Face à des équipes qui sont plus souvent habituées aux premières places du classement mondial World Rugby, la Géorgie espère profiter pleinement de la Coupe d'Automne des Nations.

L'invitation de participer à cette toute nouvelle compétition a été faite à la Géorgie après le forfait du Japon du fait des restrictions de déplacement. Une solide performance au cours du mois qui se déroule fera avancer leur objectif d'affronter plus régulièrement ces équipes du Top 10 mondial.

Les Lelos vont ainsi jouer contre l'Angleterre pour la première fois en dehors d'une Coupe du Monde de Rugby, à Twickenham le samedi 14 novembre. Viendra ensuite la rencontre face au Pays de Galles une semaine plus tard, puis un déplacement à Dublin pour jouer l'Irlande le 29 novembre. Un quatrième match les attend dans la première semaine de décembre contre un adversaire qui sera déterminé en fonction des résultats de l'autre poule.

Élever le niveau

La Géorgie changerait de dimension si elle remportait une victoire contre une équipe de sa poule étant donné qu'une telle occasion ne s'est jamais produite par le passé. La Géorgie s'est déjà inclinée quatre fois devant l'Irlande et deux fois contre l'Angleterre et le Pays de Galles. Néanmoins, en deux occasions ils ont été proches de créer une belle surprise.

A la Coupe du Monde de Rugby 2007 par exemple, l'Irlande a été soulagée de s'en sortir par une victoire à Bordeaux, 14-10. Et en novembre 2018, les Lelos ont fait peur aux Gallois à Cardiff pour finalement s'incliner 13-6.

A l'inverse, l'Angleterre a largement dominé la Géorgie 84-6 en 2003, mais les Lelos se sont moins laissés faire huit ans plus tard à Dunedin lorsqu'ils ont concédé une défaite 41-10.

La défaite 48-7 de la Géorgie contre l’Écosse il y a trois semaines laissait entrevoir une préparation difficile pour la Coupe d'Automne des Nations. Mais avec l'invitation tardive pour remplacer les Brave Blossoms, les Géorgiens ont travaillé dur pour rattraper leur retard et comptent le combler progressivement en avançant ensemble.

Pour plusieurs joueurs, cette rencontre à Murrayfield était en effet une grande première en tant que groupe. Le report de la rencontre de la semaine précédente contre la Russie dans le Rugby Europe Championship 2020 n'a pas non plus aidé à sceller le groupe, mais pour les Lelos, ce n'est pas une excuse.

Changement de cadre

Depuis leur meilleure performance en Coupe du Monde de Rugby en 2015, où ils avaient terminé troisième de leur poule ce qui avait eu pour conséquence de les qualifier direct pour la Coupe du Monde de Rugby suivante au Japon, les Géorgiens donnent l'impression d'être en pleine transition.

Leur coach Milton Haig a cédé sa place à Levan Maisashvili qui s'est offert les services de l'ancien talonneur du XV de France Sébastien Bruno pour s'occuper des avants. Il peut également compter sur deux soutiens de poids avec Calvin Morriss et David Humphreys, en tant que consultants sur la haute performance.

Calvin Morriss était auparavant en charge de la condition physique pour l'Angleterre avant de faire une pige avec GB Cycling tandis que David Humphreys a entraîné son Ulster natal et Gloucester après une éclatante carrière de joueur.

Sur le terrain, la Géorgie a désormais un nouveau capitaine avec Merab Sharikadze au début de cette nouvelle ère pour l'équipe nationale. Pendant très longtemps, ils ont compté sur Mamuka Gorgodze pour être leur porte-bonheur et porte-voix, mais le puissant deuxième ou troisième-ligne (aile ou centre) a raccroché ses crampons au début de l'année. Davit Kacharava et Merab Kvirikashvili ont suivi.

Une nouvelle génération

La bonne nouvelle pour la Géorgie réside dans son pool de jeunes joueurs qui se sont fait les dents sur le Championnat du Monde des Moins de 20 ans. Vasil Lobzhanidze a fait parler de lui lorsqu'il a été le plus jeune joueur à disputer une Coupe du Monde de Rugby en 2015 et compte aujourd'hui 52 sélections. Mais son poste à la mêlée est désormais concurrencé par Gela Aprasidze qui, à 22 ans, est deux ans plus jeune que lui.

Le demi d'ouverture Tedo Abzhandadze n'a pas trop eu l'occasion de briller face à l’Écosse, mais il est sur une pente ascendante. Il a été récemment titulaire pour la première fois avec Brive lors du déplacement à Toulon et a été un soutien précieux à l'essai de son compatriote Otari Giorgadze.

Ce sont les avants qui sont le plus en vue et, dans le championnat français, ils sont tellement précieux qu'on ne peut plus s'en passer. Ainsi, Beka Gorgadze par exemple est à surveiller et pas seulement à cause de la ressemblance à une lettre près dans son nom avec le légendaire Mamuka.

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