Dans un tournoi aussi court et intense que le Tournoi des Six Nations, une défaite dès la première journée sonne généralement le glas des chances d'une équipe de remporter le trophée.

Il n'est arrivé qu'à trois reprises qu'une équipe perde son premier match et remporte pourtant le titre suprême : la France en 2006, le Pays de Galles en 2013 et l'Angleterre en 2020.

Le Pays de Galles de Wayne Pivac a donné le coup d'envoi de la campagne triomphale de la saison dernière en s'imposant 21-16 à domicile contre l'Irlande, qui ne comptait alors que 14 joueurs, et les deux équipes se retrouveront le premier samedi du Tournoi de cette année dans une rencontre qui s'annonce tout aussi disputée.

« Il est évident que la victoire dans le Tournoi l'an dernier a été une campagne passionnante, de la première à la dernière journée », a reconnu le Néo-Zélandais, qui s'apprête à entamer son troisième Tournoi en tant que sélectionneur du Pays de Galles.

« La dynamique est essentielle. Si vous regardez la compétition de l'année dernière, nous avons obtenu cette victoire très importante contre l'Irlande, un adversaire difficile au premier tour, puis il y a eu le match à l'extérieur contre l'Écosse.

« Ces deux rencontres ont été très importantes pour nous. Nous avons enclenché une dynamique, nous avons marqué des points, les équipes essayaient de nous rattraper et nous avons gagné en confiance avec le temps passé ensemble en stage de préparation.

« On s'attend à ce que les choses s'améliorent et c'est ce qui s'est passé l'année dernière. Nous avons joué un très, très bon rugby et probablement notre meilleur rugby lors de notre seule défaite en France.

« Le temps passé ensemble est vital et la dynamique est essentielle dans ce tournoi. Il va sans dire que l'Irlande, à Dublin, est un rendez-vous majeur pour nous et nous allons bien nous y préparer. Nous allons essayer de jouer un bon rugby comme nous l'avons fait lors de la dernière campagne. Jouer de cette manière a porté ses fruits pour nous et nous allons essayer de construire sur ces performances de la saison dernière. »

NE JAMAIS DIRE JAMAIS

Le Pays de Galles entamera le Tournoi des Six Nations sans des joueurs de renom comme Alun Wyn Jones, George North et Justin Tipuric.

Jones lutte pour retrouver la forme après une deuxième opération à l'épaule et fait face à une course contre la montre pour participer au Tournoi des Six Nations et remporter une 150e sélection historique pour son pays.

« Pour être honnête, je n'entrerais probablement pas dans le débat s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, mais ce gars a battu tellement de records », a estimé Wayne Pivac au sujet des chances du deuxième-ligne de faire son retour à temps.

« Il ne faut jamais dire jamais même si ce sera long, mais Alun Wyn travaille incroyablement dur pour se mettre dans la meilleure forme possible afin d'être prêt aussi vite que possible pour Ospreys ou le Pays de Galles. »

Dan Biggar a remplacé Jones en tant que capitaine du Pays de Galles pour le Tournoi des Six Nations 2022, et l'Angleterre aura également besoin d'un nouveau capitaine, après avoir appris qu'Owen Farrell a été écarté pour la durée du Tournoi en raison d'une blessure à la cheville.

Tom Curry, l'un des principaux leaders de l'équipe d'Angleterre, a assumé les premières obligations médiatiques en l'absence de Farrell et est un prétendant pour obtenir le brassard au cours des sept prochaines semaines.

Le troisième-ligne aile des Sale Sharks a affirmé que la cinquième place de l'année dernière était oubliée, l'Angleterre cherchant à tirer parti de sa victoire en Autumn Nations Series contre les champions du monde sud-africains.

« Nous sommes une équipe différente de ce que nous étions il y a un an - pas seulement les joueurs mais aussi la façon dont nous jouons. Nous savons ce que nous devons faire et aller de l'avant. Vu comment ça s'est passé sur l'Autumn Nations Series, c'est un défi différent cette année.

« Nous sommes probablement un peu plus offensifs, nous jouons plus "en équipe", ce qui est important pour nous et c'est là que nous déroulons notre meilleur rugby. C'est la grande différence, surtout par rapport à ce que nous avons montré cet automne. »

LA VISION à long terme DE GALTHIÉ

La France, favorite du tournoi, sait qu'elle doit remporter son premier titre du Six Nations depuis 2010 d'ici la Coupe du Monde de Rugby 2023, si elle veut être prise au sérieux dans la course à la Webb Ellis Cup.

Le sélectionneur Fabien Galthié est conscient que les deux objectifs sont liés dans une certaine mesure, mais il a insisté sur le fait que le Tournoi des Six Nations serait leur point de mire dans l'immédiat.

