Cam Dolan a joué contre le Canada suffisamment de fois pour savoir ce que ça représente pour les deux équipes. Douze de ses 53 sélections ont été gagnées contre les plus féroces rivaux des États-Unis et il n'a jamais été du côté des perdants lors des dix dernières rencontres.

Toutefois, le joueur de 31 ans originaire de Floride s'attend à un test sérieux lorsqu'il affrontera les Canadiens pour la 13e fois à St John's, Terre-Neuve, ce samedi 4 septembre.

« Les Canadiens, on ne peut jamais les prendre à la légère », affirme-t-il. « C'est une rivalité, notre plus grande rivalité, et il y a en plus une qualification pour la Coupe du Monde en jeu. Ce n'est pas vraiment un match amical. »

Le Canada et les États-Unis ont fait match nul 28-28 lors de leur dernière rencontre sur le sol canadien dans le cadre d'un match de qualification pour la Coupe du Monde de Rugby en juin 2017.

Mais les Eagles ont assuré la qualification en tant que Amériques 1 pour la première fois de l'histoire de manière catégorique lorsqu'ils ont remporté le match retour à San Diego, 52-16.

Cam Dolan a marqué deux fois ce jour-là et a été à l'origine d'un autre essai, les Eagles confirmant leur statut de meilleure équipe nord-américaine.

L'ancien joueur des Northampton Saints et des Cardiff Blues, qui évolue aujourd'hui en Major League Rugby avec NOLA Gold, estime que plus tôt les Eagles se qualifieront pour France 2023, mieux ce sera.

S'ils remportent la série de matchs aller et retour contre le Canada, les Eagles affronteront l'Uruguay deux week-ends de suite au début du mois d'octobre pour obtenir le droit de participer à la RWC 2023 en tant que Amériques 1.

« C'est crucial pour nous. Si vous pouvez y parvenir plus tôt, c'est préférable pour le financement des stages de préparation et passer du temps ensemble en stage est la chose la plus importante en termes de préparation », dit-il.

Une opposition de qualité

Cam Dolan est le seul joueur de l'équipe des Eagles à avoir atteint le cap des 50 sélections. Bryce Campbell, le capitaine de l'équipe lors de la récente mini-tournée en Angleterre et en Irlande, est le deuxième joueur le plus capé avec 34 sélections.

Les Eagles ont été battus lors des deux rencontres face à l'Angleterre (43-29) et l'Irlande (71-10), mais Dolan, l'un des quatre marqueurs d'essais à Twickenham, affirme que le déplacement a été bénéfique à bien des égards.

« C'était génial d'avoir des confrontations comme ça contre des adversaires de cette qualité », souligne-t-il. « Mais c'était difficile, car nous sommes arrivés le dimanche et nous n'avons eu que trois séances d'entraînement avant d'affronter l'Angleterre, puis nous avons dû faire demi-tour très vite pour affronter l'Irlande, ce qui n'était pas gagné d'avance. Mais le fait de se retrouver enfin après presque deux ans d'absence a été formidable pour nous. »

Le match contre l'Angleterre était la première fois que les Eagles jouaient depuis leur défaite contre les Tonga lors de la RWC 2019. Mais ils ont fait fi de leur préparation précipitée et de leur manque de temps de jeu pour produire une performance honorable.

Lors de leurs précédentes visites à Twickenham, les Eagles n'avaient jamais réussi à atteindre les deux chiffres au score lors de matchs internationaux, alors marquer 29 points et marquer quatre essais était un progrès indéniable.

« Je pense que nous avons bien joué », fait remarquer Cam Dolan. « Il y a eu quelques fautes en défense qui ont conduit à quelques essais faciles pour eux, mais être capable de marquer deux essais sur maul contre l'Angleterre est une assez grande réussite pour nous. C'est l'une des choses sur lesquelles nous avons travaillé ces deux dernières années, alors c'est bien de voir que ça a porté ses fruits.

« Nous avons également marqué quelques essais en pleine course, ce qui est vraiment bien. Celui marqué par Christian Dyer était génial. Marquer de 50 mètres était également très bien, surtout avec le peu de temps de préparation que nous avions. »

Un échec cuisant

Lors du match suivant contre l'Irlande, les Eagles ont tenu en échec leurs adversaires mieux classés pendant les 17 premières minutes, mais ils ont ensuite faibli. Les vannes ont lâché lorsque Riekert Hattingh a reçu un carton rouge à la 54e minute, ce qui a conduit l'Irlande à enregistrer un résultat record.

« Les 30 premières minutes ont été excellentes, mais nous avons reçu ce carton rouge qui ne nous a évidemment pas aidés », admet-il.

« Jouer contre eux avec un homme de moins, dans un délai très court, contre des joueurs évoluant en marge de l'équipe première (irlandaise) qui essayaient de prouver leur valeur, c'était très difficile.

« Ils avaient 15 joueurs sur le terrain et ils ont très bien joué contre nous, alors chapeau à eux pour ça.

« Nous n'avons pas fait ce que nous avions prévu de faire et nous avons subi un revers de 70 points. »

Mercredi prochain marquera l'échéance de deux ans avant la Coupe du Monde de Rugby 2023, et la 10e édition du tournoi est de plus en plus présente dans l'esprit des joueurs, des entraîneurs et des supporters.

Cam Dolan n'a jamais été aussi près de disputer un test en France que de l'autre côté de la frontière espagnole, dans la ville basque de Saint-Sébastien, et il adorerait avoir la chance de jouer dans des endroits comme Lille, Nice et Lyon, où se dérouleront les matchs de la poule A de pour Amérique 1.

« Jouer ma troisième Coupe du Monde là-bas serait fantastique, c'est un peu mon objectif », confie Cam Dolan qui aura 33 ans au moment où le tournoi débutera à Paris le 8 septembre 2023.

« Je commence à avoir les dents un peu longues, mais il me reste encore du rugby dans les vieilles jambes. »

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