Depuis la victoire de l'équipe anglaise, constituée à la hâte mais extrêmement talentueuse, lors du tout premier tournoi à Murrayfield en 1993, jusqu'au succès surprise du Pays de Galles en 2009, la Coupe du Monde de Rugby à Sept a toujours été un tournoi plein de surprises, même si les noms inscrits sur la Melrose Cup sont assez souvent les mêmes d’une édition à l’autre.

Dans le tournoi masculin, la Nouvelle-Zélande a remporté trois titres, soit le plus grand nombre pour une équipe, suivie des Fidji (deux), de l'Angleterre et du Pays de Galles (un chacun).  

Le tournoi féminin existe depuis 2009 et, là encore, les équipes de l'Océanie ont dominé, la Nouvelle-Zélande remportant deux des titres proposés et l'Australie l'autre.

Lors des deux dernières Coupes du Monde de Rugby à Sept, la Nouvelle-Zélande a fait coup double dans les deux compétitions, mais le HSBC World Rugby Sevens Series étant l'un des plus compétitifs de mémoire d'homme, plusieurs équipes se rendront en Afrique du Sud dans l'espoir d'ajouter leur nom au célèbre tableau.

Voici comment les précédentes éditions de la Coupe du Monde de Rugby à sept ont été remportées.

2018 : ENCORE UN DOUBLE EN OR POUR LA NOUVELLE-ZELANDE

Plus de 100 000 fans - dont beaucoup assistaient pour la première fois à un match de rugby - ont afflué dans l'emblématique AT&T Park de San Francisco et n'ont pas été déçus par ce qu'ils ont vu.

84 matchs ont été disputés au cours de ce week-end exceptionnel, 24 équipes masculines et 16 équipes féminines des cinq continents s'affrontant dans le cadre d'une compétition à élimination directe restructurée, où chaque match était important.

Bien que la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2018 se soit déroulée sur le sol nord-américain pour la première fois et dans un format différent, le résultat était le même : des victoires pour la Nouvelle-Zélande, championne en titre, dans les tournois masculin et féminin. Cependant, personne n'aurait prévu que les Fidji, champions olympiques chez les hommes, passeraient complètement à côté d'une médaille.

Dans le tournoi masculin, comme ce fut le cas à Moscou en 2013, l'Angleterre n'a pas fait le poids face aux All Blacks Sevens en finale. L'équipe de Clark Laidlaw a pris un avantage de 14-0 avant de s'imposer 33-12 et de suivre les traces de ses homologues féminines en devenant la première équipe à remporter des titres successifs en Coupe du Monde de Rugby à Sept. L'Afrique du Sud a remporté la médaille de bronze face à des Fidji découragés.

Les Black Ferns Sevens ont également fait coup double, ou noir sur noir comme les médias kiwis ont surnommé cette double victoire, après un succès 29-0 sur la France. Michaela Blyde a été pratiquement inarrêtable tout au long du tournoi et son triplé en finale a porté son total d'essais à neuf pour le week-end. 

Les États-Unis ont eu l'occasion de donner à leur public une raison concrète de se réjouir, mais les Women's Eagles Sevens n'ont pas réussi à monter sur le podium, s'inclinant 24-14 dans le match pour la troisième place face aux championnes olympiques australiennes.

2013 : UN PREMIER DOUBLE EN OR POUR LA NOUVELLE-ZELANDE

Avec les 80 000 places du stade Luzhniki de Moscou comme toile de fond, la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2013 a rappelé que le rugby est de plus en plus présent dans le monde et a donné lieu à des matchs passionnants sur le terrain.

La Russie, pays hôte, s'est montrée à la hauteur de l'événement lors des phases de poule chez les femmes. Après une victoire contre le Japon et un nul contre la France, les Russes ont battu l'Angleterre 17-15 pour prendre la tête de leur poule. En quart de finale, la Russie s'est inclinée de justesse face aux Canadiennes, qui se sont elles-mêmes qualifiées pour la finale grâce à une victoire sur l'Espagne.

