Il y aura une prochaine fois et ce sera vendredi 30 avril à 21h au Stadium à Villeneuve d’Ascq. Ce sera alors le 49e Crunch de l’histoire entre la France et l’Angleterre et celui-ci aura une nouvelle saveur… celle de la revanche.

Car la finale perdue du Tournoi des Six Nations féminin 2021 laisse un goût amer aux tricolores. « Il y avait un coup à jouer, c’est passé à rien », rappelle Laura Di Muzio, consultante en rugby féminin. « Avec un 0-0 à la 39e, ça montre la bataille féroce. Les Françaises avaient la victoire au bout des doigts. »

Un essai de Poppy Cleall transformé par Emily Scarratt juste avant la pause a rassuré les Anglaises au Twickenham Stoop, laissant aux Françaises un espoir d’inverser le score en seconde période. Même si elles ont défendu becs et ongles leur ligne pendant les 40 minutes restantes, que Caroline Drouin a réussi deux pénalités (et en a manqué deux, soit autant que Scarratt), les Françaises ont dû s’incliner une fois encore, 6-10.

« C’était un match d’une qualité exceptionnelle ; j’ai pris un plaisir terrible à le commenter », assure Laura Di Muzio qui assurait les commentaires au côté Jean Abeilhou sur France 2, rassemblant 1,2 million de téléspectateurs (avec une pointe à 1,7 million), soit le double de l’audimat sur la BBC Two au Royaume-Uni.

Passer si proche de la victoire…

La France n’a pas arrêté, cumulant 169 plaquages (dont 13 seulement ont été ratés) contre 98 pour les Anglaises, grattant 14 ballons (contre 8 pour les Anglaises). Elles ont fait honneur à leur plan de jeu qui était de jouer, jouer, jouer.

« Elles ne savaient plus quoi faire, elles cafouillaient leur projet de jeu qui est normalement millimétré. Elles savent ce qu’il faut faire dans n’importe quelle zone et là, elles ont fait tomber des ballons. On les a fait chier, c’était cool », soufflait la pilier Rose Bernadou (photo) à la fin de la rencontre, satisfaite de son engagement dans la rencontre avec ses 17 plaquages réussis, soit un de moins que Marjorie Mayans.

« Est-ce qu’on les a fait beaucoup déjouer ? Sans doute car je n’ose pas imaginer que les Anglaises étaient à côté », analyse Laura Di Muzio. « Bien entendu les Françaises sont déçues et même si elles sont contentes de leur performance, le but d’un tel match c’est de gagner. Compétitives comme elles sont, c’est le genre de match que tu n’as pas envie de perdre.

« Passer si proche de la victoire, on va chercher la revanche. Elles ont mis un tel état d’esprit et un tel mental dans ce match qu’elles ne vont pas baisser les bras pour le prochain. D’autant que ce sera le dernier avant un bon moment. Vendredi, elles vont tout donner. »

Des jalons pour la RWC en Nouvelle-Zélande

A ce propos, l’arrière Jessy Trémoulière prévient : « ce match de vendredi ne sera pas un match amical, ce sera un test-match ! Le risque était de faire une contre-performance, mais au final, ça reste les Anglaises ! »

Pour Laura, outre les cadres qui restent des valeurs sûres, deux joueuses sont vraiment sorties du lot sur cette campagne. D’abord la deuxième-ligne de Bobigny Madoussou Fall (9 sélections). « Quel Tournoi ! Elle est montée en puissance de match en match, aussi bien offensivement que défensivement. Elle a été très bien utilisée. »

Et l’arrière de Chilly-Mazarin Emilie Boulard (3 sélections), même si elle a été moins en vue car moins de ballon sur la finale. « Elle était inconnue il y a encore un mois et là c’est une véritable découverte. Elle a montré un potentiel à façonner pour la prochaine Coupe du Monde de Rugby. On ne la connaissait pas à ce niveau », constate Laura.

Pour le prochain Crunch vendredi 30 avril au Stadium à Villeneuve d’Ascq, plusieurs joueuses de la finale seront absentes. Cyrielle Banet, (18 sélections), Lénaïg Corson (31 sélections), Marjorie Mayans (45 sélections) et Emeline Gros (11 sélections) sont forfaits.

Par ailleurs, Caroline Drouin (18 sélections), Carla Neisen (21 sélections) et Jade Ulutule (18 sélections) rejoignent le groupe de France 7 Féminin pour préparer le Tournoi de Qualification Olympique prévu le 19/20 juin à Monaco.

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