Les Springboks féminines ont entamé depuis quelques jours leur deuxième stage de préparation pour la Coupe du Monde de Rugby 2021, avec un mélange de cadres et de nouvelles recrues dans le groupe de 35 joueuses qui sont rassemblées à Stellenbosch.

Le stage de quinze jours, qui a débuté vendredi, compte un certain nombre de joueuses vedettes de la première et de la deuxième division féminine et six joueuses qui ont participé à la Coupe du Monde de Rugby 2014 en France, à savoir la capitaine et deuxième-ligne Nolusindiso Booi, l’ailier Veroeshka Grain, la demie d'ouverture Zenay Jordaan, la demie de mêlée Tayla Kinsey, la pilier Asithandile Ntoyanto et la talonneuse Thantaswa Macingwane.

Zenay Jordaan a également participé à la Coupe du Monde de Rugby 2010 et avoue que ce serait « vraiment particulier » si elle pouvait participer à une troisième édition, en Nouvelle-Zélande, lors du tournoi qui a été repoussé à l'année prochaine.

Les Springboks féminines affronteront la France lors du match d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby à l'Eden Park d'Auckland le 8 octobre 2022, avant de jouer contre les Fidji (qui feront leurs débuts à ce niveau) au Waitakere Stadium le dimanche 16 octobre, puis l'Angleterre à Whangārei le dimanche 23 octobre, lors des phases de poule.

« C'est une étape importante pour toutes celles qui y vont, surtout pour celles qui n'ont pas encore eu l'occasion de participer à une Coupe du Monde de Rugby », raconte la jeune internationale de 25 ans.

« Je pense que ce serait un grand honneur pour moi de participer à une autre Coupe du Monde à XV. J'ai déjà participé à trois Coupes du Monde de Rugby à Sept, alors en ajouter une troisième à XV à mon palmarès serait vraiment particulier.

« Mais pour moi, c'est l'équipe qui compte. Comme je l'ai déjà dit précédemment, lors des qualifications, je ne quitterais jamais le terrain en sachant que je n'ai pas donné le meilleur de moi-même. Contribuer au succès de l'équipe est le plus important pour moi. »

Une journée qui motive

Zenay Jordaan estime que le fait que la Journée de la femme en Afrique du Sud tombe pendant le stage de préparation tombe à point nommé, ce qui permet aux Springboks féminines de la fêter ensemble.

« C'est un grand jour pour les femmes en Afrique du Sud. C'est bien d'avoir une journée pour célébrer les femmes et ce qu'elles font, quel que soit le secteur dans lequel elles travaillent. Cela nous incite vraiment, en tant que femmes, à donner le meilleur de nous-mêmes et à exceller dans ce que nous faisons.

« Les femmes jouent un rôle important dans toutes les strates de la société et nous sommes toutes très enthousiastes à l'idée de pouvoir fêter ça ensemble au stage, avec l’équipe. »

Une douzaine de nouvelles recrues font également partie du groupe de préparation des Springboks Women, en plus des cadres plus expérimentées dont fait parties Zenay Jordaan. Le réservoir de talents en Afrique du Sud commence à gagner en profondeur avec une structure de clubs plus compétitive et plus robuste qui apporte désormais du sang neuf à l'équipe nationale.

« Nous avons suivi de près les performances des joueuses dans les championnats et nous avons été très impressionnés par la qualité du rugby proposé et par les performances sensationnelles de certaines d’entre elles », a remarqué Stanley Raubenheimer, l'entraîneur de l'équipe féminine d’Afrique du Sud.

« Plusieurs de ces nouvelles recrues ont été régulières depuis le début du championnat et nous sommes impatients de voir comment elles vont se comporter dans l'équipe nationale en vue du tournoi de l'année prochaine. »

Combler l'écart

Zenay Jordaan joue pour les Eastern Province Queens, qui ont terminé à la troisième place de la première division. Elle a constaté qu’il était désormais plus facile de passer le cap entre le rugby provincial et le rugby international sous la direction de Lynne Cantwell, responsable des hautes performances du rugby féminin à SA Rugby.

« Je pense que c’est important de jouer autant de matchs que possible, car c'est là que l'on apprend beaucoup sur le jeu, sur soi-même en tant qu'individu et sur son équipe », confirme la joueuse vedette de l'équipe féminine des Springboks.

