C'est à juste titre que Lailanie Burnes accompagnera les Fidji à la Coupe du Monde de Rugby 2021, disputée en 2022, au moment où la nation insulaire du Pacifique fait ses débuts dans le tournoi.

Lailanie Burnes a fondé le premier club de rugby féminin des Fidji, les Nadi Blazers, en 2012. Elle a ensuite été capitaine de l'équipe nationale et a fait partie de la sélection qui a obtenu la qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2021.

La pilier a depuis raccroché les crampons, mais elle accompagnera l'équipe en Nouvelle-Zélande après l'annonce de son admission au programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde de Rugby 2021.

« J'ai été très heureuse d'apprendre que j'avais été sélectionnée par World Rugby et la Fédération fidjienne de rugby pour cette opportunité car c'est une grande chance pour moi de progresser en tant qu'entraîneur et de développer mes techniques », explique Lailanie Burnes.

« En tant qu'ancienne joueuse, j'ai toujours voulu rendre la pareille au sport que j'aime, au peuple fidjien et à la Fédération fidjienne de rugby pour tout le soutien et les opportunités qui m'ont été offertes lorsque je jouais.

« C'est la raison pour laquelle je me suis lancé dans l'entraînement en premier lieu. Mais pouvoir faire partie du staff de notre équipe nationale, l'équipe dans laquelle je jouais, c'est tout simplement merveilleux ! »

POUSSER ou freiner

Lailanie Burnes a déjà commencé à travailler avec les Fidji. Elle a retrouvé l'équipe en Australie avant le match contre les Wallaroos à Brisbane.

Bien que l'équipe pour les rencontres face à l'Australie et au Japon soit principalement composée de joueuses novices au niveau international, certaines ont connu Burnes en tant que coéquipière.

L'ancienne capitaine des Fidji est cependant consciente que ses relations avec ces joueuses devront changer dans le cadre de son nouveau rôle.

« Je pense que le fait d'avoir été à la place des joueuses, pour ainsi dire, et de savoir ce qu'elles ont vécu et vivent, va certainement m'aider », affirme Lailanie.

« Cependant, en ce qui concerne mes liens personnels avec mes anciennes coéquipières, même si je garderai toujours de merveilleux souvenirs et des liens d'amitié, la nature de nos relations devra changer étant donné que je me joins à l'équipe en tant qu'entraîneure et que je ne suis plus une coéquipière. »

Si tout se passe comme prévu, le programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde de Rugby 2021 sera un tremplin pour des projets encore plus ambitieux pour elle.

Elle souhaite « acquérir davantage d'expérience, développer mes techniques et évoluer en tant qu'entraîneure », mais elle vise haut à long terme.

« J'aimerais devenir l'entraîneur chef de notre équipe nationale », confie Lailanie Burnes.

En attendant, elle travaillera avec le sélectionneur fidjien Senirusi Seruvakula en vue de la Nouvelle-Zélande, mais que peuvent attendre les joueuses de leur nouvel entraîneur ?

« Mon style d'entraînement varie en fonction de l'équipe que j'entraîne, je pousse ou au contraire je freine », précise-t-elle.

« Si l'équipe que j'entraîne est composée de jeunes joueuses, j'adapterai davantage un style "pull" pour les aider à apprendre et à se développer tout en s'amusant. Si les joueuses sont plus âgées et expérimentées, j'adopterai peut-être un style plus "push".

« En ce qui concerne ma philosophie d'entraînement, je pense que je dois aider les joueuses à donner le meilleur d'elles-mêmes, tant sur le terrain qu'en dehors.

« Je crois en la structure, en une culture d'équipe positive qui est juste, impartiale et propice à l'apprentissage. »

« Tout donner ! »

Malgré le succès des Fijiana Drua en Super W cette saison, l'ampleur de la tâche qui attend l'équipe nationale en Nouvelle-Zélande a été mise en évidence, puisqu'elle a été battue à la fois par l'Australie (36-19) et le Japon (28-14) en mai.

Les Fidji sont la nation la moins bien placée dans le classement mondial féminin de World Rugby présenté par Capgemini pour se qualifier pour la Coupe du Monde de Rugby 2021, et elles ont hérité d'une mission difficile dans la poule C.

Les Fidji feront leurs débuts en Coupe du Monde de Rugby contre l'Angleterre, numéro un au classement, à l'Eden Park le 8 octobre. Elles affronteront ensuite l'Afrique du Sud puis la France, quatrième au classement, lors de la phase de poule.

Lailanie Burnes est toutefois optimiste à l'approche du tournoi majeur. « Ça va être dur, ça va être un défi, mais il va falloir tout donner ! », dit-elle.

« Toutes les équipes, même les Fidji, vont à la Coupe du Monde de Rugby pour gagner. Si vous n'avez pas cet état d'esprit, vous n'avez rien à faire là-bas. »

Après avoir tant contribué à amener les Fidji à ce stade, Burnes a hâte que la Coupe du Monde de Rugby 2021 commence.

« Je suis extrêmement enthousiaste, même si mon objectif a toujours été d'être de l'autre côté de la ligne de touche en tant que joueuse pour la Coupe du Monde de Rugby, je suis reconnaissante d'avoir l'opportunité d'être encore impliquée dans cette mission, même si c'est à un autre titre », ajoute-t-elle.

« Il s'agit d'un événement historique pour les Fidji, car c'est la première fois que l'équipe participe à la Coupe du Monde de Rugby. L'opportunité de participer à cet événement, non seulement chez nos voisines du Pacifique, mais aussi dans une puissance du rugby qui a produit tant de légendes, est une véritable source d'inspiration. »