonga à Lille, ce dernier match étant sans doute celui qu'ils cibleront comme le plus à leur portée.

Cependant, Mihai Macovei sait qu'ils devront améliorer leurs performances de novembre s'ils veulent décrocher leur première victoire en Coupe du Monde de Rugby depuis leur remontada à Leicester.

La Roumanie a débuté sa fenêtre d'automne avec une victoire 30-23 sur le Chili, qui fera ses débuts en Coupe du Monde de Rugby, mais elle s'est ensuite inclinée 21-16 contre l'Uruguay et 22-0 contre les Samoa.

« C'était décevant contre l'Uruguay parce que nous avons perdu dans la dernière action du match et contre les Samoa, nous savions que ce serait un match difficile », a-t-il expliqué.

« Dans les 20 premières minutes, nous avons perdu le ballon et concédé un essai facile sur turnover, puis nous avons concédé deux autres essais et il était difficile de revenir après ça. Il n'y a pas eu de points en deuxième mi-temps. Je pense que nous devons travailler davantage sur notre attaque. »

Alors que tous les joueurs affichant au moins 100 sélections actuellement viennent d'Europe, l'attaquant uruguayen Diego Magno est sur le point de devenir le premier représentant du continent américain.

Magno a participé à 91 tests, dont trois en tant que capitaine, et pourrait atteindre la centaine lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023, en fonction du calendrier de pré-tournoi de Los Teros et de leur parcours en France.

JOUEURS AUX 100 SELECTIONS DANS LES NATIONS EMERGENTES :

Roumanie

  • Florin Vlaicu (129)
  • Catalin Fercu (109)
  • Valentin Calafeteanu (100)
  • Mihai Macovei (100)
  • Florin Surugiu (100)

Géorgie

  • David Kacharava (122)
  • Merab Kvirikashvili (115)
  • Alexander Todua (102)
  • Giorgi Chkhaidze (100)

Russie

  • Yury Kushnarev (120)
  • Viktor Gresev (107)
  • Andrey Garbuzov (100)

Portugal

  • Vasco Uva (100)
  • Goncalo Uva (100)