« Le rugby féminin en Afrique du Sud est pris en compte, il est en pleine croissance et avance dans la bonne direction, ce qui nous permet de pouvoir combler l'écart avec les meilleures équipes de rugby féminin.

« Nous nous concentrons sur le processus plutôt que sur le résultat pour le moment et nous faisons tout notre possible pour être prêtes à participer à la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande l'année prochaine. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. »

De nouvelles combinaisons sont testées en simulation de match pendant le stage, les Springboks féminines tentant d'intégrer un style de jeu qui les rendra compétitives en Nouvelle-Zélande en octobre prochain.

« Nous aimerions jouer des matches pendant ce stage et, si nous n'affrontons pas d'équipe adverse, au moins nous aurons deux ou trois matchs en interne, peut-être contre des équipes de garçons du Western Cap », espère Lynne Cantwell.

« Les joueuses retourneront ensuite dans leurs provinces et l'intention, par la suite, est de nous rendre au Royaume-Uni en novembre. Nous n'avons pas encore confirmé de calendrier, mais nous espérons disputer quelques tests pour essayer de voir où en est l’équipe en vue de la Coupe du Monde. »

« La flamme brûle toujours »

Depuis qu'elle s'est mise au rugby alors qu'elle était une jeune enfant, Zenay Jordaan a toujours aimé essayer de nouvelles choses.

La demie d’ouverture avait l'habitude de se faufiler par la fenêtre de sa chambre pour s'entraîner alors qu'elle était censée étudier. Aujourd’hui, la jeune femme de 30 ans insiste sur le fait que son enthousiasme est le même aujourd'hui qu'à l'époque.

Née dans une famille de sportifs au l’Est du Cap, en Afrique du Sud, elle se souvient que son père, Wilfred, la réveillait tôt le matin pour regarder les matchs à la télévision. Et aujourd'hui encore, elle ne rate presque jamais un match.

« Je suis scotchée à la télévision chaque fois qu’il y a du rugby. Je le regarde parfois juste pour le plaisir, mais en même temps, j’observe certaines choses et je vois ce que je peux en tirer pour moi-même », sourit-elle. « Je suis toujours aussi amoureuse du rugby et cette flamme brûle encore très fort. »

L'équipe féminine d’Afrique du Sud retenue pour le stage de préparation à la Coupe du Monde de Rugby :

Alichia Arries (ailier, DHL Western Province), Nolusindiso Booi (deuxième-ligne, DHL Western Province), Sanelisiwe Charlie (pilier, EP Queens), Jacomina Cilliers (centre, Leopards), Lusanda Dumke (pilier, Border Ladies), Veroeshka Grain (ailier, DHL Western Province), Lindelwa Gwala (talonneuse, Cell C Sharks Women), Micke Gunter (talonneuse, Cell C Sharks Women), Catharina Jacobs (avant polyvalente, Blue Bulls Women), Libbie Janse van Rensburg (demie d'ouverture, Blue Bulls Women), Zenay Jordaan (demie d'ouverture, EP Queens), Tayla Kinsey (demie de mêlée, Cell C Sharks Women), Nomawethu Mabenge (ailier, EP Queens), Thantaswa Macingwane (talonneuse, Blue Bulls Women), Lerato Makua (deuxième-ligne, Blue Bulls Women), Ayanda Malinga (ailier, Blue Bulls Women), Nompumelelo Mathe (avant polyvalente, Cell C Sharks Women), Monica Mazibukwana (talonneuse, EP Queens), Sinazo Mcatshulwa (troisième-ligne, DHL Western Province), Rights Mkhari (deuxième-ligne, Blue Bulls Women), Zintle Mpupha (centre, DHL Western Province), Simamkele Namba (ailier, DHL Western Province), Ziyanda Ngohlekana (troisième-ligne, SWD), Aphiwe Ngwevu (centre, Boland Dames), Yonela Ngxingolo (pilier, Border Ladies), Asithandile Ntoyanto (pilier, Border Ladies), Amahle Nyoba (pilier, EP Queens), Rumandi Potgieter (demie de mêlée, Blue Bulls Women), Chumisa Qawe (centre, DHL Western Province), Donelle Snyders (arrière, DHL Western Province), Sizophila Solontsi (troisième-ligne, Cell C Sharks Women), Buhlebethu Sonamzi (talonneuse, EP Queens), Bernice Strydom (deuxième-ligne, Boland Dames), Unam Tose (demie de mêlée, Border Ladies), Eloise Webb (arrière, Boland Dames).

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