La directrice générale de la Fédération de rugby du Laos (LRF), Viengsamai Souksavanh, affirme qu'elle a la responsabilité de « favoriser l’environnement » pour les filles et les femmes qui souhaitent jouer au rugby à l’avenir.
Viengsamai Souksavanh, qui a obtenu une bourse de leadership de la part de World Rugby en 2020, a organisé un rendez-vous à Vientiane le mois dernier qui a réuni 17 Inarrêtables du Laos « pour une journée d’ateliers de développement du leadership et pour constituer un réseau ».
La directrice générale de Lao Rugby a organisé cette journée qui a coïncidé avec la Journée internationale des droits de la femme, à la suite du succès de la campagne d'Asia Rugby, et comme un moyen de souligner la popularité du rugby féminin au Laos, où plus de 50% des joueurs et des entraîneurs sont des féminines.
Plus de 50 femmes ont candidaté pour devenir les Inarrêtables de Lao Rugby et 17 d’entre elles ont été retenues, chargées de porter la parole du leadership féminin dans tous les secteurs de la vie au Laos.
« Je connaissais toutes les filles qui étaient candidates avant qu’elles se rassemblent pour l’atelier » explique Viengsamai Souksavanh à World Rugby.
« J'ai eu la chance de les entendre parler des vrais défis et des obstacles auxquels elles étaient confrontées et comment elles pouvaient les surmonter, mais aussi ce qui pourrait les encourager et les motiver. J’ai vraiment ressenti de la fierté de pouvoir entendre ces histoires et faire en sorte que tout le monde dans la salle puisse échanger sur ses propres expériences. »
SURMONTER LES DÉFIS
Parmi les sujets évoqués lors de cet atelier, il s’agissait notamment de savoir et de comprendre si et pourquoi certaines de ces 17 ambassadrices avaient un jour pu être découragées de jouer au rugby du fait des barrières qui pouvaient se dresser face à elles.
« Nous étions dans la pièce ensemble et nous avons commencé à échanger. Oui on était 17 ici, mais pour chacune d’entre nous, il y avait au moins une dizaine de filles qui avaient commencé à jouer en même temps que nous et qui avaient été obligées d’arrêter.
« Elles ne pouvaient pas aller aussi loin que nous parce que les barrières étaient trop hautes à franchir. On s’est dit qu’on avait une responsabilité pour favoriser l’environnement pour faire en sorte qu’il y ait plus de femmes et de filles qui puissent jouer à l’avenir.
« Nous devons essayer d'agir pour faire tomber les barrières et faciliter les choses, améliorer l'environnement à l'avenir afin que les filles et les femmes qui évoluent dans la prochaine génération ne soient pas confrontées à autant d'obstacles. »
CRÉER DES MODÈLES
Viengsamai Souksavanh s’évertue à rendre le rugby plus accessible à tous au Laos, que ce soit pour les hommes, les femmes, les valides ou les handicapés. Elle estime que des modèles - telles que ces 17 inarrêtables - ne peuvent que l’aider dans cette mission.
« Nous avons pensé à ce qui pourrait aider tout un chacun à franchir les obstacles, quels étaient les facteurs de motivation ou les catalyseurs qui pourraient les aider à lever ces freins », relève la directrice générale de la fédération.
« On s’est aperçu que ce qui les avaient permis de tenir et de s’accrocher était les modèles et les mentors qu’elles avaient eu la chance de croiser à un moment donné de leur parcours. Ce sont ces figures qui les ont aidées à ne pas baisser les bras et à surmonter les difficultés, à s’affirmer dans leur vie.
« En entendant parler de tous ces facteurs de motivation, je me suis alors dit que nous devions agir davantage en tant que fédération pour nous assurer de donner les possibilités et la motivation aux filles et aux femmes afin qu’elles puissent surmonter les obstacles ou même inspirer d'autres filles et femmes pour surmonter ces obstacles également.
« Quand j'ai commencé, il n'y avait pas autant de filles et de femmes pour m'inspirer. Il y en avait quelques-unes importantes, mais il n'y en avait pas assez, c'est pourquoi je veux m'assurer qu'il y en a beaucoup d'autres qui puissent continuer à aider les gens. »