« Depuis deux ans, nous sommes bien évidemment conscients que cet objectif est clairement visible sur notre feuille de route. Notre progression a été basée sur cet objectif clé et cela fait partie des défis à relever et des matchs à venir.

« Jusqu'à présent, nous avons joué 20 matchs et il y en reste encore 20 matchs à jouer jusqu'à ce que nous jouions le match d'ouverture contre la Nouvelle-Zélande, donc c'est une feuille de route très claire. L'objectif aujourd'hui est que nous sommes complètement concentrés sur le prochain tournoi qui commence avec le match contre l'Italie.

« Ce tournoi est toujours très difficile car chaque équipe a un grand potentiel et chaque match est différent et unique avec des stratégies et des tactiques différentes.

« Notre ambition est de gagner nos matchs et de remporter la compétition. Nous avons terminé premiers avec le même classement (aux points) que l'Angleterre (perdant à la différence de points) en 2020, et l'année dernière nous avons terminé deuxièmes après le Pays de Galles, mais notre ambition est restée la même.

« Nous avons tiré beaucoup d'enseignements de toutes ces expériences. Notre staff ne cesse de gagner en compétence et le niveau de maturité de nos joueurs progresse chaque jour. Avec cette grande expérience que nous continuons à nourrir à travers ces différentes étapes, nous voulons atteindre cette dernière étape du processus. »

SEXTON HEUREUX D'ÊTRE DE RETOUR

En parlant de dynamique, l'Irlande a porté sa série de victoires à huit matchs pendant l'Autumn Nations Series, dont une fameuse sur les All Blacks.

Avec les bons résultats des provinces irlandaises dans la Heineken Champions Cup et l'éternel demi d'ouverture Johnny Sexton de retour en forme et au sommet de son art, la confiance est grande sur l'île d'Emeraude que les hommes en vert peuvent bien s'en sortir.

« C'est le début d'une nouvelle compétition qui a beaucoup de sens pour toutes les nations et nous savons que nous devons rester constants pour être sûrs d'avoir une chance », a déclaré Sexton.

« Je me sens bien, j'ai eu quelques mois frustrants mais heureusement je suis de retour sur le terrain. Je pense que nous avons une équipe jeune et les gars apportent une grande énergie.

« Nous avons mis les choses en place en novembre et nous espérons continuer sur cette voie. Nous avons les champions en titre à domicile et nous nous concentrons sur eux pour le moment. »

Quant aux résultats engrangés par les provinces irlandaises contre les régions galloises, Sexton n'y voit pas un baromètre de la façon dont les Six Nations pourraient se dérouler.

« Il n'y a aucune corrélation », a-t-il insisté. « Je peux remonter jusqu'à il y a cinq ou six ans, lorsque les provinces irlandaises réussissaient et que les régions galloises étaient en difficulté, et elles nous ont battus.

« Ils sont les champions en titre, ils étaient à deux minutes de remporter un Grand Chelem, et ils ont eu un très bon mois de novembre aussi. »

LE match le plus important de l'ECOSSE

Pour l'Ecosse, une place dans la première moitié du tableau leur a échappé une fois de plus malgré des victoires contre l'Angleterre et la France.

L'Écosse affronte l'Angleterre cette année et Townsend affirme que son équipe n'aurait pas pu rêver d'un début plus excitant, surtout avec un public enthousiaste pour l'encourager.

« Je crois que c'est le match le plus attendu que nous ayons eu depuis quelques années », a-t-il rappelé. « Le Six Nations est un tournoi brillant, c'est un véritable privilège d'y participer, et le retour du public cette année le rend encore meilleur.

« Nous savons que c'est le plus grand match que nous ayons à jouer, c'est un tournoi historique. Nous jouons pour un trophée qui a 151 ans. Le fait d'avoir ce match contre l'Angleterre en premier ne fait qu'ajouter à l'effervescence autour du Six Nations. Cela nous permettra de nous concentrer sur la semaine prochaine. »

L'ITALIE EST PRÊTE POUR CE QUI L'ATTEND

L'objectif principal de l'Italie est de remporter son premier match du Six Nations depuis 2015. Les Azzurri le feront avec un nouvel entraîneur et un nouveau capitaine à la tête de l'équipe, respectivement Kieran Crowley et Michele Lamaro.

« Nous sommes une équipe encore jeune, donc nous nous adaptons, mais nous avons beaucoup d'énergie à donner », a confié Lamoro.

« La plupart d'entre nous ont déjà joué dans le Guinness Six Nations ; nous avons cette expérience cette année en tant que groupe et nous espérons combiner cela avec notre énergie.

« Nous avons 23 joueurs de Benetton et ce groupe a une vraie unité. Nos performances dans l'United Rugby championship nous donne confiance sur le terrain mais c'est une étape différente.

« La France est en forme, le premier match sera difficile. Nous devons apporter notre énergie et notre passion. »

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