Inge Visser a bénéficié de beaucoup de temps au cours des douze derniers mois pour peaufiner ses ambitions dans le coaching. Et après tout ce temps, elle va enfin pouvoir mettre ses théories en pratique avec les Wallaroos l'année prochaine.

L'ancienne internationale de rugby à 7 des Pays-Bas, qui a déménagé en Australie en 2013, a passé la plus grande partie de l'année 2020 à travailler de chez elle, rédigeant des programmes d'entraînement et peaufinant ses ambitions futures dans le coaching.

Elle a pris l'habitude de suivre des webinaires, que ce soit avec les Women’s Sport Leadership Academy for High Performance Coaches (WSLA HPC) ou la World Rugby Virtual High Performance Academy.

Parce que le couvercle a été posé sur les activités des équipes de haut niveau en Australie du fait de la pandémie, Inge s'est rabattue sur les équipes locales où elle travaille en Nouvelle-Galles-du-Sud.

« Je crois que les filles qui ont eu des tournois très locaux ont bénéficié d'entraînements et d'analyses de très haut niveau », plaisante l'entraîneure des Rugby Lions de la University of New England. Mais ceci devrait rapidement changer puisque la Néerlandaise d'origine va pouvoir bénéficier d'un stage d'entraîneure proposé par World Rugby en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Au cours des douze prochains mois, Inge va en effet travailler au sein du staff des Wallaroos avec le coach Dwayne Nestor pour aider le groupe à monter en puissance en vue du tournoi mondial en Nouvelle-Zélande.

« Déjà, rien que participer à ce programme était formidable en soi », dit-elle.

« Mais depuis ces dernières semaines, les contours de ma mission se précisent, je fais connaissance avec le staff et toute l'équipe, j'ai eu mes premières réunions... C'est terriblement excitant. »

Dans l'ombre des entraîneurs des Wallaroos

Le programme de stage d'entraîneures de World Rugby a été conçu pour aider les entraîenures de talent à progresser dans l'environnement de haute performance. Jusqu'à présent, Inge Visser avait plutôt travaillé dans les filières développement. Si bien qu'elle vit cette nouvelle opportunité comme une véritable promotion aujourd'hui.

« Ça arrive à point nommé pour combler le fossé entre mettre en place des programmes et travailler uniquement avec des débutantes. Je vais pouvoir maintenant travailler au plus haut niveau et apprendre des meilleurs », ajoute-t-elle.

« Je vais littéralement me trouver dans l'ombre des sélectionneurs, Dwayne et Matt Tink, pour voir comment ils mènent les entraînements, comment ils fonctionnent et les clés qu'ils donnent aux filles. Ce sera, pour moi, un immense apport de connaissance. »

Inge Visser a joué pour les Pays-Bas à la Coupe du Monde de Rugby à 7 en 2013 à Moscou et est pleinement consciente de l'impact que va avoir son travail en tant que coach sur la RWC 2021 sur la suite de sa carrière.

« Ça va être une très belle expérience », assure-t-elle. « Sans ça, je ne ferais que les tournois locaux, des compétitions nationales. Mais évoluer au plus haut niveau, c'est génial, c'est une ligne importante qui va s'ajouter sur mon CV.

« C'est une opportunité qui ne se présente qu'une fois. »

Prendre en charge la défense

Inge est décidée à passer le cap de coach en développement à ce qu'elle définit comme entraîneure « technique ».

Son travail des douze derniers mois sur le WSLA HPC et la Virtual HPA lui ont confirmé le fait qu'elle voudrait bien évoluer sur le secteur de la défense.

« En fait, j'ai eu beaucoup de temps pour écrire sur beaucoup de programmes et aussi pour travailler sur mon parcours individuel, réfléchir [sur] ce que j'ai fait jusqu'à présent en tant qu'entraîneure et où je voulais vraiment aller », explique Inge Visser.

« Cela a toujours été une passion pour moi, entraîner et redonner au sport ce qu'il m'a apporté. Mais je pense que j'ai évolué. Maintenant, je regarde ce que je peux apporter en tant que coach technique et quels sont les points sur lesquels j'ai vraiment besoin de travailler.

« En prenant en compte tout ça, j'ai compris que je voulais vraiment travailler sur les aspects défensifs. J'aimerais devenir l'une des meilleures entraîneures en défense. C'est pour moi un objectif énorme. »

Par le biais du programme des stages d’entraîneures, World Rugby tient à surmonter les obstacles auxquels sont confrontées les entraîneures dans des environnements de haute performance, que ce soit dans le rugby masculin ou le féminin.

Avant d'être acceptée dans le programme, Inge Visser avait d'ailleurs déjà eu des discussions avec Rugby Australia sur la possibilité d'acquérir de l'expérience dans un environnement masculin.

« J'en ai parlé avec Rugby Australia, parce que je pense que [quand] vous êtes une femme et que vous jouez au rugby féminin, vous êtes en quelque sorte poussée d'office vers le rugby féminin », précise Inge.

« Or, je veux vraiment emmagasiner de l'expérience autant que possible avec les autres équipes et dans les autres compétitions.

« Évidemment, à cause du Covid, on n'a pas pu aller plus loin sur ce sujet, mais cette autre opportunité s'est présentée. J'ai vraiment hâte de travailler avec les garçons l'année prochaine. »

Se créer son réseau

La participation de Inge Visser au WSLA HPC l'a également mise en contact avec d'autres entraîneurs d'autres sports, que ce soit en cyclisme, tennis, triathlon ou lutte qui étaient intégrés à ce programme co-financé par le Comité International Olympique (CIO).

Son approche du rugby a ensuite été inspirée par ce réseau d'entraîneurs. Elle a notamment assisté à des réunions avec Cricket Australia et Tennis Australia dans le cadre de son développement.

« Je pense qu'on peut apprendre beaucoup grâce au travail en réseau avec des entraîneurs d'autres sports et d'autres pays. Aux Pays-Bas, parce que c'est un petit pays, nous avons toujours eu des tas de connexions comme ça. En tant qu'équipe néerlandaise de rugby, nous allions passer par exemple la journée avec les hockeyeuses.

« Et je sais qu'en Australie, tout est un peu plus grand. Mais, je pense que c'est grâce à ces réseaux et à ces connexions qu'on apprend et qu'on s'améliore. D'autant qu'en tant qu'entraîneur, vous observez comment les autres abordent leur sport ou le style de coaching qu'ils ont.

« C'est quelque chose qui m'a toujours beaucoup intéressé et c'est ce que j'essaie de continuer à faire. S'il y a une fenêtre qui s'ouvre pour voir comment ça se passe dans une autre discipline, je saute toujours sur l'occasion. »

 

POUR ALLER PLUS LOIN >>> LAURIAN JOHANNES-HAUPT. FER DE LANCE DES ENTRAÎNEURES EN AFRIQUE DU SUD