Jessica Dombrowski concède qu'il lui a fallu du temps pour réaliser qu'elle avait été acceptée dans le Capgemini Women in Rugby Leadership Programme, des bourses d'études destinées aux dirigeantes.

Lorsque la confirmation lui est parvenue au début de l'année, elle a lu l’e-mail « quatre ou cinq fois » et a même demandé à ses collègues de USA Rugby de faire la même chose pour s'assurer qu'il disait bien ce qu'elle croyait.

« C'était super cool », dit-elle à World Rugby. « Tout au long du processus de candidature, j'avais l'impression d'être un peu dépassée par rapport aux antécédents de ces boursières, [qui] sont des femmes qui ont fait des choses incroyables et qui dominent absolument le secteur.

« Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était cool d'être considérée comme faisant partie de ce groupe, mais le fait de savoir que j'ai été retenue est absolument surréaliste. »

Élaborer des objectifs concrets

Cela fait maintenant plus de trois mois que la nouvelle a été rendue publique, à l'occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes, et il faut reconnaître que l'expérience de Jessica Dombrowski a jusqu'à présent été à la hauteur de ses attentes.

L'Américaine a pu entrer en contact avec un réseau de dirigeantes du monde entier, qu'il s'agisse de la promotion actuelle ou d'anciennes participantes au programme.

Ces échanges l'ont aidée à élaborer les objectifs qu'elle souhaite atteindre dans le cadre du programme. De fait, elle a adapté son plan d'action en conséquence, au fur et à mesure qu'elle recueillait les avis de ses pairs.

« Les trois derniers mois ont été fous », sourit Jessica Dombrowski.

« C'était vraiment cool de commencer à avoir des discussions et d'entendre ce qu'elles ont fait, ce qui m’a donné pas mal de pistes de réflexion sur ce que je veux faire.

« En ce qui me concerne, j'ai recueilli beaucoup d'informations... Les opportunités éducatives et les expériences de networking individuel sont les deux principales motivations que je recherche.

« C'est assez cool parce que ça a évolué depuis que j'ai commencé. Chaque fois que j'ai un échange avec quelqu'un ou qu'un nouveau message apparaît dans le chat de notre groupe, je suis toujours inspirée par quelque chose de différent.

« C'est comme si je jouais au Whac-A-Mole avec des idées géniales. »

Elle ajoute : « C'est chouette d'être exposée à toute une série de choses et je pense que cela en dit long sur le programme, car il ne s'agit pas d'un programme unique.

« Ce n'est pas "Oh, c'est mon année, ça va être le meilleur moment et puis je vais juste passer à autre chose". Les gens veulent donner en retour ; ils veulent continuer à encourager la prochaine génération et aller de l'avant.

« Pour moi, c'est une bonne chose, car cela montre l'investissement réel et le pouvoir que quelque chose comme ça peut avoir avec les bonnes personnes. »

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En parlant avec Jessica, il est clair qu'elle a la passion et la volonté de redonner au rugby ce qu'il lui a donné.

En grandissant, elle avait l'impression d'être « une exception »en étant cette femme qui aimait pratiquer un sport de compétition et de contact.

Elle jouait au football américain avec ses amis, mais n'a jamais trouvé de véritable exutoire à ses désirs avant de s'inscrire à l'université de l'Illinois.

C'est là-bas, lors d'une fête du sport, qu'elle a rencontré Charli Jacoby, alors capitaine des Redbirds et actuelle USA Women's Eagle, qui l'a convaincue de suivre un entraînement.

« Avoir un entraînement de rugby de deux heures avec 25 autres femmes qui recherchent également le contact et le physique, je ne savais même pas que cela existait », raconte-t-elle. « J'ai donc été accrochée dès le début. »

Jessica Dombrowski a tellement aimé le ballon ovale qu'elle a changé de spécialisation, passant de la criminologie à une discipline qui l'aiderait à poursuivre une future carrière dans l'administration du rugby.

Dans le cadre de son nouveau cursus, elle devait effectuer un stage. Elle a postulé auprès de USA Rugby, a été reçue et, un mois plus tard, on lui a proposé un emploi à temps plein.

Elle concède que certains de ses amis pensaient qu'elle était « un peu folle » de bouleverser sa vie et de déménager définitivement dans le Colorado, à 16 heures de route de sa famille la plus proche.

Cependant, si accepter le poste était un pari, c'est un pari qui a été payant pour Dombrowski qui, six ans plus tard, est devenue responsable des adhésions et des relations à USA Rugby.

« Je suis en quelque sorte un pôle central d'informations », dit-elle à propos de son rôle. « Je vais essayer de répondre [aux questions] du mieux que je peux ou de mettre les gens en relation avec là où ils doivent aller. »

SENSIBILISATION

Lorsqu'elle n'est pas au bureau, Jessica est présidente des Colorado Grey Wolves, le club féminin pour lequel elle joue également, et s'entraîne avec une équipe masculine locale, les Denver Water Dogs.

En d'autres termes, elle mange, dort et boit littéralement du rugby, s'entraînant quatre soirs par semaine et jouant le week-end.

« Je ne voudrais pas qu'il en soit autrement, tant que je continue à en profiter, ce qui est le cas », affirme-t-elle.

« Le rugby m'a donné mon groupe d'amis et m'a évidemment mis sur la voie d'une carrière que je n'aurais jamais trouvée de toute ma vie.

« J'aime vraiment ça parce qu'en dehors de la communauté du rugby, c'est une telle bizarrerie. Vous savez, dire, 'Oh, je travaille dans le rugby ou je joue au rugby', tout le monde est comme, 'Oh, je ne savais pas que les gens faisaient ça aux États-Unis', vous savez ?

« J'aime ça parce que ça me donne constamment l'occasion d'aider à sensibiliser et à faire prendre conscience aux autres que nous sommes là, que nous existons et que nous faisons des choses vraiment cool. Je pense que c'est ce qui est le plus intéressant pour moi. »

Sans surprise, Dombrowski est impatiente de contribuer à faire passer ce message au cours de la prochaine décennie, au moment où les États-Unis se préparent à accueillir les Coupes du Monde de Rugby 2031 et 2033.

« Je pense que 10 ans est un laps de temps parfaitement raisonnable pour élargir notre horizon et sensibiliser, impliquer et embarquer tout le monde, et je pense que les gens vont tout bonnement tomber amoureux de ce sport », ajoute-t-elle.

« Je pense que dans 11 ans, je serai assise dans les tribunes avec ma famille et que je me dirai : "Ouah, je me souviens d'avoir eu une discussion sur le rugby il y a 10 ou 15 ans et qui aurait pu penser que nous en serions là ?

« Vivre ne serait-ce qu'une petite partie de tout cela est tout simplement super cool. »