Aux yeux de beaucoup, ce 13-13 arraché contre la France a été synonyme de victoire pour l’Écosse au Scotstoun Stadium dimanche 25 octobre. Car au cours des neuf dernières années, le total des points entre les deux équipes a été de 409 à 16 en faveur de la France. Pire ; entre 2012 et 2018, les Écossaises n'ont même jamais pu marquer le moindre point !

A tel point qu'avant la rencontre de dimanche, le XV du Chardon était classé sept places derrière les Bleues au classement mondial World Rugby. Jamais depuis 2010 les Écossaises n'ont remporté une victoire.

« C'est vrai que c'est impressionnant si on résume comme ça », sourit Jade Konkel. « Je joue depuis 2013 et j'en ai assez de cumuler les défaites. Je me souviens qu'en 2013 je jouais numéro 6 au tout début. J'étais assez jeune et inexpérimentée et notre capitaine du moment Susie Brown a dû laisser sa place à la pause car elle était malade et c'est comme ça que je me suis retrouvée numéro 8. C'était la première fois que je jouais à ce poste et c'était contre Safi N'Diaye. Elle m'a filé entre les doigts comme une mouche, comme si je n'existais pas.

« Au fil des ans, remonter comme on l'a fait pour en arriver là – et pour rivaliser avec la France – c'est fantastique. Surtout quand on sait d'où on vient ! »

Avancer, ensemble

Jade Konkel a participé à l'essai de Rachel Shankland à la 73e minute qui a permis aux Écossaises de remonter un retard de points et de décrocher le nul. « Je pense qu'avant on baissait les bras assez facilement », reconnaît-elle aujourd'hui.

« Mais à chaque action sur le terrain cette fois on se sentait différentes. On se regroupaient et on communiquait bien, on puisait notre motivation les unes les autres et on avançait.

« Je pense qu'on a montré que cette fois on n'allait pas se débarrasser de nous aussi facilement. C'est un énorme point positif que nous pouvons garder de ce match, de se rebeller comme ça, surtout contre équipe telle que la France ! »

Ne sous-estimer aucune équipe

Avant de mettre un terme à leur campagne des Six Nations, les filles ont encore deux rencontres à mener. D'abord contre le Pays de Galles en bas de classement dimanche 1er novembre à Cardiff, puis contre l'Italie un mois plus tard. Et c'est cette rencontre qui doublonnera avec la qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Alors que le Pays de Galles n'a remporté aucun match, l'Italie n'est qu'à un point d'écart au classement général du Six Nations féminin. Mais Jade sait bien le challenge qui attend son équipe.

« Ce week-end nous a montré qu'il ne fallait sous-estimer personne », dit-elle. « Et donc logiquement nous n'allons certainement pas sous-estimer le Pays de Galles. Oui elles ont perdu tous leurs matches jusqu'à présent, mais on sait parfaitement que ça ne peut que les renforcer. Elles vont voir ce qu'on a fait et elles ne voudront rien abandonner.

« On a tiré pas mal de positif du dernier week-end, mais le match contre le Pays de Galles est un autre match. On efface tout et on recommence et on se bat pour nous amener vers un bon mois de décembre où on jouera contre les Italiennes et on se doute bien que ce sera compliqué.

« On a toujours affaire à des adversaires difficiles, c'est pour ça qu'on prend chaque match comme ils viennent et on travaille beaucoup pour garder le contrôle. »

La troisième fois est la bonne ?

La qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 est un objectif de longue date pour Jade Konkel qui compte déjà sept années de rugby international derrière elle. Alors qu'elle aura 27 ans en décembre, elle n'en peut plus d'attendre de disputer une Coupe du Monde de Rugby. Car pour l’Écosse, l'attente dure depuis 2010.

« J'ai joué pendant tellement d'années et jamais je n'ai eu la chance de participer à une Coupe du Monde », regrette-t-elle. « En 2013, l'Espagne et les Samoa jouaient pour la qualification européenne et les deux meilleures équipes sont passées. Nous sommes arrivées troisièmes. Je n'ai jamais compris pourquoi une équipe non-européenne jouait dans un tournoi qualificatif européen. Mais c'était comme ça et on a du faire avec.

« Pour le tournoi suivant, j'ai du subir une opération à l'épaule et donc je n'ai pas pu jouer. A la place, j'ai commenté. C'était un match aller et un match retour contre l'Espagne et, si je me souviens bien, on a perdu par un essai et une transformation.

« Et puis cette année nous allons encore jouer pour la qualification. C'est plus dur cette année, mais ça sera d'autant mieux si on gagne. J'ai vraiment hâte d'y être ! »

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Crédit photo : SNS Group / Scottish Rugby