En tant qu'ancienne coureuse du 110 mètres, Aggie Poon avait la vitesse et les pieds rapides qu’il fallait pour jouer à l'aile ou au poste d'arrière dans le rugby.

Cependant, une blessure au ménisque du genou gauche a été un obstacle physique que Poon n'a pas pu surmonter et elle a dû prendre sa retraite en 2017, à 27 ans seulement, avec 13 sélections à son actif.

Après avoir débuté à l'âge de 20 ans, elle a participé à la Coupe du Monde de Rugby 2017 et à trois éditions des Asian Games. Elle a également été élue Joueuse de Rugby à Sept de l’Année à Hongkong en 2016.

Aggie a été cadre de l'équipe féminine de Hongkong, que ce soit dans son format à VII ou à XV, et avait la réputation d'être une finisseuse hors pair jusqu'à ce qu'elle doive prendre une décision sur ce qu'elle allait faire à la suite de sa carrière de joueuse.

Mais plutôt que de quitter le rugby complètement, elle a utilisé ses connaissances en matière de fitness et de préparation physique pour remettre son genou en état et se lancer dans une carrière d'arbitre.

« Certains de mes amis m'ont demandé pourquoi je ne m'étais pas lancée dans l'entraînement. Ce n'était pas la décision la plus facile à prendre entre devenir entraîneure ou arbitre », admet-elle.

« J'ai choisi la seconde option parce qu'il m'aurait été difficile de trouver un équilibre entre les fonctions d'entraîneure avec mes autres engagements. L'arbitrage s'intégrait mieux dans mon emploi du temps.

« De plus, chaque joueuse de l'équipe a sa propre personnalité et ses propres forces et en tant qu'entraîneure, cela aurait demander beaucoup d'efforts de concevoir un programme qui s'adresse à chaque membre de l'équipe.

« En tant qu'arbitre, mon problème est de bien me préparer et d'être meilleure. Je ne peux pas rejeter la faute sur d'autres personnes. »

Avaler le guide des règles

Aggie Poon n’a pas honte d'admettre qu'elle ne maîtrisait pas toutes les règles du rugby lorsqu'elle jouait et continue de s'efforcer de s'améliorer.

« J'ai pensé que l'arbitrage pouvait enrichir ma compréhension des règles tout en me permettant d'acquérir une nouvelle compétence. Je connaissais probablement 60 % des règles lorsque je jouais », avoue-t-elle en toute franchise.

« L'arbitrage de la mêlée et de la touche par exemple est plus difficile que je ne le pensais, car les positions que j'occupais étaient celles d'ailier et d'arrière au lieu de celles de demi de mêlée ou d'avant.

« Vous n’arrêtez jamais d'apprendre ; vous devez toujours essayer de comprendre les règles du jeu, sinon vous en paierez le prix. Lorsque vous en saurez plus et que vous apprendrez davantage, vous gagnerez encore plus en confiance sur le terrain.

« J'espère aider les joueuses à mieux connaître les règles également, car avoir une meilleure compréhension du fonctionnement du rugby les aidera à améliorer de manière automatique leurs performances. »

Aggie Poon a intégré le groupe d'arbitres d'Asia Rugby cette année. Auparavant, la jeune femme de 31 ans faisait partie de l'équipe féminine de Hongkong qui a participé au repêchage de Rio 2016, mais qui n'a pas réussi à se qualifier pour le grand événement.

Tokyo est arrivé trop tôt dans son développement d'arbitre - elle n'est officielle de match que depuis près de trois ans - mais Paris 2024 est un objectif réaliste.

« J'ai pour objectif d'arbitrer les Jeux olympiques et les épreuves au niveau mondial. C'est un objectif à long terme, et je me prépare en conséquence », dit-elle.

« J'ai été inspirée par Gabriel Lee et Matthew Rodden, car ce sont les deux arbitres qui ont représenté Hongkong au niveau international. Je sais que c'est un objectif ambitieux, mais je fais de mon mieux pour y parvenir. »

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