Lorsque sera donné le coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2021 à Auckland le mois prochain, 10 des 12 nations en compétition compteront une participante au programme de stages pour entraîneures dans leur staff.

Créé dans le cadre du plan stratégique 2017-25 Les Femmes dans le Rugby, le programme a été conçu pour accompagner World Rugby dans son objectif de former des dirigeantes exemplaires et d'atteindre son objectif minimum ambitieux de 40 % de femmes parmi les entraîneurs de la Coupe du Monde 2025.

À cette fin, Inge Visser (Australie), Maria Gallo (Canada), Lailanie Burnes (Fidji), Michela Tondinelli (Italie), Aya Nakajima (Japon), Claire Cruikshank (Écosse), Laurian Johannes-Hauptv (Afrique du Sud) et Kate Daley (États-Unis) seront toutes intégrées à leurs équipes respectives.

Les anciennes du programme de stages pour entraîneures Whitney Hansen (Nouvelle-Zélande) et Gaëlle Mignot (France), quant à elles, ont été promues entraîneures adjointes à plein temps au sein de leurs équipes respectives en vue du tournoi majeur.

DES PORTES QUI S'OUVRENT

Hansen et Mignot restent inscrites au programme de formation et seront invitées aux sessions organisées sur le terrain en octobre et novembre, tout comme Alana Thomas, qui sera en Nouvelle-Zélande avec l'Australie.

Les entraîneures stagiaires participeront à des sessions en ligne pendant la première phase de la Coupe du Monde de Rugby 2021, et les participantes dont les équipes seront éliminées du tournoi resteront pour une série d'ateliers et de visites d’équipements de haut niveau.

Les anciennes participantes Sophie Spence (Pays de Galles), Céline Allainmat (France) et Amy Turner (Angleterre) auront également accès aux sessions en ligne et continueront à faire partie du réseau.

« Je suis très satisfaite du déroulement du programme », explique Carol Isherwood, consultante de World Rugby, qui dirige le programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde 2021.

« Le programme aide à renforcer la confiance et les compétences des entraîneures, mais le grand changement est vraiment de renforcer leur visibilité et leur crédibilité auprès des joueuses, des autres entraîneurs et des équipes de performance. En particulier auprès des personnes qui prennent les décisions au sein des fédérations.

« Le fait que Whitney ait pu faire ses preuves en faisant partie de cette équipe et qu'Amy ait montré ce qu'elle pouvait faire et ce qu'elle avait appris, leur a permis d'obtenir ces postes de haut niveau. C'est exactement ce que le programme était censé apporter.

« Il ne s'agit pas seulement d'améliorer les [parcours] féminins, mais aussi de mettre en place des systèmes et des structures, d'ouvrir les portes pour que les gens prennent conscience de la qualité de ces entraîneures et de la valeur que celles-ci peuvent apporter aux staffs existants. »

LA COUPE DU MONDE DE RUGBY 2021 EN LIGNE DE MIRE

Whitney Hansen, entraîneure adjointe des Black Ferns, a été promue à ce poste au début de l'année et elle a détaillé sa vision de l'équipe lors de l'annonce de la liste des hôtes la semaine dernière.

« Nous voulions des joueuses en forme, rapides, explosives, puissantes et plutôt douées pour le rugby », a déclaré Hansen. « Cela peut paraître idiot à dire, mais il ne suffit plus de savoir faire des mêlées.

« Le rendement au travail est massif et le caractère est vraiment important. Lorsque vous partez pour huit ou neuf semaines ensemble, parfois la bonne personne est la bonne personne. »

Hansen, qui est la fille de l'entraîneur Steve Hansen, vainqueur de la Coupe du Monde de Rugby avec les All Blacks, a travaillé en étroite collaboration avec Wayne Smith, l'ancien collègue de son père chez les All Blacks.

Selon Whitney, Smith a préconisé de « contrôler les éléments contrôlables » et l'un des domaines sur lesquels elle a cherché à se concentrer avant la Coupe du Monde de Rugby 2021 est les phases statiques des Black Ferns.

« Il s'agit de trouver les bonnes combinaisons au moment des touches et de travailler continuellement sur notre mêlée », a-t-elle expliqué.

« Il n'y a pas beaucoup de joueuses contre lesquelles nous pouvons jouer qui vont reproduire la qualité de jeu des équipes de l'hémisphère nord comme l'Angleterre et la France, donc nous devons trouver d'autres moyens de mettre les filles au défi.

« Nous cherchons à le faire en organisant des rencontres avec des équipes comme le Japon, mais aussi en concoctant des scénarios avec des équipes masculines jeunes. »

SE FAIRE UNE IDEE PRECISE DU JOB

Amy Turner, ancienne participante au programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde de Rugby, est devenue la dernière participante à obtenir un poste de coach senior lorsqu'elle a été nommée entraîneure principale des Harlequins Women en juillet.

Turner avait concilié sa participation au programme avec son rôle d'entraîneure de l'équipe féminine U20 d'Angleterre et avait déjà raconté ce qu'elle avait appris en faisant partie de l'équipe des Red Roses de Simon Middleton.

« Ça a été très bénéfique d'observer et être au courant de certains débats qui sont nécessaires et requis dans un environnement de haute performance", avait-elle confié à World Rugby en février.

« Être capable d'observer cela m'a vraiment donné un bon aperçu de ce que signifie être performant et comment gérer un environnement performant. »