Mais au final, personne n'a pu résister à la Nouvelle-Zélande, qui est arrivée à Moscou en tant que première championne des Women's Sevens Series et qui s'est imposée 29-12 en finale, avec Portia Woodman et Kayla McAlister comme joueuses vedettes.

Le tournoi masculin s'est déroulé en grande partie comme prévu. Le Pays de Galles a créé la plus grande surprise dans les six poules en battant les Fidji, deux fois champions, mais la défense de son titre s'est arrêtée en quart de finale contre la Nouvelle-Zélande. Dans la même moitié du tableau, les Fidji ont battu l'Afrique du Sud, tandis que dans la partie inférieure, l'Angleterre a battu l'Australie d'un seul point et le Kenya a dû recourir à la prolongation pour venir à bout de la France.

Le reste de la phase à élimination directe a été marqué par un orage spectaculaire. Les éclairs ont obligé les Fidji et la Nouvelle-Zélande à quitter le terrain par mesure de sécurité, alors que les All Blacks Sevens menaient 17-0. Le score est resté le même à la reprise du match.

Les conditions n'étaient pas meilleures lorsque l'Angleterre a battu le Kenya 12-5, mais en finale, l'Angleterre n'a tout simplement pas pu répondre à une Nouvelle-Zélande inspirée qui s'est imposée sur le fil 33-0.

Versés dans la Poule A, les Français battent d'abord la Tunisie (24-7), puis l'Espagne (21-17) avant de tenir en échec l'Australie (17-17). Malgré ce départ très prometteur, les hommes de Frédéric Pomarel sont éliminés en quart de Cup par le Kenya (24-19) après prolongation. La France termine 5e.

2009 : VICTOIRE DU PAYS DE GALLES ET 1ER TOURNOI FÉMININ

Sept mois avant que les membres du comité international olympique (CIO) n'entérinent l'arrivée du rugby à sept dans le programme des JO, Dubaï accueille la cinquième édition de la Coupe du Monde de Rugby à Sept qui inclut pour la première fois un tournoi féminin.

L'action a été intense dès le début et il y a eu des performances remarquables et des surprises dans les premiers rounds. Mais les tournois resteront à jamais dans les mémoires pour une série exceptionnelle de matchs de quarts de finale de Cup.

Dans le tournoi féminin, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande s'en sortent indemnes, mais la sonnette d'alarme est tirée lorsque l'Afrique du Sud surprend l'Espagne et que l'Australie réussit ce qui semble être un coup de maître contre l'Angleterre.

Une transformation a fait la différence pour les favorites, la Nouvelle-Zélande, face aux États-Unis et lorsque l'Australie a battu une Afrique du Sud déterminée par un seul essai, cela a donné lieu à un duel transtasmanien pour déterminer les premières championnes. Il a fallu un essai de Shelly Matcham, 36 secondes après la fin de la prolongation, pour départager les deux équipes et permettre à l'Australie de voir son nom gravé sur le trophée.

La France quant à elle sort vainqueur de la Poule A malgré une défaite face aux Pays-Bas (17-14) mais deux victoires sur l'Australie (14-10) et la Chine (19-5). En quart de Cup, c'est l'élimination directe face aux USA (19-0), puis face au Canada (19-12) en demi-finale de Plate.

Dans le tournoi masculin, la tradition a été bien bousculée : le Pays de Galles a battu la Nouvelle-Zélande, championne en 2001, 15-14, l'Angleterre s'est inclinée face aux Samoa au terme d'une prolongation haletante, l'Afrique du Sud a été battue par l'Argentine et, plus surprenant encore, les Fidji, champions en titre, ont été battus par le Kenya.

Avec une demi-finale opposant le Pays de Galles aux Samoa et l'Argentine au Kenya, un nouveau nom était assuré de figurer sur la Melrose Cup. Le Pays de Galles et l'Argentine se sont qualifiés pour la finale qui s'est jouée sur le fil du rasoir à 12-12 à une minute de la fin, jusqu'à ce qu'Aled Thomas s'échappe pour marquer l'essai décisif. Le Pays de Galles, outsider à 80-1, est champion.

