Une fois encore, Shaunagh Brown a prouvé le week-end dernier qu'elle était indispensable à l'équipe d'Angleterre. Mais la pilier des Harlequins n'en sera pas entièrement convaincue tant qu'elle n'aura pas la médaille d'or de la Coupe du Monde de Rugby autour du cou.

Remplaçante contre l'Italie à Parme lors de la victoire anglaise 54-0 dimanche 1er novembre, elle a ensuite célébré son deuxième Grand Chelem de suite. Une prouesse pour n'importe quelle joueuse, mais plus encore pour cette trentenaire qui n'a disputé son premier match qu'il y a moins de cinq ans avec le Medway RFC.

Avant cela, Shaunagh Brown avait représenté l'Angleterre au lancer de poids, terminant à la 9e place des Jeux du Commonwealth en 2014. A cette époque, son seul contact avec le rugby était pendant ses entraînements en été.

« Une fois que la saison de rugby était terminée, des joueurs de rugby venaient ici juste pour faire du lancer de poids car ils voulaient faire quelque chose », raconte-t-elle à World Rugby. « J'ai découvert le rugby grâce à ces types-là qui descendaient chaque année parce que ça perturbait mes entraînements. »

En tête de sa liste

John Hillier, entraîneur d'athlétisme, a réussi à convaincre Shaunagh d'essayer le rugby après Glasgow 2014 et ça a été une révélation pour elle. Très vite, elle est devenue internationale dans deux disciplines. Elle a pu mener sa carrière de sportive en travaillant comme ingénieure pour British Gas, puis comme plongeuse et pompier lorsqu'elle s'est consacrée au rugby.

Son contrat à temps plein avec l'Angleterre lui a permis de prendre trois années sabbatiques de ses obligations de soldat du feu avec un seul objectif : remporter la Coupe du Monde de Rugby.

« C'est en tête de ma liste », assure-t-elle. « En ce moment, tout ce que je fais dans la vie n'a qu'un seul but : remporter la Coupe du Monde. Si des fois j'ai un coup de mou, que je traîne les pieds pour aller m'entraîner, alors je pense à la Coupe du Monde.

« Lorsqu'on est à la gym, je me demande toujours si je remets un poids, est-ce que je choisis la facilité... Je veux être championne du monde et c'est pour ça que je fais tous ces efforts. Je fais attention à ce que je bois, à ce que je mange, à ce que je fais quand je sors, quand je reste à la maison... Bref, tout est tourné vers cet objectif. »

Shaunagh Brown confie que revêtir le maillot de l'Angleterre pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 en Nouvelle-Zélande serait « le rêve ultime ». Et elle serait par ailleurs heureuse de montrer qu'il est possible de concourir dans deux compétitions majeures, dans deux disciplines différentes.

« J'ai fait les Championnats du Monde Juniors, les Mondiaux de la Jeunesse, les Européens Juniors, les Jeux du Commonwealth de la Jeunesse et les Jeux du Commonwealth », détaille-t-elle. « Et en plus de ça, si je parviens à représenter mon pays sur la scène internationale dans une autre discipline, alors je serais satisfaite. Ne serait-ce que pour montrer aux gens que c'est possible.

« Car les gens pensent souvent qu'il ne faut se consacrer qu'à un seul sport et montrer ce qu'on vaut. Je ne suis pas quelqu'un d'extraordinaire, je viens d'un milieu tout à fait classique. Je suis peut-être un peu plus grande qu'une fille lambda, peut-être un peu plus lourde aussi, mais je n'ai aucun don particulier.

« Ce que je veux dire c'est que je n'ai pas étudié dans les plus grandes écoles et je ne me suis pas entourée de gens riches. Je suis quelqu'un on ne peut plus normal, juste un peu têtue parfois. Parce que quand je veux quelque chose, je l'obtiens. »

Son opposition préférée : contre la France

Avec le tirage au sort pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 qui aura lieu le 20 novembre, Shaunagh Brown et ses coéquipières de l'Angleterre auront l'occasion de passer aux travaux pratiques en jouant deux matches contre la France d'ici à la fin novembre.

« J'adore jouer contre la France ; j'adore le défi », dit-elle. « Les filles sont grandes et fortes, mais elles sont aussi très bonnes techniquement et tactiquement au rugby. Avec elles, chaque match est pensé, même s'il y a du défi physique. Il y a tous les ingrédients du rugby mis ensemble. Et c'est vrai qu'on s'en ressent un peu après chaque match contre elles... »

POUR ALLER PLUS LOIN >>> L’ÉCOSSE GAGNE EN CONFIANCE AVANT LA QUALIFICATION POUR LA RWC 2021