Seulement sept essais encaissés en 13 tests expliquent en grande partie pourquoi l'Afrique du Sud est actuellement numéro un au classement mondial de World Rugby et en tête du classement du Rugby Championship 2021.

Les intitulés des postes de Rassie Erasmus et Jacques Nienaber ont changé depuis que les Springboks ont soulevé la Webb Ellis Cup pour la troisième fois en novembre 2019, mais les systèmes défensifs mis en place par les deux hommes sont tout aussi efficaces aujourd'hui qu'ils l'étaient alors et ont été affinés au fil du temps.

Les deux hommes se sont connus à l'armée avant de se retrouver dans l'équipe universitaire du Free State, où Nienaber était le kinésithérapeute et Erasmus le capitaine.

Lorsqu'Erasmus a été nommé entraîneur des Cheetahs, il a choisi Nienaber comme préparateur physique, puis entraîneur en charge la défense.

Nienaber a suivi Erasmus aux Stormers ainsi qu'au Munster en Irlande avant qu'ils ne soient à nouveau réunis avec les Springboks en 2018.

DU CŒUR ET DE L'ENGAGEMENT

L'Afrique du Sud est devenue de plus en plus performante sur le plan défensif depuis que Nienaber est passé du poste d'entraîneur de la défense à celui d'entraîneur principal lorsqu'Erasmus est monté en grade pour assumer le rôle de directeur du rugby, après la Coupe du Monde de Rugby 2019.

« Lors de ma dernière année de jeu à la Western Province, Rassie était l'entraîneur et Jacques était l'entraîneur de la défense et c'était la première fois que je voyais des entraîneurs passer autant de temps sur la défense que sur l'attaque », a déclaré l'ancien Springbok AJ Venter.

« Ils avaient toujours une base défensive standard mais, pour chaque équipe, ils pouvaient l'adapter en conséquence. »

La relation entre Venter et Nienaber remonte à 25 ans, à l'époque où le troisième-ligne jouait avec les U21 des Free State Cheetahs et où Nienaber était le kiné.

« Il n'y a personne qui mette plus de cœur et d'engagement que lui. Les heures qu'il y consacre sont tout simplement phénoménales.

« Il est un maître incontesté de l'analyse des équipes et de leur organisation sur le terrain.

« Jacques a une capacité incroyable à imaginer les schémas défensifs et est capable de les communiquer aux joueurs. Il est avec eux sur le terrain, sur la ligne défensive, quand ils s'entraînent. »

UNE ADHÉSION TOTALE

Il faut remonter à la course effrénée de 25 mètres de Scott Barrett lors de la victoire 23-13 de la Nouvelle-Zélande contre l'Afrique du Sud au début de la Coupe du Monde de Rugby 2019 - soit une période de 1 113 minutes ! - pour trouver trace de la dernière fois qu'un joueur a marqué un essai contre les Springboks en portant le ballon sur plus de cinq mètres autrement que dans un maul.

Seuls deux des sept essais concédés pendant cette période ont été marqués par des arrières - Josh Adams (Pays de Galles) et George Bridge (Nouvelle-Zélande).

Comme les British and Irish Lions ne le savent que trop bien depuis leur défaite 2-1 dans la dernière tournée et comme l'Argentine l'a découvert à son tour récemment lors de deux défaites consécutives dans le Rugby Championship, tout essai contre les Springboks doit être gagné de haute lutte.

L'engagement est total, des plus petits joueurs - Cheslin Kolbe et Faf de Klerk - aux grands gaillards comme Eben Etzebeth et Franco Mostert qui lancent les charges lorsque l'adversaire est contraint de reculer.

Là encore, Venter ne se trompe pas sur les responsabilités.

« Vous pouvez être un bon entraîneur tactique et bien comprendre le jeu, mais si vous n'avez pas le respect des joueurs, vous aurez beaucoup de mal à faire les choses correctement », a-t-il déclaré.

« J'ai joué avec Rassie et j'ai été entraîné par lui. Nous avons commencé à jouer ensemble pour le Free State. Rassie est l'un des rares entraîneurs de toute ma carrière qui a la capacité de rendre heureux 30 joueurs dans son équipe. Et Jacques a appris cela de Rassie. »

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