Quant à la France, après avoir vaincu les USA (26-17) puis la Géorgie (33-0), c'est la douche froide face aux Fidji (38-5) pour clore la Poule B et la relégation en Plate où les Français perdent face à l’Écosse (21-19).

2005 : UNE DEUXIEME DOSE POUR LES FIDJI A HONGKONG

Hongkong est devenu le premier pays à accueillir deux Coupes du Monde de Rugby à Sept et les Fidji le premier pays à remporter deux fois la compétition après avoir détrôné la Nouvelle-Zélande devant un public à guichets fermés.

Les Fidji et la Nouvelle-Zélande ont traversé les phases de poule sans défaite, mais pas avant que les All Blacks Sevens aient survécu à une grosse frayeur de la part des Tonga. L'Afrique du Sud a rebondi après une défaite lors de la première journée face aux débutants tunisiens pour garder ses chances de remporter la Cup, tandis que l'Angleterre a remporté une poule tout aussi imprévisible, à la différence de points de la France et des Samoa.

Alors que la Nouvelle-Zélande et l'Angleterre ont remporté des victoires convaincantes contre la France et l'Écosse en quarts, les Fidji ont dû puiser dans leurs ressources pour se défaire de l'Argentine 22-14 et l'Australie s'est imposée 15-14 contre l'Afrique du Sud.

Après avoir vu la Nouvelle-Zélande battre l'Australie 24-20 dans la première des demi-finales, les Fidji ont eu besoin d'un essai en prolongation de Waisale Serevi pour accéder à la finale et priver l'Angleterre de la possibilité de remporter la Webb Ellis Cup et la Melrose Cup en même temps.

Les Fidji ont ensuite remporté le titre de la Coupe du Monde de Rugby à Sept dans une incroyable démonstration de puissance et de force, en battant la Nouvelle-Zélande 29-19. La fin du tournoi a été un véritable conte de fées pour le capitaine Serevi, qui a brandi la Melrose Cup dans le même stade que huit ans auparavant. « La Coupe du monde est unique pour moi, et en gagner deux à Hongkong était un bonus », a-t-il déclaré.

Les îles du Pacifique ont remporté d'autres succès : grâce à une forte poussée en première mi-temps, les Samoa ont battu le Portugal 29 à 7 en finale de la Plate, tandis que l'Italie a battu le Canada 7 à 5 pour remporter la Bowl.

Quant à la France, ses quatre victoires en Poule B (sur les Samoa, la Géorgie, Taipei et l'Italie) contre une défaite (Angleterre) lui permettent d'aller en quarts où elle s'incline 33-7 face à la Nouvelle-Zélande.

2001 : 1RE VICTOIRE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE

En janvier 2001, Mar del Plata accueille pour la première fois la Coupe du Monde de Rugby à Sept où débarquent pour la première fois quatre pays : le Kenya, le Chili, la Russie et la Géorgie.

Fidji, tenant du titre, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie dominent leur poule respective et sont rejoints en quart de Cup par l'Argentine, le Canada, l'Angleterre et les Samoa.

Le Fidjien Rupeni Caucau déboule sur la scène internationale en inscrivant sept essais en deux matchs tandis que les Néo-Zélandais retiennent leur souffle suite à la blessure du capitaine Eric Rush contre l'Angleterre. C'est alors que joue un certain Jonah Lomu qui permet à son équipe de se qualifier pour les demi-finales, tout comme l'Australie, les Fidji et l'Argentine.

Malgré le soutien du public, les Argentins, après leur victoire sur l'Afrique du Sud en quarts, n'arrivent pas à passer le stade des demi-finales en s'inclinant 31-7 face à la Nouvelle-Zélande. L'autre demi-finale oppose l'Australie aux Fidji qui sont battus pour la première fois en deux ans.

