L'Afrique du Sud prouve qu'elle est capable de « montrer le chemin » dans son approche féminine dans le rugby, selon Vanessa Doble, membre du Conseil de World Rugby.

En tant que responsable des règles et de la conformité à SA Rugby, Vanessa Doble a joué un rôle important dans les efforts de la fédération pour promouvoir la diversité des genres dans le rugby en Afrique du Sud.

Au mois de mai 2021, les fédérations membres du pays ont validé deux amendements constitutionnels qui garantiront la représentation des femmes au Conseil d’administration et au Conseil exécutif de la fédération.

Cette décision, soutenue par le président de SA Rugby Mark Alexander et par le directeur général Jurie Roux, intervient à un moment où la fédération a fait de la participation des femmes une priorité stratégique.

A ce titre, l'ancienne capitaine de l'Irlande, Lynne Cantwell, a été recrutée en tant que responsable de la haute performance pour le rugby féminin. Dans le même temps, il a été officialisé que les matchs de la première division féminine 2021 seront diffusés en direct à la télévision par SuperSport.

« Je suis très fière des réalisations et des progrès que nous avons réalisés », sourit Vanessa Doble auprès de World Rugby.

« Faire venir Lynne a été une décision nécessaire, intentionnelle et stratégique. Nous souhaitions recruter une personne avec ses compétences, ses connaissances, son expérience pour venir nous conseiller, nous soutenir et conduire ce programme.

« Les interventions que nous réalisons à propos du leadership et les études qui se déroulent dans ce domaine, soulèvent des questions qui commencent à être posées dans toutes nos fédérations : ‘quelle est la place des femmes dans nos organisations ?’

« Nous y prêtons continuellement attention, nous nous concentrons sur ces questions et de cette façon nous avançons et je suis très fière de travailler de cette façon à SA Rugby.

« Nous ne sommes plus seulement des suiveurs, mais nous montrons en fait la voie dans la façon dont nous abordons le rugby féminin et comment nous y mobilisons des ressources.

« Nous respectons ainsi l'engagement que nous avons pris envers les Sud-Africains. Je pense que ça va être phénoménal. Les études nous confirment que nous devons voir plus de femmes occuper ces postes afin qu'elles puissent être des modèles pour d'autres femmes. »

Des règles strictes en termes de représentation féminine

À la suite des réformes constitutionnelles, chacune des fédérations membres de SA Rugby devra intégrer au moins une femme dans sa délégation de trois personnes aux réunions du Conseil d’administration.

Le comité exécutif de 14 membres, qui ne compte actuellement qu’une seule femme, devra en compter au minimum trois entre 2021 et 2025.

« Notre engagement visant à améliorer la vie des femmes et à leur proposer des opportunités pour occuper des postes de direction nous obligeait à revoir complètement notre constitution, à réformer nos structures de direction où les décisions sont prises, mais aussi à essayer de comprendre pourquoi nous n'avions pas suffisamment de femmes représentées dans ces structures », explique Vanessa Doble.

« Avec Mark et Jurie, il y a une intention très claire sur la façon d’arriver à l'équilibre entre les sexes dans toutes nos structures de leadership. »

Vanessa Doble ajoute que SA Rugby est ouvert au recrutement de femmes venant d'autres disciplines sportives et d’autres secteurs pour occuper ces postes à pourvoir.

Parallèlement à ces récentes réformes, Doble et la fédération envisagent aussi de mettre en œuvre un programme d'initiatives pour identifier les dirigeantes de demain et leur donner les clés afin de se perfectionner dans l’environnement du rugby.

« Nous allons développer un creuset de femmes leaders qui pourront assumer ces fonctions au sein de leurs structures. Selon moi, il y a deux volets distincts dans cette stratégie », précise Vanessa Doble.

« La question principale est, avons-nous besoin d'avoir des femmes qui connaissent et comprennent impérativement le rugby pour occuper des postes de direction ?

« Ensuite, au-delà de cela, nous recherchons également des femmes qui n’évoluent pas nécessairement dans notre environnement mais qui ont une connaissance et une expérience immenses susceptibles d’accompagner le travail que nous essayons de réaliser et la direction que nous voulons prendre. »

Une avancée grâce à la bourse de leadership

Le travail effectué pour dénicher ces futures dirigeantes au sein du rugby a pris forme grâce à la bourse d'études de World Rugby octroyée à Vanessa Doble.

La Sud-Africaine a été retenue dans la promo 2020 et a utilisé sa bourse pour étudier en vue d'une maîtrise à l'Université de Cambridge.

Sa thèse, qui doit être achevée en juillet, était initialement axée sur les violences sexistes, mais a été élargie pour étudier comment le sport pouvait être utilisé comme un outil pour donner plus d’autonomie aux femmes.

« Grâce à la bourse que j'ai obtenue par World Rugby et à mes études à Cambridge, j'ai développé une initiative autour des femmes dans le sport » détaille Vanessa Doble.

« L’idée est de constituer un bon creuset de dirigeantes au sein de l'organisation en prenant en compte tous les domaines. Il s’agit donc de travailler sur le parrainage, le coaching, l'éducation, la construction de la confiance et l’intégration.

« C'est un projet qui a été approuvé par le Conseil exécutif de SA Rugby et que nous déployons maintenant au sein de l'organisation.

« Cette initiative à destination des femmes dans le sport nous permet de repérer tout ce dont elles ont besoin pour avancer et s’affirmer.

« Tout cela pour que d'ici 2025 les nouvelles membres qui entreront au Conseil d’administration soient issues des fédérations elles-mêmes. C’est pourquoi ce groupe sera constitué en lien avec les autres fédérations. »

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