Les espoirs olympiques africains ont été mis à l'épreuve sur et en dehors du terrain au cours des dernières semaines avec les stages Rugby Africa Solidarity Sevens qui se sont déroulés à Tunis et à Stellenbosch.

Partie intégrante de la campagne #AfricaAsOne de Rugby Afrique, ces stages rassemblaient des équipes masculines et féminines du continent qui se sont soit qualifiées pour Tokyo 2020, soit qui doivent participer au tournoi de repêchage olympique du mois prochain à Monaco.

Le stage féminin s’est déroulé du 29 avril au 9 mai à Tunis et a réuni la Tunisie, Madagascar et le Kenya. Le stage des garçons a eu lieu quant à lui du 6 au 16 mai avec deux équipes de l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ouganda, le Zimbabwe et une équipe de la Stellenbosch Academy of Sport.

Selon le manager de haut niveau des Springbok Sevens, Marius Schoeman, le stage compétitif représentait un point de départ idéal sur la route de Tokyo.

« C'était fantastique, pas seulement pour nous mais pour toutes les équipes, juste de se retrouver à nouveau sur le terrain et d'avoir une opposition de qualité », a-t-il partagé à World Rugby.

« L'essentiel pour nous était juste d'être de retour sur le terrain parce que nous avons raté le tournoi en Espagne et celui de Dubaï après ça. Donc, c'était en fait notre première sortie, juste pour tester les joueurs. Nous avons des joueurs qui reviennent du XV, des joueurs comme Ruhan Nel, qui vient de nous rejoindre. Donc, c'était utile de tester un peu les gars. »

Une coopération historique

Bien qu’ils n’aient pas pu envoyer d’équipes au Madrid Sevens en février ou à l’International Sevens de Dubaï le mois dernier, les joueurs de l’Afrique du Sud se sont vite remis dans le bain à Stellenbosch.

L’Afrique du Sud 1 n’a perdu qu’un match au cours des deux week-ends - contre l’Afrique du Sud 2 - tandis que les deux défaites de Afrique du Sud 2 sont survenues face au Kenya.

Les Springbok Sevens ont également terminé le stage en force, battant le Zimbabwe 36-0 avant de repartir avec une victoire 31-5 contre le Kenya.

« C’est tout ce qui compte », indique Marius Schoeman. « Beaucoup d'équipes ont eu l'occasion de revenir sur le terrain à Madrid et à Dubaï, donc nous étions un peu en retard sur ce plan-là.

« Alors, quand le Solidarity Sevens est arrivé, nous étions vraiment très heureux. Je pense que Neil [Powell], l’entraîneur, était satisfait de pouvoir tester certains des joueurs parce que, comme tous les autres pays, nous devons sélectionner nos équipes olympiques finales, et c'est une excellente occasion de prendre ces stages comme des tests avant les Jeux olympiques. »

Pour les joueuses tunisiennes et malgaches, ainsi que pour les joueurs de l’Ouganda et du Zimbabwe, les stages de solidarité à sept ont donné un temps de préparation essentiel en vue du prochain tournoi de repêchage olympique à Monaco.

L'entraîneur de l’Ouganda Tolbert Onyango avait pu emmener son équipe à Dubaï en avril, mais il s'est félicité de l'opportunité de tester son équipe contre les meilleures équipes africaines au moment de se préparer pour Monaco.

« C'est un moment historique pour l'Ouganda et pour les équipes africaines », assure-t-il. « C'est la première fois que nous nous réunissons pour une cause commune. Grâce à ça, en Ouganda, au Zimbabwe, en Afrique du Sud et au Kenya, les sept meilleures équipes travaillent ensemble pour une cause commune - c'était donc très bien de ce point de vue.

« Du point de vue de la compétition, c'est également bon pour l'Ouganda. Nous avons pu faire face à des oppositions différentes de toutes les équipes présentes, certaines très rapides, d'autres très physiques. Donc, c'était bien de nous challenger de différentes manières. »

Un super environnement

Ce n'est pas seulement sur le terrain que les équipes se sont rassemblées. Tant à Tunis qu'à Stellenbosch, Rugby Afrique avait en effet organisé des réunions et des entretiens pour les entraîneurs, mais aussi des formations qualifiantes par World Rugby.

« Tout l’environnement du stage était super », reconnaît l’entraîneur de l’équipe de rugby à sept du Kenya, Innocent Simiyu.

« C'était l'un des meilleurs stages auxquels j'ai jamais participé, en ce qui concerne les activités qui se déroulaient également en dehors du terrain. Nos joueurs ont réussi à faire du coaching de niveau 1, notre équipe de direction a réussi à faire du coaching de niveau 2.

« Ensuite, nous avons participé à des ateliers sur le leadership, sur l'analyse et les attentes du rugby, grâce à Neil Powell. Et nous avons également eu une conférence sur la partie psychologique du rugby par le Dr Ross Tucker, ce qui était très inspirant. »

Innocent Simiyu souhaiterait même que ces stages deviennent un événement récurrent chaque année. « L'Afrique du Sud est un grand frère et il y a beaucoup à apprendre d'eux et aussi pour eux à apprendre de nous, et nous pour apprendre des autres pays africains. C’est pour cela que je pense que pour nous, si cela pouvait être organisé une fois par an, cela pourrait être un très gros coup de pouce pour l'Afrique », dit-il.

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