La Nouvelle-Zélande remporte la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2021 en battant l’Angleterre 34-31 face à une affluence record de 42 500 personnes massées à l’Eden Park d’Auckland. Après 1998, 2002, 2006, 2010 et 2017, c’est la sixième fois que la Nouvelle-Zélande remporte le titre mondial et la première fois pour un pays organisateur.

Pour leur 30e rencontre, les Anglaises – qui sont la seule équipe au monde à avoir battu les Black Ferns à domicile en 2001 et en 2017 - enregistrent une cinquième défaite contre les Black Ferns en finale de la Coupe du Monde. La hiérarchie est bousculée au sommet du classement mondial féminin World Rugby généré par Capgemini où la Nouvelle-Zélande partait 2e et l’Angleterre première.

Avec sept essais marqués en première période, cette neuvième finale de Coupe du Monde de Rugby a tenu toutes ses promesses et ça s’est vu dès le début, au moment du haka féroce des Néo-zélandaises face à un rideau blanc anglais qui s’étirait sur toute la largeur du terrain. Une image qui restera à coup sûr dans les mémoires et comme l’une des plus belles réponses des adversaires aux équipes de la Nouvelle-Zélande.

Et cette imperméabilité du XV de la Rose s’est confirmée pendant le premier quart d’heure de jeu où les Black Ferns ont été empêchées de marquer, obligées d’encaisser deux essais, de l’arrière Ellie Kildunne à la 3e puis de la talonneuse Amy Cokayne après un massif ballon porté dix minutes plus tard (0-14).

Le premier tournant du match a lieu à la 18e minute avec un carton rouge attribué à la trois-quarts centre de l‘Angleterre Lydia Thompson après un choc tête contre tête avec Portia Woodman, évacuée sur blessure. Dès lors, les Anglaises devront poursuivre à 14 contre 15. La Nouvelle-Zélande en profite pour marquer un premier essai de la talonneuse Georgia Ponsonby après un maul.

Les forces commencent à s’équilibrer et les deux équipes vont marquer avant la pause. Déjà l’Angleterre qui va utiliser l’arme avec laquelle elle semble invincible, la cocotte. La troisième-ligne aile Marlie Packer s’effondre dans l’en-but à la 21e, puis Cockayne complète son doublé (32e).

En face, la Nouvelle-Zélande réplique et rend coup pour coup. A l’essai de Packer répond un de Ayesha Leti-l'iga (24e) qui vient de rentrer. A celui de Cockayne répond celui de la pilier droit Amy Rule juste avant la pause, renvoyant les équipes sur un score serré de 19-26.

Fluhler, tout sourire

Le retour des vestiaires est encore plus fou avec un premier essai de Stacey Fluhler dès le renvoi. L’attaque est lancée en direction des extérieurs avec Fluhler qui remonte son couloir, repasse à Holmes, reprend le ballon, gagne son duel et file aplatir avec son plus beau sourire. Holmes ne transforme pas, mais cette action ramène les Black Ferns à deux points (24-26).

La Nouvelle-Zélande enfonce le clou avec Krystal Murray à la 49e. C’est alors la première fois de la rencontre que la Nouvelle-Zélande prend le score (29-26), obligeant désormais les Anglaises à rattraper leur retard.

C’est par son arme irrésistible que le XV de la Rose va repasser timidement devant grâce au troisième essai de l’incroyable Cockayne à la 54e avec un puissant ballon porté que les Black Ferns ne peuvent contenir (29-31). Vague blanche contre vague noire.

Avec le carton jaune sur Kennedy Simon (65e), les deux équipes sont pendant dix minutes à égalité numérique et à deux points d’écart. Les dernières minutes sont cruciales. La délivrance intervient à la 70e minute par le deuxième essai de Ayesha Leti-l'iga magnifiquement servie par Stacey Fluhler avec une passe audacieuse après contact après un beau coup de pied à suivre de Theresa Fitzpatrick. C’est le second tournant du match.

La transformation de Renee Holmes, qui aura laissé beaucoup de points au pied, ne passe pas (34-31). Une pénalité d’écart entre les deux équipes, le suspens est entier jusque dans les dernières secondes. Tout va se jouer au mental. L’Angleterre a l’opportunité de marquer. Il ne reste que trente secondes de jeu. Touche à cinq mètres de l’en-but néo-zélandais. L’alignement s’active, la touche anglaise est gagnée, mais un contre néo-zélandais va d’un coup ruiner tous les espoirs des Anglaises. Joanah Ngan-Woo parvient à voler le ballon et à le rendre à son équipe. Plus que quelques secondes de conservation avant de le dégager. L’arbitre Hollie Davidson siffle la fin de la partie.

La tension retombe d’un coup. Après un exploit majuscule, le XV de la Rose tombe avec les honneurs d’avoir joué pendant 62 minutes une finale de Coupe du Monde à 14 et d’avoir autant combattu. Seule la Nouvelle-Zélande était capable de mettre fin à une série record exceptionnelle de 30 matchs sans défaite des Anglaises.