Le retour des Pays-Bas dans le tier 2 du rugby européen international pour la première fois en 19 ans a été une phase d'apprentissage difficile, mais l'entraîneur Zane Gardiner estime que le rugby néerlandais peut en tirer un bilan positif.

Les défaites face à la Géorgie, au Portugal, à la Russie et à la Roumanie laissent les Néerlandais à la dernière place du Rugby Europe Championship 2021, avec 200 points encaissés, alors qu'ils se préparent à leur dernier test de l'année contre l'Espagne, le samedi 18 décembre.

Toutes les personnes impliquées dans le rugby néerlandais ont vécu des hauts et des bas, qu'il s'agisse de relever les défis liés au Covid-19 pour donner à l'équipe nationale les meilleures chances de succès, de la victoire en barrage contre la Belgique en mai ou des leçons que leur donnent les autres nations établies.

GAGNER LE RESPECT

« Nous sommes impatients de jouer contre l'Espagne, nous ne pourrons pas récupérer nos gars basés à l'étranger car c'est en dehors de la fenêtre internationale, mais ce n'est pas grave. Comme je l'ai dit dès le début, il s'agit d'apprendre comment s'entraîner et comment être performant au niveau d'un championnat et ce que c'est que de jouer contre ces équipes », explique Gardiner, néo-zélandais d'origine.

« C'était génial d'aller en Roumanie, d'être dans ce stade, de rencontrer Andy Robinson, de parler à ces gars et de gagner le respect à certains égards.

« Évidemment, les scores n'ont pas été en notre faveur, mais c'est quelque chose que nous prenons en compte maintenant. Nous parvenons à faire des choses par à-coups, et les joueurs commencent à y croire. »

Pour le match contre l'Espagne, les Pays-Bas ont intensifié leurs préparatifs et resteront ensemble dans un hôtel du jeudi au jour du match.

Car se frotter aux grands est devenu une affaire sérieuse.

« La préparation en dehors du terrain s'est améliorée, les joueurs ont compris qu'ils devaient être plus responsables et qu'il fallait en faire un peu plus, car il est impossible de débarquer comme ça, de suivre le plan de jeu et de s'en sortir uniquement grâce à son talent », martèle Gardiner, ancien joueur semi-professionnel.

« La condition physique est la plus grande difficulté que nous rencontrons en ce moment, on fatigue beaucoup plus vite que si on se contentait de marquer des essais.

« Les mêlées, les touches, les mauls et les contacts en un contre un sont épuisants, si bien que le rugby rapide que nous voulons pratiquer devient beaucoup plus difficile. Vous commencez à perdre les phases post-plaquage, vous commencez à perdre vos duels en un contre un, les gars ne déblayent pas les rucks parce qu'ils sont fatigués et la défense devient serrée et compacte autour du ruck parce qu'elle ne peut pas se déployer ; c'est une sorte d'effet boule de neige.

« Nous travaillons sur ce point en ce moment et nous bénéficions de l'aide de World Rugby, sur la façon d'aider les joueurs avec leur préparation physique afin qu'ils puissent résister tout en continuant à pratiquer le rugby que nous voulons jouer et apprécier. »

L'AIDE DE SPÉCIALISTES

Pour les Pays-Bas, la Coupe du Monde de Rugby 2027 est un objectif atteignable.

Phil Davies, conseiller à World Rugby, qui a fait des miracles avec la Namibie, a aidé les Néerlandais dans leur plan de haute performance, tandis que le préparateur physique de l'équipe nationale, Emmanuel Peyrezabes, est épaulé par son homologue du Stade français, Ben Pollard, anciennement de l'Angleterre et des Saracens.

Les Saracens avaient la fameuse défense "Wolf Pack" et les Pays-Bas ont besoin de mordant dans ce domaine, car ils ont concédé une moyenne de 50 points par match.

« Manu va aller à Paris pour passer du temps avec lui, puis Ben viendra aux Pays-Bas pour voir comment nous voulons jouer, comment nous pouvons mettre cela en œuvre dans l'entraînement, et comment nous pouvons faire en sorte que les joueurs soient physiquement capables de mettre cela en application. »

Le match contre l'Espagne donne aux Pays-Bas l'occasion de débloquer leur compteur du Rugby Europe Championship et d'aborder la deuxième année du cycle de qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 avec un élan bien nécessaire.

« Il s'agit de performer maintenant, de pousser l'Espagne et de voir comment nous pouvons leur mettre la pression, de construire une certaine dynamique car, curieusement, l'Espagne est notre premier match en février », précise Gardiner.

« Nous travaillons actuellement sur notre calendrier car il y aura cinq matchs en sept semaines et nous n'avons jamais rien vécu de tel auparavant. »

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