Jenilee Limada se décrit comme quelqu’un de « décontractée » mais reconnaît que le programme WISH Women in High Performance Pathway l'aide à gérer des situations délicates.

L'entraîneure adjointe de l'équipe féminine de rugby à sept de Trinité-et-Tobago a été proposée pour ce programme par sa fédération, dans le cadre d'un projet qui, espère-t-elle, la mènera un jour à un poste d'entraîneure à plein temps.

Jenilee, qui jongle actuellement entre ses engagements dans le rugby et son travail de graphiste, préfère donner à ses joueuses les moyens de prendre des décisions plutôt que de les diriger d'une main de fer.

« J'aime être la personne à qui elles peuvent s'adresser si elles ont besoin de quoi que ce soit, mais j'aime aussi l'idée de donner aux athlètes l'espace et le temps, ainsi que les connaissances, pour leur permettre de comprendre les choses par elles-mêmes », confie-t-elle à World Rugby.

« Autant je serais là pour les guider et être une présence pour les mener dans la bonne direction, autant j'aimerais qu'elles saisissent l'opportunité d'être elles-mêmes des leaders. »

LES ENSEIGNEMENTS DU SÉMINAIRE

Limada reconnaît toutefois que pour progresser dans sa carrière d'entraîneure, il lui faudra parfois annoncer des nouvelles que les joueuses ne voudront peut-être pas entendre.

C'est un point sur lequel la Trinidadienne s'est concentrée lorsqu'elle a participé au séminaire WISH à l'Université de Hertfordshire, en Angleterre, le mois dernier.

Le fait de parler à des entraîneurs de différents sports - sept disciplines olympiques étaient représentées - lui a permis de comprendre comment des personnes ayant des traits de personnalité différents gèrent des situations similaires.

« L'une des choses que j'ai retenues de cette semaine, et que j'utilise actuellement, c'est la façon de gérer des situations délicates », dit-elle.

« J'appréhende parfois les confrontations et ce genre de choses, alors c'était vraiment enrichissant pour moi de savoir comment avoir des entretiens compliqués, comment formuler les choses et comment aborder une situation de manière à ce qu'il ne s'agisse pas d'une confrontation mais plutôt d'un échange.

« C'est vraiment quelque chose que j'ai retenu et que j'utilise maintenant dans ma carrière d'entraîneure, car la plupart des filles que j'entraîne en ce moment soit j'ai joué avec elles dans mon club, soit dans l'équipe nationale.

« Donc, maintenant que ma relation avec elles s'est transformée en une relation plus professionnelle, c'est parfois compliqué pour moi de gérer ces relations tout en étant une figure d'autorité. »

MÊMES PROBLÉMATIQUES, SPORTS DIFFÉRENTS

Limada indique que l'une des premières remarques qu'elle a faites à ses collègues participants lors de leur rencontre le mois dernier est qu'elle n'est pas à l'aise pour prendre la parole en public.

Toutefois, parce qu'elle aime avant tout interagir avec les gens, elle a pris l'habitude de chercher chaque matin, au petit-déjeuner, une personne à qui elle n'avait pas encore parlé, pour discuter de coaching et de vie avec elle au cours d'une promenade matinale.

L'une de ces discussions matinales, menée avec l’entraîneure d'un autre sport, a laissé un souvenir particulier à Limada.

« Nous parlions des objectifs que nous allions nous fixer pour l'avenir, et nos objectifs étaient en quelque sorte les mêmes. C'était juste des sports différents », raconte Limada.

« Pendant que nous discutions, nous devions relever tous les défis, ou les choses que nous devions [faire] pour atteindre cet objectif particulier, et nous avions tous les deux les mêmes défis et les mêmes problématiques.

« Parmi eux, il y avait la question des hommes dans le sport et la façon dont ils nous perçoivent. Et en parlant de ça, nous avons réalisé que nous avions fondamentalement le même objectif. C'était juste des sports différents dans un endroit différent où nous vivions.

« Nous avions non seulement les mêmes défis, mais aussi les mêmes solutions. C'était vraiment bien d'avoir cette perspective différente et d'être capable de trouver ces solutions. »

OBJECTIFS DE COACHING

la Trinidadienne espère devenir un jour un coach professionnel à plein temps, ce qu'elle concède ne pas être possible à Trinité-et-Tobago.

« À terme, je veux pouvoir être entraîneure à plein temps », dit-elle. « Je ne sais pas encore si ce serait possible... mais pour moi, je saisirais certainement l'opportunité, si elle se présente.

« Dans cinq ans, j'aimerais être une coach expérimentée en dehors de Trinité-et-Tobago également, acquérir cette expérience avec une autre équipe et être capable de voir la différence en ayant plus de joueuses d'élite.

« Parce que pour l'instant, nos athlètes ne sont pas rémunérées, elles travaillent à temps partiel. Mais ce serait formidable d'être dans un environnement où les athlètes sont des athlètes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et de pouvoir voir cette différence.

« Pour moi, c'est l'objectif dans les cinq prochaines années, d'être capable d'entraîner ailleurs et d'acquérir cette expérience. »