Vingt des meilleures joueuses de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa et Tonga se sont retrouvées sur la Gold Coast en Australie la semaine dernière pour participer au tout premier Oceania Rugby Women's Combine.

Conçu pour favoriser la croissance du rugby féminin dans le Pacifique, le stage s'est déroulé du 19 au 24 septembre et a permis aux joueuses de bénéficier d'un encadrement de classe mondiale assuré par Daryl Gibson, Toutai Kefu, Seilala Mapusua, Filoi Eneliko, Paul Downes et Mere Moto.

Les participantes ont été sélectionnées sur la base de leurs performances lors du Oceania Rugby Women's Championship 2022 en juillet, et les organisateurs espèrent que le Women's Combine, le premier du genre au niveau mondial, pourra aider à dénicher des talents en vue du tournoi Super W de l'année prochaine.

Après avoir été mises à l'épreuve et avoir réussi le redoutable test du bronco, l'avant des Samoa Easter Savelio et la demie d'ouverture des Tonga Shonte To'a étaient toutes deux ravies d'avoir pu montrer leurs talents.

« Ça a été un stage vraiment bien », explique Savelio à World Rugby. « Honnêtement, j'ai tellement appris pendant cette semaine.

« En arrivant ici, je m'attendais à beaucoup de choses, et je pense que ces attentes ont répondu à ce qu'ils voulaient que nous fassions ici pendant le stage.

« J'ai vraiment apprécié cette semaine, j'ai aussi beaucoup appris de différents entraîneurs et je pense que c'est une chose dont je suis très reconnaissante. Nous avons pu être entraînées par des coachs extraordinaires du monde entier. »

« ÇA A ÉTÉ TELLEMENT MOTIVANT »

To'a, quant à elle, estime que le combine a permis de faire en sorte que « les joyaux cachés soient enfin affûtés et mis en lumière ».

« Ça a été tellement motivant », ajoute-t-elle. « Voir mes compatriotes du Pacifique avoir la possibilité de défendre leur histoire, de représenter leur foyer, leur culture et leurs croyances, et d'être le pilier de leur famille, pour les représenter ici dans ce projet.

« Le fait d'être entourée de tout ça dans cet environnement est très valorisant pour une athlète féminine. »

Selon Nicky Ponsford, responsable de la haute performance féminine à World Rugby, le stage a dépassé les attentes, tant par la qualité des joueuses repérées que par la formation que les entraîneurs ont pu leur dispenser.

En fait, la semaine a été si réussie que des discussions ont déjà eu lieu pour organiser un autre Women's Combine l'année prochaine.

« Je pense que le programme a répondu exactement à nos attentes et plus encore », affirme Nicky Ponsford.

« Les joueuses se sont impliquées avec enthousiasme et je pense qu'elles en ont retiré beaucoup, leur engagement et leur apprentissage ont été fantastiques.

« Elles se sont perfectionnées toute la semaine, car nous leur avons donné plus de choses à faire et elles ont vraiment pris les choses en main.

« Nous sommes en mesure d'identifier des joueuses très talentueuses pour passer à l'étape suivante. 

« Par principe, donner aux joueuses des opportunités qu'elles n'auraient pas autrement, je pense que c'est extrêmement important, et l'opportunité pour elles de montrer leurs talents là où on ne les verrait pas nécessairement autrement est fantastique. »

METTRE EN VALEUR LES TALENTS

L'opportunité que le Women's Combine a donné aux joueuses vivant en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Samoa ou aux Tonga en particulier est quelque chose dont Savelio et To'a pensent que cela pourrait changer la donne pour le rugby féminin dans le Pacifique.

« Elles n'ont pas toujours cette opportunité, mais lorsqu'elle se présente, elles doivent la saisir à deux mains », souligne Savelio.

« Le seul moment où elles peuvent se mettre en valeur est lorsqu'elles sont sélectionnées, par exemple, dans l'équipe de rugby de Manusina, de Tonga ou de PNG.

« Ici (en Australie et en Nouvelle-Zélande), nous avons peut-être des moyens à utiliser, mais nos sœurs sur l'île n'ont peut-être pas les moyens auxquels nous avons accès.

« Et donc, une opportunité comme celle-ci et ce que l'Oceania Rugby a initié est vraiment une ouverture d'esprit pour nous toutes parce que nous sommes capables de bénéficier des ressources dont nous avons besoin. »

To'a ajoute : « Je pense que c'est quelque chose qui était attendu depuis longtemps. Celles qui ont joué avant nous, c'est ce à quoi elles aspiraient, et elles ont bâti les fondations pour que nous puissions être là où nous sommes maintenant.

« Maintenant, en tant que collectif, le fait de mettre en lumière notre peuple du Pacifique a donné de l'espoir aux petites filles de chez nous, et je pense qu'une fois que notre peuple a de l'espoir, il devient le peuple le plus résilient qui soit.

« Si nous plantons cette graine maintenant, elle va s'épanouir. »