Le coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2021, en octobre prochain, aura un lien fort avec le tournoi inaugural grâce à la présence de Michela Tondinelli.

L'ancienne demie de mêlée de l'Italie se rendra en Nouvelle-Zélande avec le staff des Azzurre après avoir été retenue dans le cadre du programme de stages pour entraîneures de la Coupe du Monde de Rugby 2021.

C'est la dernière étape d'un voyage qui a commencé « presque par hasard » il y a plus de quatre décennies, lorsque Michela Tondinelli a accompagné son frère aîné à sa première séance d'entraînement de rugby et que, âgée de seulement six ans, l'entraîneur lui a demandé de participer.

« C'est ainsi que tout a commencé », raconte-t-elle à World Rugby avec simplicité, tout en admettant qu'à ce jour, elle a du mal à déterminer exactement ce qui l'a attirée dans le rugby.

« Peut-être, parce qu'il y avait déjà un lien si fort dès le début. »

Se frotter aux plus grandes

Quelle que soit la raison qui a attiré Michela Tondinelli vers le rugby, l'Italienne avait clairement un don pour le jeu, et elle avait aussi le désir de devenir la meilleure joueuse possible.

Cette volonté a contribué à la propulser vers la reconnaissance internationale et, en avril 1991, alors qu'elle n'avait que 16 ans, Tondinelli s'est rendue au Pays de Galles pour participer à la toute première Coupe du Monde de Rugby féminin.

Elle a été titulaire lors de chacun des quatre matchs de l'Italie, notamment lors du match d'ouverture contre l'Angleterre, au cours duquel les Azzurre ont mené 9-4 à la mi-temps à Llanharan, avant de s'incliner 25-9.

« C'était comme dans un conte de fées, tout était fantastique », se souvient-elle à propos de son expérience au Pays de Galles.

« Pour une fille de 16 ans, vivre le rugby 24 heures sur 24 était le meilleur, jusqu'au match contre l'Angleterre. Ensuite, on revient les pieds sur terre.

« En face de vous, il y avait les figures sacrées du rugby féminin de ces années-là ; j'avais des personnes du calibre d'Emma Mitchell, Carol Isherwood, Gill Burns à côté de moi. [C'était] un rêve. »

Michela Tondinelli a ensuite représenté l'Italie lors de deux autres Coupes du Monde de Rugby, en 1998 et en 2002, et sa carrière internationale a duré plus de deux décennies.

Après avoir fait partie de l'équipe des Azzurre qui a participé au Tournoi des Six Nations féminin pour la première fois en 2007, elle a disputé son dernier match international six ans plus tard en tant que remplaçante lors de la défaite 38-7 contre l'Espagne qui a mis fin aux espoirs de qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2014.

« Tout le monde me demande comment j'ai réussi à jouer toutes ces années à un haut niveau », confie-t-elle.

« Je crois que tant qu'il y a de la passion et du dévouement, vous pouvez tout faire, puis ma chance est que je n'ai jamais souffert de blessures graves. »

Transmettre son savoir

Le parcours d'entraîneur de Michela Tondinelli était déjà bien amorcé avant qu'elle ne mette un terme à sa carrière de joueuse. « J'ai commencé avec les enfants parce que j'aimais le fait de pouvoir être utile à quelqu'un d'autre et de pouvoir partager ma vision du rugby », dit-elle.

« Puis, à la fin de ma carrière, j'ai décidé d'en faire mon métier, passant des enfants aux garçons jusqu'aux filles.

« Ma philosophie est simple : comme je le dis toujours sur le terrain, je ne suis pas là pour vous apprendre à jouer, mais pour essayer de vous transmettre mes réflexions et ma façon de voir le rugby. »

Dans le cadre du programme de stages pour entraîneures, Michela Tondinelli a maintenant l'occasion de transmettre ses enseignements au groupe actuel de joueuses italiennes.

Mais elle tient également à s'imprégner de toutes les connaissances et de l'expertise qu'elle peut tirer de cette expérience.

« J'espère apprendre le plus possible de ce programme », ajoute-t-elle. « Me comparer aux autres entraîneurs et aux différentes cultures du rugby sera fantastique.

eCe sera un beau voyage. Mes responsabilités seront de pouvoir me former en tant qu'entraîneure autant que possible. »

Avoir la chance de développer sa technique sur la route d'une Coupe du Monde de Rugby, qui se jouera en Nouvelle-Zélande, n'a fait que rendre l'opportunité plus attrayante pour Michela Tondinelli.

« Au fil des ans, toutes les compétitions ont changé. De l'évolution du rugby à l'organisation, de la professionnalisation au début du professionnalisme », remarque-t-elle.

« L'idée même de participer à nouveau à une Coupe du monde me réjouit. Il est certain que cette fois-ci, les émotions seront différentes, et je vais essayer de les vivre pleinement.

« Aller en Nouvelle-Zélande a toujours été mon rêve. Depuis que j'ai commencé à jouer, j'ai toujours associé le rugby à cette terre et savoir que je vais vraiment y aller et aussi faire partie de mon équipe nationale est un rêve qui se réalise. »

L'Italie a été tirée au sort aux côtés du Canada, des États-Unis et du Japon dans la poule B de la Coupe du Monde de Rugby 2021 et tentera de faire mieux que sa meilleure place dans le tournoi, une huitième place, obtenue lors du tournoi inaugural en 1991.

L'équipe des Azzurre s'est fixé pour objectif d'atteindre les quarts de finale en octobre, mais jusqu'où Michela Tondinelli pense-t-il que l'équipe peut aller ?

« J'espère aussi loin que possible », répond-elle. « Mais nous verrons cela en Nouvelle-Zélande. »