Six matches en sept semaines, soit le double qu'habituellement à même époque. C'est ce qui attend le XV de France masculin pour la reprise de la saison de rugby internationale. La première partie du Tournoi des Six Nations avait plutôt été favorable aux Bleus qui accueillait leur nouveau sélectionneur Fabien Galthié, suite au départ de Jacques Brunel (depuis retourné en Italie) au lendemain de la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon.

Sur les quatre premières rencontres du Tournoi 2020, la France n'en avait perdu qu'une, la dernière, contre l’Écosse de Jamie Ritchie à Murrayfield, là où les Bleus n'ont jamais pu s'imposer depuis 2014, 28-17. Parfois trop brouillons et indisciplinés (un jaune et un rouge, plus trois pénalités contre eux), les Bleus de Charles Ollivon n'avaient pourtant pas manqué de courage. Ils restent néanmoins en course pour remporter le Tournoi 2020, totalisant 13 points à égalité avec l'Angleterre.

La prochaine et dernière rencontre du Tournoi face à l'Irlande (4e au tableau avec 9 points) le 31 octobre sera en ce sens décisive. Mais d'ici là, le staff a calé un match amical contre le Pays de Galles le 24 octobre, équipe qu'elle avait battu 27-23 lors de la troisième journée du Tournoi. Une remise en route après sept mois sans jouer tous ensemble.

Des nouveaux visages

Pour Galthié et Ibanez, ce sera l'occasion de tester les nouvelles recrues retenues pour cette fin de saison. Sept joueurs n'ayant encore aucune sélection ont été intégré à un groupe élargi pour cette reprise début octobre. L'ailier Arthur Retière (La Rochelle), le « serial marqueur » des U20 (classes 2016 et 2017), puis du Top 14 (saison 2019), médaillé olympique de la jeunesse (2014) et auteur de 15 essais en 20 matches sur le World Series en 2016, espère décrocher sa première cap, profitant d'une blessure de Damian Penaud, grand absent de la liste et dont le retour n'est pas prévu avant fin novembre.

Quatre autres nouveaux sont également issus des Moins de 20 ans : le colosse du Racing 92 George-Henri Colombe Reazel (22 ans), le deuxième-ligne de Lyon Killian Geraci (21 ans), le numéro 8 de Toulouse Selevasio Tolofua (23 ans) et le deuxième ou troisième-ligne de Paul Baptiste Pesenti (23 ans). L'ailier de Toulon Gabin Villière (24 ans), que l'on a vu sur le circuit mondial de rugby à 7, est également sur la liste de même que trois-quarts centre francilien Olivier Klemenczak (24 ans).

Tous sont « dans les radars depuis un moment », a signalé Fabien Galthié.

Redevenir une nation majeure

Au total, le groupe convoqué a une moyenne d'âge de 24,5 ans et 13 sélections en moyenne. Après le Tournoi des Six Nations, les joueurs se tourneront ensuite vers la toute nouvelle Autumn Nations Cup, la Coupe d'automne des Nations, où la France affrontera les Fidji (le 15 novembre), l’Écosse (le 22 novembre) et l'Italie (le 28 novembre). Un ultime match de classement est prévu le week-end du 5-6 décembre pour mettre fin à cette longue fenêtre internationale.

Les Bleus se sont retrouvés sur les terrains d'entraînement de Marcoussis le 19 octobre avec comme objectif de « redevenir une nation majeure du rugby ».

Un double Crunch pour préparer la RWC 2021

Le programme est plus allégé chez les filles, mais les enjeux, là aussi, sont importants. Car outre la fin du Tournoi des Six Nations (deux matches encore) deux autres rencontres amicales sont prévues contre l'Angleterre.
La France avait mal débuté son Tournoi 2020, se faisant surprendre dès la première journée par l'Angleterre 19-13, victime de la trois-quarts centre Emily Scarratt qui marqua l'essai du break. Les Bleues d'Annick Hayraud s'étaient ensuite reprises en main pour battre l'Italie (45-10) puis le Pays de Galles (50-0).

Deux autres rencontres restent au programme du Six Nations féminin, contre l’Écosse (25 octobre) et contre l'Irlande (1er novembre), pour « terminer l'histoire ». Deuxième à huit points de l'Angleterre, le XV de France féminin ne peut espérer remporter le Tournoi cette année, mais va tout tenter pour maintenir sa deuxième place.
Et c'est bien contre cette forte opposition que les Françaises comptent finir leur fenêtre internationale. Le staff a réussi à organiser deux rencontres supplémentaires contre les Red Roses : le 14 novembre à Grenoble (là où elles les avaient déjà battu en mars 2018 face à une affluence record de 17 740 spectateurs et là encore où elles ont aussi battu les Black Ferns en novembre de la même année) et le 21 novembre à Twickenham. L'objectif principal étant de gagner du temps de jeu et de monter en puissance à moins d'un an du coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2021 en Nouvelle-Zélande.

Car si le tirage au sort aura lieu le 14 novembre, on connaît d'ores et déjà la composition des chapeaux. La France sera en effet dans le même que l'Irlande, l'Australie et le Japon.

« On a hâte ! », a déclaré la manager Annick Hayraud. « On n’a pas pu jouer cet été. On n’a pas pu partir en Nouvelle-Zélande donc on a hâte de disputer enfin un match international. »