Plus d'un an s'est écoulé depuis que Naya Tapper et ses coéquipières de la Team USA ont pu se dresser contre des adversaires d'autres pays dans l'arène du rugby à sept à cause de la pandémie de coronavirus. Mais la longue attente touche à sa fin ce week-end et le suivant à Madrid.

Les US Women’s Sevens Eagles sont l’une des six équipes qui participeront à deux tournois consécutifs dans la capitale espagnole, ce qui constituera un entraînement important avant leur participation aux Jeux olympiques de Tokyo.

Naya Tapper a conscience de la chance de mettre en pratique tout le travail qui a été mené ces derniers mois en coulisses.

« Nous nous sommes beaucoup entraînées chez nous, nous avons eu la chance de pouvoir le faire et nous sommes très excitées d'être ici et de jouer enfin contre des personnes autres que des membres de notre équipe », explique-t-elle à World Rugby.

« Je pense qu'il est important de nous prouver que la connexion entre nous est réellement là. C'est beaucoup plus facile de l'avoir lorsque vous jouez contre des gens avec qui vous êtes tous les jours et dont vous connaissez parfaitement la façon de jouer.

« Ce sera extra de se retrouver enfin dans un vrai environnement de compétition et de tester certaines des choses sur lesquelles nous avons travaillé pendant cette longue pause et de savoir si elles fonctionnent réellement, ou au contraire si nous devons les revoir, redéfinir nos plans de jeu et changer certaines choses.

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« Je pense qu'avec ce premier tournoi, ce sera la chose la plus importante : savoir si ce sur quoi nous avons travaillé est pertinent ou si nous devons commencer à nous concentrer sur d’autres choses de sorte que, lorsque nous arriverons aux Jeux olympiques, nous soyons là où nous devrons être pour ramener la médaille d'or à la maison. »

Des arrivées intéressantes

La forme physique et la défense ont été deux des principaux domaines de travail pour une équipe qui s'est qualifiée pour Tokyo en raison d'une excellente deuxième place sur le HSBC World Rugby Sevens Series 2019.

Les États-Unis ont terminé cette série en s'imposant à Biarritz et ont maintenu leur position la saison suivante avec une victoire finale de Cup à domicile à Glendale. Mais la dernière fois que les Américaines se sont retrouvées sur le terrain avant d'être mises à l'arrêt, c'était à Sydney, le premier week-end de février 2020.

Depuis lors, de nouveaux visages ont fait leur apparition dans l'équipe et Naya Tapper, qui fait partie des cadres des Eagles depuis six ans, aussi bien à XV qu'à 7, a hâte de les voir en compétition.

« Il y a effectivement beaucoup de nouveaux visages dans l'équipe, donc je suis très excitée pour elles aussi », sourit la Californienne. « Sui A’au est très forte et très dure au contact ; elle est avec nous depuis quelques mois et elle se débrouille très bien à l’entraînement. Ce sera intéressant de voir ce qu’elle fait en compétition.

« Il y a Nia Toliver aussi ; elle est ailier et pilier pour nous. Elle a joué un peu au Japon, mais c’est une sportive américaine, super forte et super rapide et je suis vraiment très intéressée de la voir déchirer le terrain. »

Alors que les tournois de Madrid fournissent aux États-Unis un moyen de se préparer pour Tokyo 2020, Naya Tapper assure qu'elles feront tout leur possible pour gagner aussi.

« C’est notre objectif, à 100%. C’est d'ailleurs notre objectif dans tous les tournois auxquels nous participons. Qu'il s'agisse d'un tournoi sur invitation ou des Jeux olympiques, nous voulons rentrer chez nous avec la médaille d'or », insiste-t-elle. « Si nous gagnons, on sera rassurée de voir que le travail que nous faisons en coulisses porte ses fruits. »

Compte tenu de la proximité des équipes au classement lorsque le HSBC World Rugby Sevens Series 2020 a été interrompu, la France et la Russie seront probablement leurs adversaires les plus coriaces. Les États-Unis occupaient alors la cinquième place du circuit, encadrés par la France devant et la Russie derrière.

« C'est probablement ce que diraient les commentateurs, mais on ne sait jamais vraiment, surtout après ne pas avoir joué pendant si longtemps », suggère Naya. « Je suis du genre à prendre les choses comme elles viennent. On ne peut jamais être sûre à 100% ; on veut toujours être au top. »

Dans les pas d'Usain Bolt

Pour Naya Tapper, la chance de participer aux Jeux olympiques de Tokyo est quelque chose à laquelle elle pense et pour lequel elle s'entraîne depuis qu'elle a raté les Jeux de Rio.

L’ancienne sprinteuse a grandi en regardant la plus grande messe du sport au monde chez sa grand-mère jamaïcaine en Caroline du Sud. Et aujourd'hui encore elle ne cache pas qu'elle était émerveillée par Usain Bolt.

« Il a certainement été une inspiration pour moi en ce qui concerne les Jeux olympiques. Il est rapide comme l'éclair et semble tellement confiant sur ses performances ; c'est ce que j'adore chez lui », reconnaît Naya, 26 ans aujourd'hui, qui a grandi en Caroline du Nord.

« Pour moi, m'ayant trouvée dans cette équipe quand elles sont allées aux Jeux olympiques sans pouvoir y participer, ça a été un objectif très important pour moi d'être sélectionnée dans ce groupe, puis de faire partie de celles qui ramèneront la médaille d'or à la maison.

« Dans l'absolu, participer aux Jeux olympiques est quelque chose de rare. Peu de gens peuvent s'en prévaloir et encore moins dire qu'ils ont réellement participé aux Jeux olympiques. C'est pour ça que je pense que je serais très fière d'y être, pour moi, mais aussi pour ma famille et mes amis ! »

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