Les 14 derniers mois ont été difficiles pour tout le monde - et les Scotland Women l'ont vivement ressenti. Leur match du Tournoi des Six Nations féminin 2020 en Italie a été l'un des premiers grands événements sportifs reportés en raison de la propagation du Covid-19. Plus tard, les joueuses ont dû encaisser la déception des reports ultérieurs.

Helen Nelson, aussi à l'aise à l’ouverture qu’au centre, a hâte de revenir sur le terrain et de porter à nouveau le chardon. « Nous sommes prêtes à repartir », dit-elle tout de go dans un entretien à World Rugby.

« Ça fait un moment que le Six Nations [qui était initialement prévu pour coïncider avec le Tournoi Hommes] est reporté. Nous étions définitivement prêtes, donc l'excitation n’a fait que monter depuis. »

La joueuse de 26 ans est l’une des cinq joueuses de Loughborough Lightning retenues dans l’équipe de Bryan Easson pour le Tournoi. Elle ne sort pas d’une année vierge puisqu’elle a eu la chance de jouer sur le Premier 15s cette saison, juste avant le Tournoi.

« C'était génial », assure-t-elle. « Nous avons vraiment eu de la chance que Scottish Rugby nous ait vraiment soutenues et nous ait donné beaucoup de temps en stage de préparation, ce qui fait que nous avons été ensemble pendant environ un mois au début de l’année pour préparer le Six Nations. Je pense que nous arrivons dans de bonnes conditions.

« Ceci dit, même si les filles qui sont ici en Écosse n'ont pas disputé de match, elles ont pu s’entraîner deux ou trois fois par semaine, donc elles sont également dans une bonne forme. C’est juste très stimulant de pouvoir se réunir et d’enfin pouvoir jouer samedi. »

Construire sur la confiance

Le début du Tournoi à Doncaster sera le premier match de l'Écosse depuis leur match nul 13-13 avec la France en clôture du Six Nations 2020.

« Je pense que nous tirons beaucoup de confiance de ce match », estime Helen Nelson. « Nous sommes la même équipe de base depuis trois ou quatre ans maintenant et nous avons toujours su que nous avions la capacité de défier ces équipes de classe mondiale comme la France et l'Angleterre. Même si nous avons peut-être flanché dans les 20 ou 30 dernières minutes, et que certains aspects nous ont manqué.

« Pour autant, c'était une performance complète de 80 minutes contre la France, donc nous devons construire dessus et nous convaincre qu’on peut y arriver. D’autant que nous aurons une équipe très ressemblante. Nous avons eu quelques blessures et quelques nouveaux visages sont arrivés, alors j'espère que nous pourrons continuer à construire. »

La capitaine Rachel Malcolm a parlé du fait que l'Écosse était peut-être découragée par la perspective d'affronter l'Angleterre pour la première fois les années précédentes, mais pas cette fois-ci. Un état d’esprit qui reflète la nouvelle approche de l'entraîneur Bryan Easson garantissant que les joueuses se concentrent désormais sur leur propre jeu et ne se focalisent plus sur l’adversaire.

« Je ne suis pas découragée, je suis au contraire très excitée par cette opportunité », assure Helen Nelson. « Je pense que la pression est sur elles, pas sur nous, ce qui va nous permettre de nous concentrer sur notre jeu. Par le passé, je pense que nous avons trop mis l’accent sur elles. Là au contraire, nous nous sommes concentrées sur nous-mêmes et nous avons vraiment hâte d’être à samedi. »

Nouveau format, nouveau tournoi, nouveau départ

Le Six Nations féminin adopte un nouveau format cette année, chaque équipe disputant deux matchs en trois week-ends, avant que les six équipes ne s'affrontent lors d'un week-end de finales le 24 avril.

Helen Nelson pense d’ailleurs qu’un tournoi féminin dans une fenêtre autonome est un pas dans la bonne direction. « Je pense que cela nous apporte beaucoup plus d’exposition médiatique et que l’accent est uniquement mis sur le tournoi féminin », dit-elle.

« Déjà sur le stage de préparation, nous avons eu plus de caméras et il y avait beaucoup plus d'enthousiasme à ce sujet. Donc en ce qui nous concerne, ce nouveau format nous va très bien. »

Tournée vers l’avenir, Helen Nelson est également enthousiasmée par l’annonce faite par World Rugby du lancement du WXV, un nouveau tournoi mondial qui devrait débuter en 2023.

« Ça, c’est vraiment excitant et cela nous donne l’opportunité de jouer des équipes que nous ne jouerions peut-être qu’une fois tous les quatre ans. Donc, rien que de ce point de vue-là, disputer de telles rencontres une fois par an serait énorme.

« Je pense que ça met aussi davantage l'accent sur le Six Nations parce que c'est ainsi que vous vous qualifierez pour chaque niveau, donc ça ajoute un peu plus d’enjeu au Six Nations, ce qui est très bien. Cette opportunité de jouer des équipes comme la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis est idéal pour le rugby féminin. »

Pour le moment cependant, tous les regards sont fermement tournés vers le Six Nations féminin, alors que l’Écosse cherche à ancrer son retour parmi les meilleures nations européennes.

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