Une rentrée des classes avant l’heure mais avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. 31 joueuses ont repris début août le chemin de l’entraînement à Marcoussis, au centre national du rugby, pour les deux premiers stages de préparation de l’année en vue de préparer la Coupe du Monde de Rugby 2021 qui se jouera en Nouvelle-Zélande du 8 octobre au 12 novembre 2022.

« Nous sommes très heureuses de reprendre d’autant que j’ai l’impression que ça se calme un peu avec ce virus, avec cette pandémie », sourit Annick Hayraud, la manager du XV de France féminin, contente de « pouvoir retrouver les filles, de les voir rejouer au rugby. C’est super quand on se souvient par où on est passé, de la saison dernière qui a été très compliquée, très longue. Là, c’est plus léger. »

Une double confrontation avec les championnes du monde en titre

Le XV de France féminin reprend d’autant plus avec le sourire que le groupe a accueilli à son retour de Tokyo les septistes, toutes fières de montrer la médaille d’argent obtenue de haute lutte face aux redoutables Black Ferns Sevens au terme d’un tournoi réussi aux JO de Tokyo 2020.

« C’est toujours des moments importants et dans notre pratique, ça met toujours du baume au cœur, c’est très valorisant. C’est le rugby avant tout. Ce sont des joueuses qu’on a régulièrement avec nous, qu’on connait depuis des années. C’est une juste récompense qu’elles puissent nous ramener une médaille. Cette médaille, c’est pour tout le rugby français », insiste Annick Hayraud.

Même si aucune Olympienne n’a encore repris le chemin des entraînements, certaines seront invitées à rejoindre le groupe dès le stage de septembre. « Cette médaille est une récompense collective car toutes les joueuses savent quels sacrifices elles ont dû faire et pas depuis deux ou trois mois, depuis des années ! Pour aller chercher une médaille à sept aux Jeux, il ne suffit pas de se préparer quelques mois, voire un an avant », rappelle la manager qui compte retenir une paire de joueuses pour la tournée de novembre.

Le programme des matchs a d’ailleurs été annoncé. Ils seront au nombre de trois et promettent d’être de haute volée : contre l’Afrique du Sud le 6 novembre à Vannes, puis deux fois contre la Nouvelle-Zélande le 13 novembre à Pau et le 20 novembre à Castres.

Ce seront des retrouvailles pour les Bleues face aux Springboks Women qu’elles n’ont plus jouer depuis la Coupe du Monde de Rugby 2014 en France. Ce sera également un bon échauffement en vue de leur rencontre de la poule C à la prochaine Coupe du Monde de Rugby en Nouvelle-Zélande qu’elles ouvriront le 8 octobre 2022 à l’Eden Park à Auckland.

L’impact de la médaille d’argent olympique

« Avoir une telle tournée, ce n’est pas commun ! », avertit Annick Hayraud. « Ça va nous mettre dans le vif du sujet avec un style différent des Anglaises que l’on joue plus régulièrement et que l’on retrouvera pendant le Tournoi des Six Nations. »

Cette belle affiche automnale contre les actuelles championnes du monde a pu être réalisée par opportunisme. « Il y a deux ans nous devions déjà aller en Nouvelle-Zélande et ça n’a pas pu se faire. Alors, lorsqu’on a su qu’elles venaient en Europe avec les garçons, on a tout de suite voulu bénéficier de leur venue et les accueillir », raconte l’ancienne demi d’ouverture et arrière du XV de France.

« C’est vraiment quelque chose de super pour nous mais aussi pour les autres car elles vont jouer les Anglaises. C’est une réelle opportunité de pouvoir jouer ces nations. Si nous avions pu jouer le Canada, nous aurions joué le Canada parce que ce sont des nations importantes et c’est toujours très enrichissant pour l’avenir. »

L’idée est également d’étoffer le groupe au fil des mois avec non seulement l’arrivée de septistes, mais aussi de jeunes recrues du Pole France qui participeront à plusieurs stages. Le staff veut en effet créer « une concurrence saine au niveau des filles afin que chacune puisse tirer l’autre vers l’avant et que tout notre collectif puisse en bénéficier ».

Ce qui bénéficiera à cette équipe, c’est aussi tout ce que représente cette médaille d’argent de l’équipe féminine de rugby à sept qui n’a pas fini d’avoir un impact sur chaque joueuse de rugby en France.

« Ce qui prime, c’est que ça montre bien que le travail paye », analyse Annick Hayraud, elle-même ancienne internationale française entre 2011 et 2014. « Ce sont des joueuses qui ont beaucoup travaillé. Ça fait 10-12 ans que ces joueuses s’entraînent et jouent ensemble. Elles ont eu une expérience collective très importante et il va falloir nous en inspirer. Quand ces filles vont entrer dans le groupe, elles vont apporter de la confiance, de la maîtrise, de l’expérience et ça, c’est important sur les matchs qui vont se jouer à rien. Ces filles-là nous apporterons ce petit plus. »

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Photo : France Rugby