Dès lors, un nouveau champion est bientôt né. La Nouvelle-Zélande s'impose 31-12 grâce notamment à un triplé de Lomu. La Russie arrive à se défaire de la Géorgie et repart avec la Plate (24-12) tandis que le Chili domine le Portugal 21-19 en finale de la Bowl.

Quant à la France, elle se retrouve dans la Poule B face à l'Afrique du Sud, au Canada, aux Îles Cook, à la Géorgie et à Taipei ; elle ne remporte que deux victoires. Versée en Bowl, elle perd face au Kenya en quart de finale.

1997 : 1RE VICTOIRE DES FIDJI

La deuxième édition, avec encore 24 nations, se passe à Hongkong, là où depuis 21 ans se déroule le mythique Hong Kong Sevens.

Fidji est l'équipe la plus impressionnante parmi les huit vainqueurs des poules, ne concédant aucun point avant les quarts et marquant à elle seule 205 points. Au cœur de l'équipe, son capitaine emblématique Waisale Serevi qui finit le tournoi avec 117 points dont 26 lors du 56-0 infligé à la Corée en quart de finale.

L'adversaire suivant est les Samoa qui ont battu l'Angleterre 21-5 ; une rencontre remportée par les Fidji 38-14. Dans l'autre demi-finale, l'Afrique du Sud, inspirée par son capitaine Joost van der Westhuizen, se montre trop forte pour la Nouvelle-Zélande.

La finale est l'un des plus grands matches de rugby à sept jamais vu auparavant devant 40 000 spectateurs et avec une victoire des Fidji 24-21. Serevi a ainsi tenu sa promesse de remporter la Melrose Cup à la maison.

En Plate, Tonga bat Hongkong 40-19 tandis que les USA disposent du Japon 40-28 en finale de Bowl. Quant à la France, qualifiée en Cup après être sortie en tête de la Poule E au premier tour (face aux USA et à la Corée) puis en tête de la Poule D au deuxième tour (face à la Roumanie et aux USA), elle s'incline en quart de finale 14-19 face à l'Afrique du Sud.

1993 : VICTOIRE DE L'ANGLETERRE

Murrayfield est sous le coup d'une importante rénovation au moment de la toute première Coupe du Monde de Rugby à Sept à laquelle participent de nombreux pays tels que Taipei ou la Lettonie. Les 24 nations sont réparties en quatre poules de six équipes. Les deux premières de poule concourent pour la Melrose Cup, les troisièmes pour la Plate et les quatrièmes et suivantes pour la Bowl.

Mais d'entrée de jeu, ce sont les nations majeures qui imposent leur rythme pour se hisser en demi-finales à savoir les Fidji, l'Angleterre, l'Australie et l'Irlande.

Dans le groupe B, la France doit jouer contre les USA (gagné 22-7), l'Irlande (perdu 17-9), les Pays-Bas (gagné 26-14), la Corée du Sud (perdu 0-14) et la Nouvelle-Zélande (perdu 19-5). La France termine 4e de sa poule.

Les quarts de finale se présentent sous forme d'un mini contest entre deux groupes. Les Fidji sortent seuls invaincus du premier après avoir battu l'Irlande, les Tonga et les Samoa. Dans le second groupe, chaque équipe obtient au moins une victoire, mais l'Australie et l'Angleterre poursuivent en demi-finale malgré leur défaite respective face à la Nouvelle-Zélande et à l'Afrique du Sud. Dans l'autre demi-finale, l'Angleterre bat les Fidji 21-7.

La finale est finalement sur la même lancée contre l'Australie. David Campese et Michael Linagh marquent des essais pour l'Australie, mais c'est finalement l'Angleterre, dont le capitaine était Andrew Harriman, qui remporte la victoire 21-17.

Dans le froid et l'humidité de Murrayfield, l'Argentine et le Japon décrochent respectivement la Plate et la Bowl ; l'Argentine battant l'Espagne 19-12 et le Japon prenant le dessus sur l’Écosse 33-19.