Le week-end du 26 septembre sur l’Île du Nord de la Nouvelle-Zélande, Northland a du remonter un déficit de 10 points à la pause pour battre les Counties Manukau 32-20.

C'était la toute première victoire de Northland dans la Farah Palmer Cup, après des défaites serrées contre Waikato et Auckland lors des deux premières journées. Et le fait que la victoire soit arrivée contre une équipe qui a atteint les demi-finales du FPC Premiership il y a 11 mois n'a fait que la rendre encore plus impressionnante.

Le résultat final a eu de quoi soulager l'entraîneure Cheryl Smith qui n'en menait pas large après les deux premières journées du championnat, au moment d'affronter leurs adversaires du Premiership pour la première fois.

Membre des Black Ferns championnes du monde, Cheryl a pris les rênes de Northland avant la première saison de l'équipe en FPC Championship en 2019. Elle a dirigé l'équipe basée à Whangarei vers les play-offs au côté de son adjointe et ancienne coéquipière des Black Ferns, Susan Dawson.

Développer la formation des entraîneures

Cheryl Smith et Susan Dawson font partie d'un contingent en pleine expansion d'entraîneures et managers féminines qui travaillent sur la Farah Palmer Cup (FPC).

La double championne du monde de rugby Mel Bosman est l'entraîneure principale de Tasman, cinquième de la Poule Sud de la FPC. Anna Richards, intronisée au World Rugby Hall of Fame, est adjointe à Auckland. Melissa Ruscoe, l'ancienne capitaine des Black Ferns, et Whitney Hansen font partie du staff de Canterbury. Enfin, Aimee Sutorius, une autre internationale de Nouvelle-Zélande, est adjointe avec Otago.

Sept autres équipes de la FPC ont des femmes au poste de manager, sans compter que l'ancienne demi d'ouverture de l'Angleterre La Toya Mason a été embauchée comme manager de la haute performance à Taranaki.

A en croire Susan Dawson, championne du monde avec la Nouvelle-Zélande en 2002, la Farah Palmer Cup compte énormément dans le développement des entraîneures.

« Dans le parcours, il serait beaucoup plus difficile pour une femme d’aspirer à devenir entraîneure en Super Rugby ou en Mitre 10 masculin, qu’entraîneure sur le FPC », assure-t-elle à World Rugby.

« Cependant, ce n’est utile que si les femmes ont la possibilité d’accéder à ces fonctions au fil des années. Si les femmes ne sont pas formées pour accéder au haut niveau, elles ne seront pas les meilleures candidates à postuler pour assumer ces fonctions. Mais je constate qu'en ce moment il y a beaucoup d'effort qui sont faits pour former les entraîneures, et j'en suis moi-même une participante très active ! »

Susan Dawson et Cheryl Smith, qui en 2005 est devenue la première femme à Northland à entraîner une équipe senior d'hommes, ont beaucoup d'expérience et de connaissances à partager avec cette équipe dans laquelle on retrouve Tyla Nathan-Wong, Victoria Subritzky-Nafatali et Portia Woodman.

Cheryl Smith considère que son rôle est de « former et transformer des joueuses en leaders, leur montrer la voie et leur donner les outils pour atteindre leurs objectifs dans la vie et dans le sport ». « Dans ces cas-là, vous êtes bien plus qu'un entraîneur, vous devenez un véritable mentor. »

Une chance de développer le rugby féminin

Susan Dawson n'était plus dans le rugby depuis une quinzaine d'années lorsqu'on lui a proposé d'entraîner l'équipe Développement de Northland en 2018. Elle a suivi une formation spécifique et s'est retrouvée sur des stages des Black Ferns « pour enregistrer autant d'informations que possible ».

« Je souhaite créer les conditions qui permettent aux joueuses d'aller aussi loin qu'elles le veulent, que ce soit en club, en FPC ou avec les Black Ferns », explique Susan.

« Tout mon travail tourne autour du développement. Ça veut dire que je leur donne les outils nécessaires à la technique et à la tactique, ainsi que des exigences personnelles élevées, le tout dans une culture psychologique sûre avec un objectif de croissance.

« Si nous nous efforçons aujourd'hui d'être meilleurs qu'hier, nous atteindrons nos objectifs à long terme en tant que fédération, club et individu. Nous pouvons ensuite appliquer cet état d'esprit pour aider les joueuses à réussir dans tout ce qu'elles décident de faire à l'avenir. »

Northland va finir sa campagne de la Poule Nord de la FPC par des matches contre North Harbour, Taranaki et la Baie de l'Abondance. A cette occasion, Susan et Cheryl côtoieront les Renee Wickliffe, Pia Tapsell et autre Alena Saili, avec une grande pensée pour la Coupe du Monde de Rugby 2021.

« Les équipes internationales et les Black Ferns sont toutes à notre porte ! Quelle opportunité extraordinaire de faire évoluer le rugby féminin ici, en Nouvelle-Zélande ! En plus de l’initiative de World Rugby d’affecter une entraîneure en stage dans chacune des équipes pour l’année, c’est incroyable. »

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