Pour trois des membres de l'actuelle équipe de Namibie, un troisième choc contre les All Blacks en Coupe du Monde de Rugby les attend – si tant est qu’ils puissent se qualifier pour France 2023 en remportant la Rugby Africa Cup de cette année.

PJ van Lill, JC Greyling et Johan Deysel ont joué les deux dernières Coupes du Monde de Rugby contre les All Blacks, en 2015 et 2019, et ont été sélectionnés par le sélectionneur Allister Coetzee dans l'équipe actuelle des Welwitschias.

De nombreux autres noms bien connus font également partie de la sélection namibienne pour la Rugby Africa Cup 2022, qui débute ce week-end dans le sud de la France. Mais Johan Deysel, en particulier, occupe une place spéciale dans le cœur des supporters des Welwitschias.

Le trois-quarts centre namibien a fait vibrer le public du Parc olympique après son essai inscrit 11 minutes après le début de la deuxième mi-temps lors de la défaite 54-14 contre les champions du monde néo-zélandais en 2015.

« Je me souviens de chaque seconde comme si c'était hier. Je ne pense pas que je l'oublierai un jour », confie le joueur de Colomiers.

« Parce que nous étions les outsiders, le public était derrière nous quand nous faisions quelque chose de bien ou de spécial, et quand j'ai marqué, ils sont devenus fous.

« C'est mon meilleur souvenir de rugby. »

Une belle opportunité

Marquer contre les futurs champions du monde devant plus de 50 000 supporters, et partager ensuite un verre avec les All Blacks dans leur vestiaire, fut un cadeau d'anniversaire exceptionnel pour Deysel, qui espère vivre à nouveau le Haka.

« Tout d'abord, il s'agit de se qualifier, c'est notre objectif principal, mais les souvenirs des deux précédentes Coupes du monde nous motivent. La première contre les All Blacks en 2015, j'étais encore assez jeune et jouer contre tous ces grands noms - les gars que vous admirez - était assez particulier.

« Je me souviens quand nous sommes sortis des vestiaires et que nous nous sommes placés à côté d'eux dans le tunnel, j'ai vu à quel point ces gars étaient grands. Il (son homologue, Sonny Bill Williams) mesurait une tête de plus que moi. Évidemment, je l'ai admiré depuis mon plus jeune âge, alors jouer contre une telle star était assez intense et terrifiant, mais c'était aussi une belle opportunité pour moi d'apprendre de ces gars-là.

« Pour le match au Japon, en 2019 (défaite 71-9, ndlr), j'étais un peu plus âgé et plus expérimenté et j'étais le capitaine pour le match contre les All Blacks, donc l'approche était un peu différente pour moi. Mais affronter le Haka, c'est incroyable, je ne pense pas que cela changera un jour. »

Trois victoires nécessaires

Pour affronter à nouveau les All Blacks et participer à une septième Coupe du Monde de Rugby consécutive, la Namibie doit remporter trois matchs en neuf jours.

La Rugby Africa Cup 2022 est un tournoi à élimination directe avec la Namibie qui, sur la base de son parcours en Coupe du Monde de Rugby et du classement mondial masculin World Rugby présenté par Capgemini, semble la plus difficile sur le papier.

Les Welwitschias ont préparé la Rugby Africa Cup ces dernières semaines à Stellenbosch en Afrique du Sud et ils débutent leur campagne, le 1er juillet à Marseille, contre le Burkina Faso.

Si la Namibie passe le Burkina Faso en quarts de finale, elle affrontera en demi-finale le vainqueur du match entre le Zimbabwe et la Côte d'Ivoire, qui ont participé à trois Coupes du Monde de Rugby à eux deux.

« C'est un peu plus stressant parce que c'est un tournoi à élimination directe », reconnaît Johan Deysel. « Mais c'est la même chose pour toutes les équipes et c'est sur un terrain neutre, puisque nous jouons en France, donc aucune équipe ne peut avoir d'excuses. »